Une page d’histoire se tourne au journal

C’est un euphémisme d’avancer que le départ à la retraite d’Hélène Ruel laissera un grand vide au sein de la salle de rédaction. Elle en était le cœur et l’âme.

Au fil de ses 42 ans de carrière au sein de la presse locale et régionale, elle a rencontré des milliers de personnes. Elle a su, par ses écrits, offrir une tribune à des gens qui, sans elle, seraient demeurés dans l’ombre et n’auraient pas, par le fait même, pu faire avancer diverses causes, ouvrir à la réflexion, à la différence, alimenter des débats publics, informer, divertir, favoriser des changements et refléter la communauté dans laquelle nous vivons.

Le journalisme, pour Hélène Ruel, c’était toute sa vie, du moins une très grande partie. Il lui était difficile de décrocher. Curieuse, elle s’émouvait devant les choses simples de la vie. Sa sensibilité et sa compassion aux autres lui ont permis d’obtenir de multiples confidences. Les gens n’hésitaient pas à s’ouvrir à elle, une journaliste à l’écoute, capable de se mettre dans la peau des autres pour bien saisir leurs réalités.

Elle traitait tout le monde sur un pied d’égalité. Le respect, sa rigueur journalistique et son professionnalisme lui ont permis de se forger une crédibilité et une notoriété dans le milieu. Et ça a rejailli sur l’ensemble de l’équipe des journaux La Nouvelle Union, L’Avenir de l’Érable et du www.lanouvelle.net.

Au fil des ans, elle a su se renouveler, s’adapter aux changements, autant rédactionnels que technologiques. Elle a connu les hauts et les bas de la presse écrite hebdomadaire. Malgré l’exigence du métier, elle l’a toujours pratiqué avec passion. Cette dernière ne s’est jamais effritée. Par ce qu’elle dégageait, Hélène Ruel se voulait une source d’inspiration pour ses collègues. Ceux-ci se considèrent tous privilégiés d’avoir pu la côtoyer et ils estiment surtout que les lecteurs de la région ont été choyés de pouvoir la lire pendant quatre décennies.

L’ancien directeur général des journaux de la région, Michel Gauthier, a toujours salué son talent et sa plume, disant de cette journaliste émérite qu’elle aurait pu, si elle avait fait ce choix, œuvrer au sein d’un grand quotidien. Heureusement pour nous, elle a plutôt opté pour la région, y consacrant toute sa carrière. D’ailleurs, au sein des hebdos régionaux québécois, elle a maintes fois été reconnue, décrochant de nombreux honneurs.

Ses collègues sont présentement déchirés et habités par des sentiments partagés. Tristes de la voir partir du journal, mais heureux qu’elle puisse enfin bénéficier d’un agenda moins chargé, du moins qu’elle pourra remplir à sa guise, et ce, sans devoir composer avec le rythme de travail effréné qu’exige le journalisme.

On ne peut que lui souhaiter du bon temps avec les siens, notamment son petit-fils, de voyager, de continuer à écrire, à s’émouvoir à tout ce que la vie a de plus beau à offrir et à côtoyer des jeunes et moins jeunes. Elle laisse derrière elle un grand héritage. Nous devons en être reconnaissants et s’en servir comme source d’inspiration. Pour cette longue et fructueuse carrière, tout le personnel du journal désire souhaiter une bonne et heureuse retraite à Hélène Ruel, une journaliste d’exception.