André Bellavance confiné… et en sécurité

VICTORIAVILLE. C’est, confiné dans son bureau de l’édifice de la Confédération à Ottawa que le député André Bellavance a pu livrer quelques commentaires à la suite de la fusillade survenue sur la colline parlementaire. «On nous a demandé de ne pas sortir de notre bureau et d’en barrer la porte. C’est ici que je suis le plus en sécurité», a indiqué le député de Richmond-Arthabaska lors d’un entretien téléphonique accordé à l’heure du midi mercredi.

Au moment de la fusillade, M. Bellavance se trouvait déjà dans son bureau, loin de l’entrée du parlement où un tireur a été abattu après avoir blessé un militaire se trouvant au monument commémoratif à l’extérieur.

Le député Bellavance n’a rien vu. «Tout ce que j’ai entendu, ce sont des sirènes», a-t-il dit.

Au moment de l’entretien, le député savait qu’un militaire avait été atteint, que le tireur avait réussi à s’introduire dans l’édifice du centre et qu’il aurait été abattu par un sergent d’armes. «Un autre agent de sécurité aurait été blessé… Et on nous laisse entendre qu’il y aurait d’autres tireurs à l’intérieur.»

C’est d’ailleurs la condition des gens blessés qui préoccupait au plus haut point M. Bellavance qui fréquente le Parlement depuis plus de dix ans, d’abord comme adjoint de l’ex-député Pierre Paquette, puis comme député lui-même. «Parce qu’on connaît tout le monde ici.»

S’il ne veut pas «spéculer» sur les motifs de cet attentat, il trouve déplorable cette «attaque au cœur même de la démocratie, à la vie des gens et des élus qui y travaillent». Mais cela, dit-il, ne doit pas ébranler les convictions des parlementaires.

Bien qu’il ne veuille pas se perdre en conjectures, le député Bellavance se pose tout de même des questions sur les motifs du (ou des) tireur (s). «Est-ce que cela a à voir avec l’intervention du Canada en Irak? Est-ce que cet attentat est lié à celui survenu cette semaine à Saint-Jean-sur-Richelieu?. Acte terroriste? Aucune revendication ne paraît y être attachée.»

Le député de Richmond-Arthabaska se demande si le suspect a délibérément choisi cette journée de la semaine (le mercredi) où le Parlement est bondé alors que les partis se réunissent en caucus.

Il s’attend à ce que, de nouveau, ce drame ait pour effet de resserrer les mesures de sécurité. «Il n’y avait pas de guérite avant les attentats du World Trade Center en 2001», se souvient-il.

Même aujourd’hui et malgré les mesures de protection, poursuit-il, il est toujours possible qu’un individu armé entre en courant au Parlement. «Il aurait vite été intercepté, mais aurait eu le temps de faire des dommages!»