Le français, une matière pour saisir l’inatteignable

Le printemps se montre foisonnant en bonnes nouvelles pour Jean-Guy Lachance. Le poète a récemment reçu le prix Georges-Dor et présentera bientôt son cinquième recueil, Penser le dehors.

Le prix Georges-Dor de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec (SSJBCQ) reconnaît la contribution exceptionnelle d’une personne à la promotion et à la valorisation de la langue française. Pour l’artiste de Tingwick, cette distinction revêt un sens spécial puisque Georges Dor composait aussi des vers. «Nous, les auteurs, participons à la communauté, mais sommes isolés. Ça donne la chance d’avoir un peu de visibilité à l’échelle régionale et de rencontrer le public», observe-t-il.

Il a récolté cette mention alors que la SSJBCQ procédait à la remise des Prix du Mérite en français aux élèves de cinquième secondaire. «L’organisme fait beaucoup pour la langue française. Les Jeudis en chansons et le soutien à la culture en témoignent», note M. Lachance.

Depuis 1999, l’écrivain a signé cinq recueils de poèmes et a été particulièrement actif à l’extérieur du livre. Il a proposé de nombreuses expositions, nommément Les lieux oubliés (2015) et À travers le temps (2018), des installations poétiques et photographiques. «J’aime lire, mais ce n’est peut-être pas le cas de tous. Nous vivons dans un monde d’écrans et d’informations. Il faut sans doute tenter de rejoindre les gens de plusieurs manières», pense-t-il. Jean-Guy Lachance confie apprécier la photographie de toute époque et s’en inspirer. «La poésie est constituée d’images. En associant les mots à la photographie, ils interagissent. Ils deviennent plus accessibles et, dans un sentier poétique, les gens peuvent déambuler et se laisser porter.»

D’ailleurs, les paysages abondent dans sa prose, qui devient méditative. «Nous avons besoin de solitude dans cette société très agitée. Le calme, la poésie et la photographie conduisent vers une sorte d’état de grâce comme celui où la nature peut nous convier», compare-t-il.

Discret, M. Lachance souligne que l’écriture s’avère un outil d’expression formidable. La poésie l’interpelle davantage que les autres genres littéraires, par sa force et son accès au mystère, à l’inexplicable de la vie. «Elle permet de saisir des choses complexes», dit-il.

Regarder hors de soi

Les lecteurs pourront mettre la main sur le dernier titre signé Jean-Guy Lachance le 30 mars, à la faveur du Salon du livre de Trois-Rivières. Avec Penser le dehors, il propose un poème long dirigé par un questionnement sur l’extérieur. «Beaucoup d’éléments nous arrivent de partout autour de nous. Des mauvaises nouvelles, des attentats, des catastrophes écologiques. Il faut négocier avec ça. Il y a du négatif, mais dehors, ça peut être beau, aussi», relativise-t-il. L’observation de ce qui est hors de soi a ainsi guidé sa création,  mais en considérant que le monde réside en soi et que nous participons à un ensemble hétérogène.

Touché par ce qui se passe dans le monde, Jean-Guy Lachance demeure le poète d’une petite ville, de ses paysages et de son histoire.

Son éditeur, les Écrits des Forges, organisera un lancement officiel en mai, à Trois-Rivières. Un autre événement devrait se tenir à Victoriaville. En attendant, le recueil sera distribué dans les librairies.