Une vaste consultation sur l’immigration et de la pénurie de main-d’œuvre réclamée

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs/Érable (CCIBFE) demandent au gouvernement du Québec de lancer rapidement une vaste consultation pour régler les problèmes du système d’immigration et s’attaquer concrètement aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Pour bien saisir les difficultés que vivent au quotidien les entrepreneurs et les candidats à l’immigration, cette consultation devrait nécessairement se déplacer dans les régions du Québec.

Il y a plusieurs enjeux importants sur lesquels le Québec doit se pencher. La réflexion doit être beaucoup plus large que de simplement se questionner sur le niveau et la composition de l’immigration, selon la FCCQ et la CCIBFE. En ce sens, la planification pluriannuelle de l’immigration prévue durant l’été ne permettra pas à elle seule de répondre aux enjeux profonds qui affectent l’économie.

«Depuis quelques jours, la question de l’immigration est au cœur de l’actualité, mais nous assistons à un dialogue de sourds par médias interposés qui n’a pas permis de faire avancer un seul dossier. Les besoins de main-d’œuvre de nos entreprises sont réels et ont un impact majeur sur notre économie et la qualité de vie des Québécois. En parallèle, notre système d’immigration est complètement bloqué et les délais explosent. Il est totalement inacceptable de voir des infirmières françaises se tourner vers l’Ontario parce que les délais sont trop longs au Québec. On a un problème de seuil d’immigration trop bas au Québec et des délais de traitement inadmissibles à Ottawa. Pendant ce temps, ce sont nos entrepreneurs qui en souffrent. Nos décideurs doivent entendre cette réalité, partout sur le territoire québécois, et s’attaquer une bonne fois pour toutes à ces enjeux», a déclaré Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

Le nombre de métiers en pénurie de main-d’œuvre actuelle et projetée a explosé dans les dernières années alors que les Québécois sont de plus en plus nombreux à prendre leur retraite, sans pouvoir être remplacés par de plus jeunes sortant des bancs d’école.

«Les besoins pour des travailleurs qualifiés sont toujours aussi criants. Dans notre région, chaque jour nous rencontrons des entrepreneurs qui doivent reporter des projets ou qui ne peuvent pas produire au maximum de leur capacité en raison d’un manque de travailleurs. L’immigration est l’un des facteurs essentiels pour répondre à ces enjeux», a ajouté Robert Béliveau, président de la CCIBFE.

«Il y a aujourd’hui des travailleurs, installés au Québec, qui se sentent pris en otage et des entrepreneurs qui voient la pénurie de main-d’œuvre comme une épée de Damoclès au-dessus de leurs perspectives de croissance. Cette situation doit cesser. Nous en appelons donc à une consultation, qui pourrait prendre la forme d’une commission parlementaire itinérante, afin de rassembler les acteurs sociaux pour aborder ces questions et trouver des solutions», a renchéri Charles Milliard.

En 2019, la FCCQ et la CCIBFE avaient mis en lumière le manque de données et de vision commune afin de quantifier les besoins de main-d’œuvre immigrante et la capacité d’intégration du Québec et de chacune des régions. La FCCQ et la CCIBFE proposaient alors de mettre en place un cadre commun d’analyse permettant de dépolitiser cette question. Le problème des politiques québécoises en immigration en étant surtout un de transparence, la mise en place d’un tableau de bord public, dont les balises font consensus, permettrait de réduire considérablement l’émotivité qui entoure le présent débat.

«L’immigration répond à certains besoins à court terme, mais surtout à long terme pour le Québec. Il nous faut avoir une vision pérenne de nos politiques d’immigration qui ne fluctuera pas au gré des secousses économiques, sanitaires ou politiques. Il y a là une occasion de trouver un moyen de répondre aux enjeux sociaux, démographiques et économiques du Québec. C’est un rendez-vous à ne pas manquer», a conclu M. Milliard.