Infections à répétition : le cri du cœur d’une femme de 49 ans

Victime d’infections à répétition qui se sont aggravées depuis deux ans, une femme de Plessisville se sent aujourd’hui dépassée par les événements. Les traitements pour régulariser son système immunitaire restent inefficaces et provoquent chez elle des effets secondaires indésirables.

Martine Michaud, 49 ans, frappe à toutes les portes pour trouver de l’aide. Elle en est rendue à douter qu’elle souffre peut-être d’une maladie orpheline. «Mon seul souhait est de retrouver ma vie d’avant et que tout ça soit derrière moi pour mes 50 ans en mai prochain.»

Ses problèmes d’infections (sinusite, influenza, bronchite, pneumonie) ne datent pas d’hier puisqu’elle dit en souffrir depuis l’âge adulte. Celles-ci sont toutefois devenues plus fréquentes et plus virulentes. En juillet 2018 d’ailleurs, elle est affligée d’une sévère pneumonie.

Ses anticorps étant faibles, on lui fait subir un traitement d’immoglobuline par intraveineuse puis par voie sous-cutanée pour espérer la guérir, mais elle continue d’être malade et de subir, entre autres, de violentes céphalées et nausées. On l’a aussi traitée par antibiothérapie sans plus de succès.

Éducatrice à l’enfance en milieu familial, Mme Michaud n’est pas retournée au travail depuis décembre dernier et ne compte pas y retourner à court terme en raison de ses anticorps qui demeurent trop faibles et qui ne peuvent la protéger des virus. En avril dernier, le médecin spécialiste qui la suit lui dit qu’il n’a jamais rien vu de tel en dix ans de carrière et lui annonce qu’il ne peut plus rien faire pour elle.

Laissée à elle-même, c’est là que le bât blesse alors qu’elle affirme ne recevoir aucun support pour trouver quelqu’un qui puisse prendre en charge son dossier. «J’ai fait de nombreux appels pour rejoindre des microbiologistes, mais pas un ne me rappelle», laisse-t-elle savoir ajoutant qu’elle tentera peut-être sa chance du côté des hématologues.

Ses problèmes de santé auront évidemment des répercussions du côté financier. Elle peut présentement compter sur des prestations d’assurance-emploi, mais elle s’inquiète déjà pour la suite si elle n’est pas guérie. «Comment pourrai-je retourner travailler si je n’ai pas les anticorps assez forts pour me protéger. Quel employeur voudra de moi si je suis malade tous les mois?», s’interroge-t-elle découragée par la situation tout en déplorant avoir été abandonnée par le système de santé qui ne l’accompagne pas dans ses démarches alors que d’un CIUSSS à l’autre on se renvoie aussi la balle.

Même si son conjoint a un bon emploi, il n’en demeure pas moins qu’ils ont besoin d’un deuxième revenu pour payer la maison et les études de leurs deux filles. Elle n’ose envisager l’avenir autrement. Ambitieuse et persévérante, elle ne peut pas croire que sa vie est sans issue et qu’il n’y a personne qui peut l’aider. Elle compte d’ailleurs sensibiliser les deux députés du comté à sa situation.

Forum

Elle a lancé un forum de discussion sur Facebook pour les gens qui vivraient ou qui auraient vécu une situation semblable à la sienne. «Je suis aussi en train d’écrire un livre. «Moi, je veux guérir, je veux retourner travailler. J’espère trouver un chercheur qui pourra me dire qu’il y a quelque chose à faire, qu’il y a un traitement. J’aime côtoyer les gens, je veux retourner travailler en garderie. Ce n’est pas vrai que ma vie va se terminer comme ça», d’ajouter Mme Michaud confinée à la maison et qui a arrêté ses derniers traitements depuis deux semaines en raison des effets secondaires qui demeuraient persistants.

Et elle n’est pas au bout de ses peines alors que l’attendent deux interventions chirurgicales au cours des prochains mois qui n’ont cependant pas de liens avec ses problèmes actuels.