COVID-19 : situation sans précédent en Mauricie-Centre-du-Québec

Carol Fillion, le président-directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), a indiqué, lors d’un point de presse mardi, que le réseau arrivait à un point de saturation sans précédent dans la région. « Le personnel est à bout de souffle », a-t-il lancé en débutant.

C’est justement pour tous ces gens, qui depuis 22 mois font le maximum pour soigner les autres, que M. Fillion a demandé à chaque citoyen de la région de faire preuve de solidarité. « Chaque geste compte et il faut maintenir les mesures sanitaires », a-t-il insisté.

La situation est sans précédent avec un nombre jamais vu d’hospitalisations dans la région. En effet, une centaine de personnes se retrouvent à l’hôpital à cause de complications reliées la COVID-19 et surtout du variant Omicron qui, comme l’a expliqué M. Fillion, fait en sorte que la transmission communautaire s’élève à un niveau de 30% (alors qu’il faut déjà s’inquiéter à 5%). La centaine d’hospitalisations représente le double de ce qui était anticipé. « Les patients sont de tous âges, soit de 20 à plus de 100 ans. Mais actuellement, les 50 à 59 ans sont les plus touchés. »

Le PDG a rappelé que dans toute la région sanitaire, c’est le secteur d’Arthabaska et de L’Érable qui est le plus touché avec un total de neuf éclosions dans des installations (à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska et huit dans cinq CHSLD). Ce sont ces éclosions qui expliquent la hausse marquée puisque dans les dernières semaines, en raison de la forte augmentation des cas, il n’y a plus de suivis systématiques du portrait des éclosions dans la communauté (milieux de travail, écoles, etc.) Toutefois, au CIUSSS MCQ, on avait déjà remarqué une hausse des cas et des éclosions dans la communauté Arthabaska-Érable. Cette hausse correspond à une transmission communautaire soutenue qui se traduit aussi par une augmentation des cas dans les installations.

Délestage

L’augmentation des hospitalisations, combinée avec le manque de ressources humaines (environ 1000 travailleurs de la santé sont actuellement à l’écart du boulot), fait en sorte qu’il faut se résoudre à faire du délestage de services (niveau d’alerte 3). Carol Fillion a toutefois indiqué que certains services demeuraient en place comme le dépistage et la vaccination (bien entendu), les chirurgies urgentes et les traitements oncologiques, par exemple. « Du côté des chirurgies, elles sont maintenues à 50%. Nous étions parvenus, avant les fêtes, à plus de 85% », relate-t-il. Ainsi, ce sont 250 chirurgies ou rendez-vous qui seront reportés chaque semaine.

Il y aura aussi délestage du côté des prélèvements non urgents, de la recherche et l’enseignement ainsi que les visites à domicile qui seront espacées. « Chaque jour, on revoit l’organisation des services », insiste M. Fillion. Même chose pour le programme opératoire, réévalué par une équipe de spécialistes.

Le PDG a de plus indiqué qu’une demande avait été faite afin d’obtenir l’aide de l’armée, notamment pour libérer les cliniciens. Les soldats pourraient s’occuper de la base administrative, par exemple. Toutefois, M. Fillion a indiqué que les troupes ne seront pas déployées du côté de l’hôpital de Victoriaville.

Au CIUSSS MCQ, on continue également de faire appel à des partenaires pour assurer les services, dont 2000 volontaires prêts à travailler et inscrits par jecontribue. 

Carol Fillion a réaffirmé que la COVID-19  n’était pas une maladie banale, et il croit que « c’est ensemble que nous réussirons à contrer le virus ».

Panne informatique

À la suite de la panne, survenue dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier du côté du système informatique, le CIUSSS MCQ indique que tout est de nouveau fonctionnel. D’ailleurs, il semble qu’aucun retard n’a été engendré dans la transmission des résultats.

La panne est résolue et toutes les personnes qui ont un rendez-vous et qui ont des symptômes associés à la COVID-19 pourront passer un test TANN. De plus, les tests rapides ne seront plus distribués sur place, mais il est facile de prendre rendez-vous, par l’entremise de clicsanté, pour obtenir un dépistage par test rapide. 

De plus, il faut rappeler que les centres de dépistages accueillent les personnes, sur rendez-vous seulement. Aussi, aucun résultat positif à un test rapide ne sera confirmé par un test TANN en centre de dépistage (sauf pour les travailleurs de la santé). Également, les personnes qui ont un rendez-vous, mais qui n’ont pas de symptômes, ne sont pas admissibles au dépistage.