Le palmarès des cégeps peu considéré à Victo

Le palmarès des cégeps, en lien avec le taux de diplomation et publié en fin de semaine dans le Journal de Montréal, a trouvé écho, lundi soir, à la séance virtuelle du conseil d’administration du Cégep de Victoriaville. Le directeur général du Cégep de Victoriaville, Denis Deschamps, a fait savoir qu’il accordait, en fait, peu d’importance à pareil exercice. 

« Qu’on soit premier, dernier ou en milieu de peloton, pour moi, cela n’a pas vraiment d’importance », a-t-il souligné, tout en notant que la réussite au collégial découle de facteurs multiples. « Il n’y a pas de cause à effet avec un seul paramètre », a-t-il dit.

Soulignant les récentes Journées de la persévérance scolaire et la Semaine du personnel enseignant, Denis Deschamps a tenu à signaler tout l’apport du personnel enseignant, mais aussi de tous ces gens (le personnel de soutien et le personnel professionnel) gravitant autour des étudiants. « Je connais mon personnel. J’ai une immense confiance en leur professionnalisme et en leur engagement pour travailler à la réussite de tous nos élèves », a-t-il témoigné.

En matière de réussite, la région, a-t-il rappelé, fait face à différents enjeux, dont celui de l’accès aux études supérieures, considérant le faible taux de scolarité au Centre-du-Québec. « Pour nous, une réussite, c’est aussi d’amener au Cégep des étudiants qui ne feraient pas le choix des études supérieures. Et c’est clair que ça va passer par le rehaussement de notre carte de programmes », a-t-il insisté, ajoutant que le Cégep mijote plusieurs projets en ce sens.

Quand il est question de réussite, Denis Deschamps estime important aussi de tenir compte des élèves dont la moyenne générale au secondaire se situe en deçà de 75%. « Ces étudiants éprouvent habituellement plus de difficultés dans leur parcours collégial. Il est certain qu’on doit leur porter une attention particulière », a-t-il signalé.

Il convient aussi, a-t-il poursuivi, de considérer les garçons dont la réussite est environ 10% inférieure aux filles. « Il faut y travailler. Je dis bravo aux filles qui réussissent et qui excellent dans leurs études collégiales. Mais on doit regarder ce qui se passe avec nos garçons. C’est une préoccupation très grande que j’ai », a mentionné le DG.

Ce dernier assure que le plan de réussite fera partie de la prochaine planification stratégique. C’en est d’ailleurs une obligation. « C’est sûr qu’on se penchera sur des éléments de réussite et de persévérance. »

Les autorités collégiales ont notamment constaté que les jeunes, qui délaissent leur programme, ont tendance, non pas à opter pour une autre formation, mais à quitter les études au profit du marché du travail. Une situation qui, selon Denis Deschamps, s’explique entre autres par la petite carte de programmes. « On n’a pas beaucoup d’autres alternatives à proposer à nos jeunes. Ça c’est un enjeu majeur qu’on regardera de près », a-t-il réitéré.

S’attaquer à une telle situation se fera, non seulement avec les gens à l’interne, mais aussi avec l’extérieur, avec les partenaires externes, notamment les employeurs. « Parce que la pression du marché de l’emploi est très forte. Il est de moins en moins rare de voir certains de nos étudiants qui, pour diverses raisons, ne terminent pas leur parcours académique et se dirigent vers le marché du travail en raison d’opportunités en or pour eux. Il faudra donc travailler intelligemment ce dossier de la persévérance et de la réussite avec les employeurs de la région », a soutenu Denis Deschamps, plaidant pour l’importance de la diplomation. « Il faut continuer à marteler l’importance, la signification du diplôme qui attestent de leurs compétences qui leur permet ensuite d’avoir une plus grande polyvalence pour le reste de leur vie et de leur carrière professionnelle », a-t-il fait valoir.

Le directeur général du Cégep considère, d’ailleurs, comme « un signal fort », la charte des employeurs pour la persévérance adoptée par la Fédération des chambres de commerce du Québec. Une charte dans laquelle un employeur, par exemple, s’engage à ne pas embaucher un jeune avant la fin de ses études. « C’est tout ça qui est important quand on parle de réussite et de persévérance. Ce n’est pas nécessairement le palmarès des cégeps et dont on pourrait questionner la méthodologie et qui ne regarde qu’un aspect très précis et chiffré de ce qu’est la réussite scolaire au Québec dans nos institutions », a-t-il conclu.

Le palmarès

Le palmarès classe les établissements collégiaux par programme. En sciences de la nature, le taux de diplomation à Victoriaville affiche 86,4%, plaçant ainsi le cégep au 23e rang sur 52 établissements.

La diplomation des étudiants en comptabilité et gestion montre un taux de 75,3% pour une 6e position sur 44 collèges.

En technique d’éducation spécialisée, Victo arrive au 3e échelon sur 21 avec un taux de 69,6%.

En soins infirmiers, la diplomation révèle un taux de 64,7% pour permettre au Cégep de prendre le 20e rang sur 44.

Victoriaville se situe, par ailleurs en 24e position sur 49 dans le programme arts, lettres et communication avec un taux de diplomation de 60,3%.

Le taux baisse à 55,2% en sciences humaines alors que le collège victoriavillois se retrouve au 41e rang sur 52.

Enfin, l’informatique ferme la marche, 33e position sur 40, avec un taux établi à 49,5%.