La littérature jeunesse s’invite à l’école de rang

Qui de mieux que l’auteur jeunesse Alain M. Bergeron pour assurer la présidence d’honneur de la 29e exposition qui s’ouvre à la Maison d’école du rang Cinq-Chicots de Saint-Christophe-d’Arthabaska? Lui qui refuse habituellement ce genre d’invitation n’a pu dire non à celle qui se rapporte à son travail des dernières années.

«Moi, j’aime lire» est le titre de cette exposition qu’on pourra voir dès la Fête nationale et jusqu’à la fête du Travail (et ensuite lors de la Balade gourmande) au sous-sol de l’école de rang. L’Association québécoise des amis du patrimoine a encore une fois mis tous les efforts nécessaires pour offrir aux visiteurs une expérience sur un thème original.

Pierre Carisse, de l’organisation, a toujours plein d’histoires à raconter sur les différents aspects de l’exposition. «Jusqu’en 1920, il n’y avait pas vraiment de littérature jeunesse», raconte-t-il. C’était plutôt des livres pour adultes qu’on faisait lire aux plus jeunes. Il a montré aussi les différents livres de récompenses qu’on donnait aux élèves à la fin de l’année et qui n’étaient pas toujours adaptés à leur âge.

On a choisi de s’attarder aux années qui correspondent à celles des écoles de rang, soit de 1850 à 1960. Différents panneaux abordent autant de sujets qui ont tous rapport à la littérature jeunesse : les meilleurs vendeurs de l’époque, les pseudonymes, les auteurs connus. «J’espère que les gens qui viendront voir l’exposition feront plein de belles découvertes. Il n’y avait pas que Tante Lucille à l’époque, mais bien plusieurs auteurs dont on n’entend jamais parler», apprécie le président d’honneur.

Les revues sont aussi bien présentes dans l’exposition, dont celle fondée par Gérard Pelletier (ministre sous Trudeau (père) et natif de Victoriaville). On y parle d’auteurs vedettes de l’époque, dont Eugène Achard, Marie-Claire Daveluy, Maxine, Ambroise Lafortune, Yves Perreault et même Charles-Édouard Mailhot (celui-là même qui a donné son nom à la bibliothèque de Victoriaville).

Si certains livres sont installés sous présentoirs, d’autres peuvent être feuilletés sur place, question de voir le vocabulaire de l’époque ou les illustrations (plus rares).

C’est Carolle Plamondon qui s’est chargée de la recherche pour cette exposition et elle a lu plusieurs des livres qui sont en vedette. Pour ce qui est des livres et revues en exposition, ils proviennent notamment des collections de la bibliothèque Roger-Maltais de l’Université de Sherbrooke.

«Il s’agit de la 29e exposition de l’école et la 30e saison. C’est la première fois que le thème est aussi proche du monde scolaire», indique M. Carisse.

L’idée du thème est venue après avoir remarqué que plusieurs personnes venaient porter des vieux livres à l’école. Il y en avait beaucoup, ce qui a inspiré l’actuelle exposition. «Nous sommes conscients qu’il s’agit d’un survol, nous ne touchons pas à tout ce qui concerne la littérature jeunesse», ajoute-t-il.

Le président d’honneur

C’est son agenda chargé qui l’empêche, la plupart du temps, d’accepter les présidences d’honneur. Alain M. Bergeron a toutefois fait exception pour l’école de rang de Saint-Christophe-d’Arthabaska, un organisme auquel il croit.

Auteur jeunesse bien connu, il a à son actif 242 livres et plusieurs autres en chantier, notamment un nouveau «Savais-tu», série populaire, sur les manchots. Il annonce aussi, pour l’automne, une toute nouvelle série intitulée «La nouvelle vie d’Antoine Collins» aux éditions Hurtubise. Il sera question d’un jeune homme dont la vie change du tout au tout après qu’il ait chanté avec une vedette.

Alain M. Bergeron s’est aussi lancé dans le «Facebook live» il y a quelques jours. En effet, ne pouvant répondre à la grande demande d’animations dans les écoles (il a dû refuser l’équivalent d’une année scolaire et demie en demandes), il a choisi de joindre une partie des jeunes qui souhaitent le rencontrer, par ce moyen de communication populaire dans les réseaux sociaux. «J’ai adoré ça. Je laissais des temps de pause pour que les jeunes réagissent», explique-t-il.

Plus de 8000 vues ont été enregistrées pour l’animation en question, un vif succès pour une première. C’est aussi pour lui une belle façon de joindre des enfants un peu plus loin, dans des régions où il n’irait peut-être pas autrement. «Je vais le refaire, mais pas de façon régulière», termine-t-il.

Les thèmes d’exposition des dernières années

2016

Les artistes

2015

La bière

2014

Les cartes postales

2013

Les Bois-Francs et la guerre

2012

Épidémie, remèdes et deuils

2011

La vie musicale

2010

Les catéchismes