Deux grossesses inattendues la même année : « j’ai pris la meilleure décision pour moi »

Cette année-là, Jade Lehoux avait 20 ans. Dans une nouvelle relation, la jeune femme n’avait pas projeté devenir enceinte, surtout en prenant la pilule contraceptive. Pourtant, c’est arrivé. Elle a eu recours à un avortement puisque sa situation ne convenait pas à l’arrivée d’un enfant. Quelques mois plus tard, même imprévu. Alors sous stérilet, Jade doit immédiatement interrompre la grossesse puisque celle-ci met sa santé en péril.

Maintenant âgée de 23 ans, Jade accepte de partager cette histoire qui est la sienne. Une expérience de vie empreinte d’imprévus et de décisions difficiles, une situation qui arrive pourtant à plus de femmes qu’on ne le pense. « J’étais sous contraceptifs quand je suis tombée enceinte la première fois. J’avais 20 ans, j’étais avec mon conjoint depuis un mois seulement. Il travaillait 90 heures par semaine et moi, j’étais en voie de changer de ville. Le portrait n’était pas idéal pour avoir un enfant », observe la jeune femme.

Après le choc et la discussion avec sa famille, Jade décide d’interrompre la grossesse environ une semaine plus tard. Elle précise que ce n’est pas un choix qu’une femme prend à la légère. « J’ai considéré plusieurs aspects : ma situation de couple, ma situation financière, ma situation mentale, etc. » Après avoir discuté avec son médecin de famille, elle est donc référée à une clinique où on l’accompagne dans le processus.

Aller de l’avant sans regret

Après cet épisode, la jeune femme change de moyen contraceptif et se fait poser un stérilet. Trois mois plus tard pourtant, une seconde grossesse survient. « Je me suis mise à avoir très mal au ventre. Je me suis rendue à l’hôpital. Après certains tests et prises de sang, on m’a annoncé que j’étais enceinte. Je faisais une grossesse ectopique », révèle celle qui peinait alors à croire à cette réalité.

« Je pensais que c’était une erreur, je me disais que ça ne se pouvait pas, que je me protégeais. J’ai été en salle d’opération le même jour, car c’était dangereux d’attendre plus longtemps… » Cette fois, l’avortement a été choisi en quelque sorte par le personnel médical. « Mais, avoir eu à trancher, j’aurais fait le même choix. Quelques mois plus tard, ma situation n’avait pas vraiment changé. »

Consciente qu’elle possède un bagage génétique avec une fertilité au-dessus de la moyenne, Jade met toutes les chances de son côté. « Maintenant, je reçois des injections de Depo-Provera comme moyen contraceptif : c’est tous les trois mois. C’est certain que la crainte est encore là un peu, mais j’assume mes décisions. Je n’ai pas de regrets. »

Jade a maintenant un autre amoureux et elle caresse un jour le souhait de devenir mère. Quand le moment sera bien choisi. « C’est un choix tellement personnel. C’est important que la femme prenne cette décision pour elle-même et personne d’autre, c’est sa vie et c’est elle qui va élever cet enfant-là », conclut la jeune femme.

« Tu peux me nommer, j’assume mes choix! »

Le Nouvelliste