Une salle du Cégep en l’honneur de Roch Gardner

C’est afin de souligner son apport à la création du Cégep de Victoriaville, il y a maintenant 50 ans, que le conseil d’administration de l’établissement scolaire a décidé de nommer sa salle de conférence en l’honneur de Roch Gardner.

On a procédé lundi soir au dévoilement d’une plaque qui sera installée à l’entrée de la salle en question (que tous connaissent actuellement comme le E-111). M. Gardner, qui a été député de 1966 à 1970 du comté d’Arthabaska pour l’Union nationale, était présent, en compagnie de membres de sa famille. Avant de dévoiler la plaque, Boris Déry, professeur d’histoire du Cégep, a fait un résumé de la vie et de la carrière de Roch Gardner, qui outre son incursion en politique, a été enseignant l’ensemble de sa carrière. Il a rappelé qu’il a étudié (cours classique) au Collège Sacré-Cœur (qui est devenu le Cégep de Victoriaville). «L’implication politique fait partie de l’ADN dans la famille Gardner. Son père a été maire, son frère Laurier a été député…», a-t-il rappelé.

Roch Gardner a été élu dans un contexte bien particulier, celui de la Révolution tranquille. «L’Union nationale l’a emporté en 1966 en gagnant une majorité de sièges avec une minorité de voix et à la surprise générale. Roch Garnder a aussi causé la surprise puisqu’il n’avait que 27 ans et était  jeune père de famille», précise M. Déry.

Même s’il avait peu d’expérience en politique, il a quand même voulu laisser sa marque, notamment en travaillant pour que Victoriaville obtienne un cégep, alors que tout penchait vers Drummondville. Il s’est associé à Rolland Henri (directeur du collège à l’époque) et plusieurs notables, mais sentait des résistances. Conscient que sa position en chambre était avantageuse, il a rencontré le premier ministre Daniel Johnson et lui a intimé de lui donner son cégep, brandissant une menace de démission (ce qui aurait plongé Daniel Johnson dans l’eau chaude). Le premier ministre a donc cédé et promis, en 1967, que Victoriaville aurait son Cégep. Quant à l’annonce officielle, elle a été faite au printemps 1969. «Il y a derrière tout ça l’œuvre de M. Gardner», a conclu le professeur d’histoire.

Le directeur général, Denis Deschamps, a de son côté tenu à souligner la contribution de Roch Gardner en cette année des célébrations du 50e anniversaire du Cégep de Victoriaville. «Prenons le temps d’imaginer notre ville, notre MRC sans le Cégep. Chaque année, ce sont plus de 1500 personnes qui étudient ici, arrivent ou demeurent dans la région, travaillent ici et ajoutent leur couleur à la communauté victoriavilloise. Ce sont aussi 400 membres du personnel, majoritairement établis ici avec leur famille, répartis dans six lieux physiques», a-t-il relaté.

Quant à la salle qui porte désormais le nom de Roch Gardner, c’est le lieu qui accueille toutes les réunions importantes. «C’est la salle amirale du Cégep où les grandes décisions et orientations pédagogiques et administratives sont prises pour assurer le rayonnement, le développement et la pérennité de notre institution. Dorénavant, vous serez toujours avec nous, parmi nous pour écouter ce qui s’y dit dans cette salle et nous guider de votre sagesse afin de vous assurer que le Cégep de Victoriaville puisse continuer sa mission pour au moins les 50 prochaines années», a insisté le directeur.

Le principal intéressé était très heureux de cet honneur qu’on lui fait alors qu’il est encore vivant, puisque souvent, comme il a souligné, on attend que les gens soient décédés pour le faire. «Je suis très heureux d’avoir été le promoteur du Cégep. Je voulais bâtir quelque chose avec les gens de la région et de constater que le Cégep, 50 ans plus tard, existe encore, innove et progresse, est une source de fierté pour moi», a-t-il mentionné.

Sur la plaque, on peut y lire : «En reconnaissance de M. Roch Gardner, par la désignation de cette salle, le Cégep de Victoriaville rend hommage à monsieur Roch Gardner, député d’Arthabaska lors de la création du Cégep en 1969. Député de l’Union nationale de 1966 à 1970, monsieur Gardner a joué un rôle important dans la revendication de l’implantation d’un cégep à Victoriaville».