À la mémoire de celui qui avait le «souci du pauvre»

VICTORIAVILLE. «Bienvenue dans la salle Denis-Hamel!», a lancé François Michel, concluant un hommage bien senti à celui qui, pendant trente ans, s’est dévoué au Restaurant populaire, fidèle à l’esprit qu’y avait insufflé l’abbé Raymond Roy, ayant le «souci du pauvre».

Denis Hamel est décédé il y a un an, à l’âge de 70 ans. Il a été un des instigateurs du Restaurant populaire. Comme Raymond Roy, il travaillait avec la perspective de fermer le resto pop, croyant que la solidarité l’emporterait sur la pauvreté. Sa seule «tristesse» aura été de voir le resto populaire s’incruster dans le paysage pendant trente ans plutôt que trois, a signalé le diacre Michel.

Par ses mots et ses silences tout aussi éloquents, cet autre grand bénévole au resto pop a témoigné de l’engagement de son ami Denis Hamel devant près de 80 convives réunis pour l’annuel souper des bienfaiteurs.

Parmi les convives, se trouvaient la conjointe et deux des enfants de M. Hamel, l’évêque Mgr André Gazaille invité à bénir les gens et les lieux, le député fédéral André Bellavance, André Genest, curé de la paroisse Sainte-Victoire, des conseillers municipaux de Victoriaville, Roch Tourigny et des jeunes de Solidarité jeunesse.

Avant de dévoiler une plaque commémorative où l’on voit une photo d’un Denis Hamel tout sourire, celui de la dignité, celui de la vie, M. Michel a tracé le parcours du disparu.

Il l’a décrit en en parlant comme d’un homme simple, sans prétention qui accordait le même respect et la même attention aux bénévoles et à ceux qui fréquentaient la table du resto. Pour plusieurs, a souligné M. Michel, Denis Hamel a été un confident, un père, un grand-père.

Par son sens de la gestion, Denis Hamel aura laissé une «organisation verte, vivante et en santé». M. Michel a rappelé que l’homme discret n’avait jamais voulu figurer sur la fresque ornant le mur du Restaurant populaire. La salle à manger porte désormais son nom et une plaque-souvenir immortalise son sourire.

Pérennité…

Si Raymond Roy et Denis Hamel oeuvraient au resto pop avec la perspective de le fermer un jour, sa jeune coordonnatrice, Katherine McCrae travaille, elle, avec l’idée de lui assurer une «pérennité».

Elle dit qu’en 31 ans d’existence, la clientèle a changé. Au début, c’étaient des gens de 18 à 35 ans, majoritairement des hommes, qui se retrouvaient attablés le midi. Aujourd’hui, observe Mme McCrae, la clientèle s’est élargie… on accueille même des mamans avec leurs enfants.

Jusqu’à tout récemment, le Restaurant populaire ne s’appuyait que sur l’engagement bénévole de gens comme Denis Hamel.

Le groupe Solidarité jeunesse l’a pour ainsi dire pris sous son «aile», obtenant une subvention de la Conférence régionale des élus pour structurer l’organisme, lui procurer un statut juridique, en faire un organisme à but non lucratif.

Une fois par mois et lors d’activités spéciales comme le souper des bienfaiteurs les jeunes du groupe Solidarité jeunesse se dévouent au service du resto pop et, surtout, prennent contact avec sa clientèle.

Le souper des bienfaiteurs (à 50 $ le couvert), rapporte autour de 3500 $, de l’argent investi directement dans l’achat de nourriture, souligne la coordonnatrice.