Quand la sculpture sur bois sort des sentiers battus

Le sculpteur Mathieu Gotti expose des œuvres inédites au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger jusqu’au 18 décembre.

Mathieu Gotti a le don d’amener la sculpture animalière là où on ne l’attend pas. Remarqué lors de ses participations à des événements extérieurs d’envergure, notamment à Gatineau, Trois-Rivières, Québec et Percé, l’artiste renoue avec la tradition de la sculpture en taille directe sur bois.

Sa démarche est pourtant très actuelle par la forme et par le propos. Il crée des installations où divers éléments, travaillés avec réalisme mais apparemment disparates, entrent en relation pour déclencher une réflexion et des prises de conscience chez les visiteurs.

D’entrée de jeu, le titre de l’exposition  » La grande liquidation – Tout doit disparaître  » évoque la faillite d’un commerce mais les oeuvres disposées dans la galerie ont de quoi surprendre : Il s’agit d’animaux, grandeur nature, dont l’espèce est en voie d’extinction.  Ceux-ci sont placés dans cet environnement blanc et neutre, soigneusement disposés parmi des bouées de sauvetage et tout un arsenal guerrier. L’ensemble est minutieusement sculpté dans du bois et peint de manière réaliste. Mathieu Gotti établit un contraste éloquent entre les formes organiques du monde animal et le pouvoir incommensurable de destruction de l’humain.

À l’extérieur du Carré 150, on peut observer en tout temps l’œuvre monumentale  » Accueillir demain « . Mathieu Gotti a posé un orang-outan au sommet d’une tour de télécommunications devenue le dernier refuge d’un animal dont le milieu de vie a été dévasté.

Mathieu Gotti est né dans le Haut-Jura en France où il a commencé très jeune à sculpter et à s’intéresser aux questions environnementales. Après des études à l’École des Beaux-Arts de St-Étienne, il s’installe à Québec en 2009 pour poursuivre sa formation à la Maison des Métiers d’art. Ses sculptures et installations sont conçues comme des fables à inventer, des mises en scène auxquelles l’artiste ne donne aucune interprétation précise afin de laisser place à l’observation et à la discussion.

 » La grande liquidation – Tout doit disparaître  »  a de quoi fasciner les visiteurs de tous âges et s’avère une intéressante sortie familiale à prévoir en décembre.

L’exposition est présentée jusqu’au 18 décembre. Le Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger est situé au 150, rue Notre-Dame Est (Le Carré 150) et est ouvert du mercredi au vendredi de 12 h à 17 h et le samedi de 13 h à 17 h. L’entrée est gratuite et les visiteurs sont invités à consulter le guide éducatif en ligne qui donne plusieurs informations sur l’artiste et son parcours.