Les syndiqués de deux CPE manifestent

Jeudi midi, les syndiquées (majoritairement des femmes) CSN des CPE Rayon de Soleil et Maison des Amis de Victoriaville se sont rejointes devant l’Éconofitness (face au boulevard des Bois-Francs) afin de manifester ensemble et avoir un impact majeur.

Cette action commune s’inscrit à l’intérieur des deux journées de grève (jeudi et vendredi) tenues par les syndiquées. Rencontrées sur les lieux, les représentantes syndicales Annie Baril (Maison des Amis) et Stéphanie Cantin (Rayon de Soleil) ont expliqué qu’elles revendiquaient de meilleures conditions de travail ainsi qu’un rattrapage salarial.

Malgré l’annonce faite le matin même par le gouvernement Legault de mettre en vigueur immédiatement les bonifications salariales déjà annoncées, les deux représentantes ont déploré le fait que cette annonce ne concernait que les éducatrices, donc laissait de côté tous les autres membres des équipes des CPE. « Et pour ce qui est des 17% annoncés, ils ne concernent que celles qui font 40 heures par semaine », déplore Annie Baril.

De plus, ce ne sont pas que les salaires qui ont mené à ces jours de grève, mais bien les conditions dans leur ensemble. Les deux femmes déplorent en effet que plusieurs acquis ont disparu, notamment depuis l’austérité du gouvernement Couillard, qu’il s’agisse des ratios, des journées fériées, etc. Tout cela en ajoutant des tâches à un personnel déjà débordé. « Et cela est sans compter la COVID-19 », disent-elles encore, rappelant qu’elles n’ont jamais eu de primes pour continuer leur travail comme d’autres corps de métiers. 

Ainsi, les batailles dans ce secteur d’activité semblent loin d’être gagnées comme l’expliquent les représentantes syndicales. Celles-ci ne comprennent pas non plus que le fédéral a déjà annoncé des fonds (6 milliards $) pour les CPE et que la situation ne change pas.

Tout cela fait que le personnel des CPE est difficile à conserver, d’ailleurs, la représentante du Rayon de Soleil a indiqué que l’an dernier, 16 personnes ont occupé le poste de préposé et quitté à cause des conditions. « Et maintenant, il nous en reste 1 sur 3. Il faut donc faire appel à de la sous-traitance », déplore-t-elle.

Ainsi, alors qu’il est difficile de recruter, comme elles l’ont indiqué, le gouvernement crée tout de même des places en CPE, une incohérence selon elles.

Malgré tout, elles sont toujours là (même depuis le début de la COVID-19), souriantes à s’occuper des enfants tout en réalisant plusieurs tâches en parallèle, comme elles le disent. 

Les opérations dans les cinq installations des deux CPE ont donc été suspendues pendant les deux journées de grève. Les parents, dont plusieurs supportent les demandes du personnel, ont dû se débrouiller autrement.