Autre dur coup pour les équipes juniors

Autre dur coup financier pour les équipes de hockey junior au Canada. En plus de devoir composer avec les impacts engendrés par la pandémie de la COVID-19, elles devront vraisemblablement débourser une somme de 250 000 $ à la suite d’un règlement de 30 M $ intervenu entre la Ligue canadienne de hockey et des joueurs, actifs et anciens, qui souhaitaient l’instauration d’un salaire minimum.

Bien qu’elle ne soit pas d’accord avec les plaignants de trois recours collectifs qui totalisaient 180 M $, initiés en 2014, la Ligue canadienne a préféré régler l’affaire, puisque cette dernière aurait pu traîner devant les tribunaux durant de nombreuses années encore.

De la somme de 30 M $, la moitié est couverte par les assurances, alors que l’autre moitié pourrait bien être défrayée par les 60 équipes de la Ligue canadienne, ce qui représenterait un montant de 250 000 $ par formation. Il va sans dire qu’une telle somme causera de sérieux maux de tête à certaines organisations. Quelques équipes se trouvaient déjà avec une situation financière fragile.

Charles Pellerin, président des Tigres de Victoriaville, n’a pas caché qu’il s’agit d’un dur coup financier, particulièrement dans le contexte actuel, où les équipes nagent dans l’incertitude la plus totale en raison de la COVID-19. Les formations ignorent quand elles pourront reprendre leurs activités et dans quelles conditions.

N’ayant pas l’habitude de baisser les bras, Charles Pellerin est persuadé que les Tigres «passeront à travers cette autre épreuve». Il attend de voir les options qui seront proposées par les autorités du circuit et il entreprendra des discussions avec son institution financière pour un éventuel emprunt. On comprend que très peu de formations ont la liquidité nécessaire pour faire face à une facture aussi salée.

Point positif aux yeux du président des Tigres, le règlement conclu par la Ligue canadienne permet de clore le dossier. Puis, considérant que les gouvernements ont légiféré sur le statut des joueurs juniors qui sont désormais légalement considérés comme des étudiants-athlètes et non des employés, les équipes sont maintenant à l’abri d’un autre recours collectif de cette nature.

Des anciens réagissent

Plusieurs anciens du circuit Courteau ont réagi à la suite de ce règlement sans admission. Dominic Jalbert, entre autres, a souligné sur son compte Twitter «qu’en tant qu’ancien joueur, je suis gêné de voir le dénouement de cette affaire. J’étais tellement reconnaissant de pouvoir jouer junior majeur».

À cela, le Victoriavillois Félix-Antoine Bergeron, un ancien des Cataractes de Shawinigan, a renchéri, toujours sur Twitter, en écrivant «rajoute à ça la chance de sortir du junior avec des bourses d’études équivalentes à l’entièreté de ton parcours universitaire. Perso, je n’ai pas déboursé un sou pour mon université grâce à la LHJMQ et son programme d’étudiants-athlètes», avant d’ajouter que «c’est dommage parce que plusieurs équipes, de plus petits marchés, de seront pas capables de survivre à cette épreuve en plus de la situation actuelle de la COVID-19. Tout ça parce que certains se plaignaient que ce n’était pas payant jouer junior».

Originaire de Daveluyville, Antoine Tardif a aussi dénoncé la situation sur Twitter. «À titre d’ancien gardien dans la LHJMQ, je me désole de voir que des joueurs ont tourné le dos à leur équipe en les poursuivant sous prétexte qu’ils auraient mérité un salaire puisqu’ils étaient le moteur d’une industrie lucrative. On sait tous dans quoi on s’embarque quand on est repêché dans la LHJMQ et on est fier d’avoir la chance de jouer dans l’un des meilleurs circuits juniors au monde tout en rêvant d’évoluer un jour dans la LNH. Ce n’est clairement pas une question d’argent. Les équipes de la Ligue canadienne ne sont pas toutes riches, mais font beaucoup pour les joueurs : 1- Entraîneurs professionnels. 2- Entraînements quotidiens. 3- Équipement payé. 4- Études payées. 5- Logement payé. 6- Nourriture payée. 7- Billets pour famille et amis. 8- Et plus encore.