Cohabitation pas toujours si harmonieuse dans les lieux publics

Des chiens sans laisse dans les parcs, des cyclistes sur les trottoirs, des engins électriques à des endroits inappropriés, bref, le thème de la cohabitation a rejoint les préoccupations de trois citoyens venus s’adresser aux élus victoriavillois réunis, lundi soir, pour leur séance de novembre.

Jocelyn Lavoie, qui se passionne notamment pour la photographie d’oiseaux, fréquente régulièrement les parcs municipaux et aperçoit très souvent des chiens sans laisse qui se baladent allègrement. « Ça fait déjà un an que j’ai commencé à vous envoyer des photos, à vous montrer qu’il y a des chiens qui se promènent. On me dit : plaignez-vous à la police. Comme on dit, quand la police va arriver, ça va faire longtemps que le chien va avoir mangé son os », a-t-il soutenu.

Le citoyen dit en voir tous les jours et éprouve même une certaine peur. « Les gros chiens arrivent, nous sautent dessus. J’ai peur des chiens. Je viens hors de moi. Et quand on avise les propriétaires, on se fait insulter », a-t-il déploré, tout en voulant savoir combien d’avis d’infraction ont été remis aux contrevenants.

L’information sera disponible, a assuré la greffière Me Rosane Roy, peut-être pas le nombre d’avis d’infraction par site, mais sûrement le nombre total.

Le maire Antoine Tardif s’est dit bien conscient du problème. « C’est une problématique de cohabitation et de respect des règles. On l’a autant dans les grands parcs que sur nos réseaux cyclables. Ça devient une question d’application, d’avoir suffisamment de personnes pour donner les constats d’infraction.  Mais il y a aussi de la sensibilisation. Je sais qu’un groupe de la SPAA (Société protectrice des animaux d’Arthabaska) s’est mis en marche pour être présent dans les parcs et sur les artères cyclables pour faire de la sensibilisation », a-t-il indiqué, tout en rappelant certaines actions déjà posées, comme un budget supplémentaire accordée à la SPAA pour une présence accrue dans les principaux parcs pour pouvoir signifier des contraventions. Tout récemment également, la Ville a apporté des changements à la réglementation des infractions pour des peines plus sévères afin de décourager les contrevenants.

Un autre citoyen, Alain Daigle, a dit constaté lui aussi un nombre effarant d’animaux en des lieux pourtant interdits, comme au réservoir Beaudet. « Je ne sais pas quoi faire. J’étais enseignant, j’ai fait beaucoup d’éducation, mais maintenant, je suis tanné de me faire envoyer promener par tout le monde. Il me semble que la Ville devrait intervenir », a-t-il avancé, tout en se demandant ce qu’il en est de la brigade animalière.

Un congé de maladie à la direction de la SPAA fait en sorte qu’un certain rattrapage doit être fait en matière de sensibilisation, a reconnu le maire Tardif.

« On a augmenté cette année le budget de l’escouade pilotée par la SPAA pour répondre à la demande sachant l’existence du problème, a-t-il rappelé. Et on a récemment accepté également d’embaucher deux cadets de la SQ supplémentaires pour l’an prochain avec comme principal objectif d’être présents sur nos réseaux cyclables et dans nos parcs. »

Ces cadets policiers, même s’ils ne disposent pas d’un pouvoir d’arrestation, sont en contact constant avec les policiers, ce qui, selon le maire, produit plus d’impacts dans le cas de confrontation qu’un agent de sensibilisation.

Le citoyen a fait valoir que la sensibilisation doit se faire à des moments précis, quand les parcs sont achalandés, et non un lundi matin à 8 h par temps pluvieux.

« C’est un autre enjeu, l’horaire de travail qu’on a eu cet été, a observé le premier magistrat. Il fallait trouver des agents et les faire travailler aux moments où on en a besoin, les soirs et les week-ends. Mais il s’agit véritablement d’un dossier qui nous interpelle pour lequel on trouvera des solutions. »

Alain Daigle se désole aussi de la présence des véhicules électriques, vélos, trottinettes et autres qui empruntent la portion non asphaltée dans le secteur de la pinède, un chemin pourtant réservé aux piétons, comme l’indique le panneau sur place.

Il a découvert, a-t-il signalé, que certains engins étaient « très très performants », en référence à leur vitesse.

La greffière lui a fait savoir qu’une réglementation existe, mais qu’elle comporte bien des nuances.

Le Victoriavillois se préoccupe, par ailleurs, des oies blanches, ces oiseaux migrateurs qui s’arrêtent annuellement au réservoir Beaudet depuis belle lurette et qui, a-t-il révélé, ont procuré à Victoriaville le titre de ZICO, zone importante pour la conservation des oiseaux. « C’est une zone de conservation et la municipalité s’arrange pour que les oiseaux ne soient pas dérangés pendant la période de passage », a-t-il expliqué, tout en demandant au conseil municipal s’il était possible de déplacer la zone de chasse de la Pointe-Beaudet vers le rang Vachon.

Il dit souhaiter aussi l’interdiction des embarcations sur le réservoir Beaudet dès la fête du Travail. « Cela sera évalué sans problème », lui a répondu le maire de Victoriaville.

Un troisième citoyen, Réal Rivard, a soulevé, pour sa part, certaines situations, comme la présence d’enfants de moins de 14 ans au parc à chiens et des bêtes sans médaille. Il a pointé aussi le manque de surveillance selon lui par la SPAA.

Le conseiller Alexandre Côté, président du conseil d’administration de la SPAA, lui a donné en partie raison, reconnaissant avoir constaté sur place des chiens sans médaille et la présence d’enfants.

Mais il assure que les patrouilleurs exercent une surveillance. « Ils y font des tours périodiques, mais ça ne veut pas dire qu’ils y vont dans les heures que vous voulez qu’ils y soient. Il y a quand même des interventions qui se font.

Cependant, la ville compte plusieurs parcs et ils ne peuvent être partout en même temps », a-t-il fait valoir, ajoutant que l’organisme doit aussi composer avec un manque de personnel. « Je suis conscient qu’on peut quand même s’améliorer. Je vais transmettre l’information, soyez-en assuré. »

Réal Rivard, enfin, a aussi attiré l’attention sur ces cyclistes qui circulent sur le trottoir plutôt que sur la chaussée. 

« Je constate qu’une bonne partie de la séance porte sur la cohabitation sur les pistes cyclables, dans nos parcs, a exprimé le maire Antoine Tardif.

Le message passe, soyez-en certains. Il faut que les gens comprennent les endroits où ils peuvent aller ou non.  Ça s’est peut-être un peu perdu avec le temps. Mais c’est bien noté. On effectuera les suivis. »