Éducation spécialisée : les finissants démontrent leur créativité

Une quarantaine de finissantes et finissants du programme Techniques d’éducation spécialisée du Cégep de Victoriaville ont proposé, lundi, à l’occasion d’une activité grand public, leurs projets de fin d’études.

Du début d’après-midi jusqu’en début de soirée, ces finissants accueillaient les visiteurs à la salle de regroupement du Cégep pour leur exposer et leur expliquer leurs projets.

Regroupés en dix équipes, les finissants ont réalisé autant de projets répondant à des besoins bien réels. « C’était un projet de session pour eux. Ils étaient associés à 10 collaborateurs, des organisations comme le Centre de services scolaire, des organismes communautaires et la Ville. Ils sont allés rencontrer les collaborateurs pour savoir ce qu’ils voulaient, connaître leurs besoins et ils ont élaboré et livré un projet bien réel et concret. Il fallait que ce soit un projet expérimenté dans les milieux », a expliqué l’enseignant Joé Turgeon, titulaire du cours Projet d’intervention intégré.

Les étudiants et étudiantes ont su susciter la fierté de leur enseignant. « Je suis étonné et fier, ils ont travaillé fort. Ça a donné des résultats. Les collaborateurs sont enchantés, d’autant que ce sont souvent des projets qu’ils n’ont pas le temps de faire », a souligné M. Turgeon.

La présentation de lundi a permis la découverte de projets variés, comme celui qui propose des activités en boîtes adaptées à des besoins particuliers, comme la clientèle de l’Association des traumatisés crânio-cérébraux de la Mauricie/Centre-du-Québec.

Pour répondre à une problématique d’anxiété vécue en milieu scolaire, des finissants ont créé une classe mobile pour gérer l’anxiété. « Une classe mobile qui se monte en une heure où l’étudiant anxieux avant un examen, par exemple, peut s’y présenter pour relaxer », a fait savoir l’enseignant.

La mise en place d’une matériauthèque à la Ville de Victoriaville, c’est-à-dire une banque de jeux adaptés à diverses clientèles, une yourte adole-sens déployée à la ferme-école La Fermentière et des activités de sensibilisation sur les troubles alimentaires chez les adolescents, voilà autant de projets mis de l’avant par les finissants.

D’autres ont mis sur pied « Ferme pas la porte », une expérimentation par des décrocheurs de journées de travail à la ferme.

L’équipe des Semeurs, de son côté, a initié le projet « Cultive ta bienveillance » en lien avec le plateau de travail au Cégep qui, depuis 2007, offre une expérience de travail à des personnes aux prises avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme.

« On a produit en premier lieu une trousse de sensibilisation et d’intégration pour les travailleurs du plateau de travail. On a également réalisé des activités de sensibilisation pour créer un contact de la communauté collégiale, les étudiants, les enseignants et employés du cégep avec les travailleurs du plateau.

Leur besoin, c’était d’être davantage reconnus et intégrés », ont fait valoir deux des membres de l’équipe Ève Doire et Alissa Nolet. 

L’équipe a aussi créé une trousse disponible sur une application et pouvant être exportée et utilisée partout au Québec. Une trousse comportant notamment des affiches de sensibilisation, des affiches publicitaires, des fiches d’activités et une liste détaillée du matériel.

« La trousse pourra être bonifiée au fil des ans par des élèves qui pourront y ajouter d’autres fiches d’activités. Cette trousse deviendra une grande banque d’activités de sensibilisation pour cette clientèle », ont précisé les finissantes qui ont également produit des dépliants d’information pouvant être distribués dans les cafétérias et les cafés étudiants.

Emploi assuré

« Les besoins sont très grands dans le domaine. Le taux de placement est de 100%. Les employeurs ont hâte que sortent les finissants », a précisé Joé Turgeon.

Un éducateur spécialisé, a-t-il spécifié, travaille avec des clientèles ayant des problématiques, de l’enfance jusqu’aux aînés. Cela touche notamment à la santé mentale, la déficience intellectuelle, les problèmes de comportement, de langage et de trouble du spectre de l’autisme.

« Pour devenir éducateur spécialisé, il faut avoir la fibre de vouloir aider les gens, a fait valoir l’enseignant. Mais on ne se présente pas dans un tel programme pour régler ses problèmes personnels. On va travailler beaucoup sur le savoir-être, comment on est avec les gens. Le travail de l’éducateur est de travailler dans le quotidien, du matin au soir, ils vont les accompagner dans leurs activités de vie quotidienne. Ils font concrètement une grande différence dans la vie des gens. »

Ces éducateurs spécialisés oeuvrent dans différents milieux. « On les retrouve en milieu scolaire, dans les CIUSSS, dans les organismes communautaires. Partout où il y a des gens éprouvant des difficultés, il y a des éducateurs spécialisés. Quand on forme un éducateur, il est prêt à travailler avec l’ensemble de la clientèle, c’est la particularité de notre programme », a conclu Joé Turgeon.

À la suite de la présentation publique des projets, différentes bourses totalisant 2250 $ ont été attribuées, dont une pour la persévérance et une autre pour le prix du public.