Les «Empaysages» d’Eveline Boulva à sillonner

Le centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville lance sa deuxième exposition de la saison. Cette fois, c’est Eveline Boulva qui vient présenter, jusqu’au 17 décembre, ses «Empaysages».

Lors du vernissage, l’artiste qui habite Québec était présente et a expliqué sa démarche et ses méthodes de travail. Elle a également mentionné que les œuvres présentées en étaient à leur première sortie.  «C’est intéressant de les voir sur les murs, avec du recul», a-t-elle mentionné.

Au premier regard, les visiteurs pourraient croire qu’il s’agit de photographie. Mais il faut y regarder de plus près pour voir que la photo est utilisée simplement pour documenter les lieux parcours.

Ayant notamment étudié la géographie, l’artiste jumèle ses côtés cartésien et artistique dans des œuvres qu’il faut nécessairement regarder de près. Avec une technique de pochoirs de vinyle, elle ajoute plusieurs étapes de dessin au crayon et à la poudre de graphite sur une surface de bois. Un travail long et précis qui mérite qu’on s’y attarde. Parfois aussi elle utilise plusieurs pochoirs ce qui vient ajouter un flou à l’œuvre.

Une première série présentée s’inspire du boulevard Sainte-Anne, une artère qui, comme elle a expliqué, la dérangeait chaque fois qu’elle y passait. Elle a donc décidé de l’aborder directement et de revisiter les lieux. «Une constante dans les œuvres : les directions, le point géographique», souligne-t-elle avec son côté scientifique probablement.

Elle a donc sillonné cette artère historique s’attardant à des lieux abandonnés ou délaissés pour les montrer autrement.

L’autre série propose des dessins au crayon à l’encre sur papier avec un rehaut à l’acrylique. Les sujets ont été découverts lors d’un «road trip». «J’ai choisi les sites les moins intéressants pour les requalifier au niveau esthétique, une revisite des lieux», note-t-elle.

Si elle utilise le pochoir depuis une dizaine d’années (étant issue du milieu de l’estampe), le travail avec le graphite est nouveau pour l’artiste. «Il a été créé dans le cadre de ma thèse doctorale et découle du besoin de rappeler la source d’inspiration des œuvres, les paysages et plus globalement les territoires. L’ajout du préfixe «em» ajouté à l’avant du terme paysage veut évoquer l’acquisition d’un état, d’une qualité nouvelle ou la création d’un nouvel espace.»

Cette exposition sera présentée un peu plus tard du côté de la Galerie Lacerte de Montréal.