Dix ans de soutien pour l’Association des proches aidants

L’Association des proches aidants Arthabaska-Érable souligne cette année son dixième anniversaire. Cela fait donc une décennie maintenant que l’organisme accompagne et soutient les proches aidants dans leur parcours.

L’événement a récemment été souligné de belle façon avec une conférence donnée par le Victoriavillois d’origine Pierre Bruneau. Cette activité a accueilli une centaine de personnes, dont des proches aidants, des personnes aidées et des partenaires de l’organisme. Bien des choses ont évolué depuis 10 ans. Au départ, l’Association a été mise en place par les tables des aînés de L’Érable et d’Arthabaska et sa directrice, Linda Bouchard, est là depuis le jour 1. « À ce moment, on s’adressait davantage aux aînés. Mais au fil du temps, la vocation a changé afin de développer, de façon plus inclusive, la proche aidance », explique-t-elle.

Depuis, donc, on s’adresse autant aux aînés qui accompagnent leur conjoint qu’aux parents qui ont des enfants handicapés, de jeunes proches aidants également qui sont de plus en plus une clientèle ciblée et maintenant reconnue.

La mission est de sensibiliser aux différents enjeux de cette proche aidance et soutenir les personnes qui occupent ce rôle (des femmes à 75%) en leur donnant accès à de l’information ainsi que des services qui leur permettent d’assumer leurs fonctions tout en prenant soin d’elles.

Mais un grand défi à relever pour l’organisme est d’amener les proches aidants à se reconnaître comme tels. Cela fait, il devient plus facile pour la clientèle visée de venir chercher de l’appui à l’Association qui a pignon sur rue à Victoriaville. Alors c’est quoi exactement un proche aidant? Il s’agit d’une personne qui assume volontairement des soins, services ou accompagnement, sans rémunération, à quelqu’un de son entourage ayant une ou des incapacités temporaires ou permanentes et pour lequel elle a un lien affectif. Son rôle favorise le rétablissement, le maintien ou l’amélioration de la qualité de vie ou encore une fin de vie satisfaisante.  

Plusieurs services sont proposés, dont l’information en ce qui concerne les droits. Il y a également de l’accompagnement et du soutien psychologique, des activités, etc. L’auto-reconnaissance est ainsi à la base, malgré que plusieurs ont de la difficulté à faire ce pas entre ce qui est naturel de faire, et se désigner ouvertement comme proche aidant. « L’auto-reconnaissance, c’est de travailler davantage en amont et aller chercher les services avant de s’épuiser », ajoute la directrice. 

C’est aussi un moyen de sensibilisation notamment dans les milieux de travail. En effet, il y a de l’information à donner du côté des employeurs afin qu’ils soient davantage au fait de cette réalité qui incombe à plusieurs, surtout dans une situation de pénurie de main-d’œuvre. Les milieux scolaires sont également visés et partout on espère davantage de bienveillance envers ce que vivent certaines personnes.

La proche aidance est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, en partie à cause des familles qui comptent de moins en moins de membres et qui sont dispersées physiquement. Il n’y a plus tant de familles nombreuses où tout le monde réside dans la même municipalité, ce qui augmente la charge pour ceux qui y demeurent à proximité de la personne à aider. 

La reconnaissance permet donc d’aller chercher des services, mais également de se mettre moins de pression sur le dos. L’organisme se veut également un lieu de rencontre, où les membres se sentent moins isolés, côtoyant d’autres qui, comme eux, ont différentes responsabilités. « Ils peuvent partager et ventiler lors des rencontres et réaliser que d’autres vivent la même chose qu’eux », indique l’agent de communication, François Melançon.

Aujourd’hui, le travail a été fait du côté des aînés qui s’affirment davantage comme proches aidants. De la sensibilisation doit encore être réalisée, entre autres chez les jeunes aidants.

Dix ans d’évolution

L’équipe de l’association a également évolué au fil du temps. D’une seule personne au départ, elle en compte aujourd’hui six, ce qui permet de faire davantage de sensibilisation, maintenant qu’une base solide est en place. Aujourd’hui, 340 personnes sont membres de l’organisme qui s’est donné comme mission, lors de la planification stratégique réalisée il y a deux ans, de sensibiliser davantage.

Les membres bénéficient d’information grâce à un journal papier distribué quatre fois par année, une infolettre deux fois par mois (qui permet de rester au fait de ce qui se passe tant au niveau politique qu’en ce qui concerne les activités). L’association a ainsi créé une communauté où chacun a accès à un soutien psychosocial, à différents ateliers (dont celui du journal créatif) qui permettent d’exprimer des émotions, à des cafés-rencontres et des groupes de deuil. Il y a également l’approche bien-être qui offre quatre fois l’an des retraites ou pauses découvertes gratuites ainsi que des pauses bien-être (un montant est alloué pour réaliser des activités). En résumé, les services élaborés visent la personne qui n’est pas axée sur elle-même et qui, sans cela, s’oublierait. « La personne proche aidante est souvent invisibilisée. Elle-même ne se voit pas et c’est là qu’il y a un travail à faire », ajoute M. Melançon.

Le but de l’Association des proches aidants Arthabaska-Érable est de diversifier son offre de service afin de toujours rejoindre sa clientèle qui évolue également. Par exemple, un nouveau programme de mentorat a été mis en place. Il s’agit de jumeler un proche aidant (qui a maintenant moins de responsabilités) à quelqu’un qui débute dans la proche aidance. Déjà, une vingtaine de personnes y participent. « Nous faisons aussi des appels de bienveillance quatre fois l’an aux membres. Cela permet de faire un suivi », ajoute la directrice. Et dans les locaux du 40, rue Alice, un salon polyvalent s’aménage actuellement, Il permettra aux membres de venir s’y déposer. On y installera une bibliothèque et un ordinateur.

Les défis ne manqueront pas pour la suite de l’organisme communautaire qui poursuivra sa mission d’offrir des services de proximité. Il ne faut donc pas hésiter à contacter l’association si on se retrouve dans une situation de proche aidance et que l’on désire un accompagnement et un appui.