Santé : l’APTS déçu et insulté

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) est consternée que le gouvernement Legault continue d’ignorer l’ampleur de la pénurie de main-d’œuvre qui touche l’ensemble du réseau. En attendant une rencontre d’urgence avec le premier ministre, François Legault, et la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, l’APTS suspend son processus de consultation de ses membres pour le renouvellement de la convention collective. 

« Nous sommes la seule organisation syndicale qui représente des membres œuvrant dans le domaine de la santé et des services sociaux à avoir continué notre lutte pour un meilleur accès aux services publics dans le cadre de la négociation pour notre convention collection échue depuis le 1er avril 2020. Le gouvernement Legault cherche à nous faire reculer de 50 ans avec ses offres méprisantes. Le « cheuf » Legault doit comprendre que sans le personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, les médecins et les infirmières ne seraient pas en mesure d’offrir des soins adaptés à chaque personne. À de multiples reprises, le gouvernement Legault a déclaré qu’il ne pouvait nous offrir plus, qu’il avait atteint sa limite. Avec l’annonce d’hier pour les infirmières, il prouve toute son hypocrisie. Il refuse sciemment d’améliorer l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre dans le secteur public pour favoriser un système à deux vitesses. Tour ça parce qu’eux, les mieux nanties, peuvent se payer des soins et des services au privé. Nous exigeons que le gouvernement revoie son offre afin de prouver sa bonne foi et d’attaquer le problème à la source », annonce Jean-Christophe Côté-Benoît, représentant national APTS pour la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Les mesures annoncées hier ne visent qu’une catégorie d’emploi et n’auront aucun effet pour diminuer la surcharge de travail dans les laboratoires, dans les salles d’imagerie médicale et de médecine nucléaire, dans les centres jeunesse, dans les services à domicile, en santé mentale et dans les autres secteurs névralgiques où les listes d’attente s’allongent constamment. Il va sans dire que cette annonce a suscité la colère et l’indignation des 60 000 membres que l’APTS représente, dont nos 5200 membres en Mauricie et au Centre-du-Québec.

« Ce n’est que lorsque le premier ministre Legault et le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, comprendront que le réseau n’est pas uniquement constitué d’infirmières, de préposé·e·s aux bénéficiaires et de médecins que nous arriverons à changer véritablement le modèle de gestion et à améliorer l’attraction et la rétention du personnel. Pour faire leur fameuse révolution, ils doivent commencer par considérer l’ensemble des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. Pour diminuer la surcharge de travail qui pousse des centaines de salarié·e·s à quitter le réseau public et afin de réduire les listes d’attente qui empêchent la population d’avoir accès aux services dont elle a besoin, il faut avoir une vision globale. Ce n’est pas un médecin ou une infirmière qui peut effectuer les analyses sanguines, faire passer une résonance magnétique, assurer l’application des mesures en protection de la jeunesse, ajuster une prothèse, et j’en passe. Ce sont des professionnel·le·s et des technicien·ne·s de la santé et des services sociaux qui le font », a lancé M. Côté-Benoît.  

Le gouvernement Legault crée une scission malsaine entre les professions qui empêche la solidarité nécessaire pour rebâtir un réseau public accessible, de qualité et sécuritaire. Sans compter que cette politique de division, exploitée depuis le début par le gouvernement, ne fait qu’alimenter un sentiment d’aliénation et augmenter la démobilisation du personnel dans le réseau public.

« Le gouvernement Legault manque de respect à des milliers de travailleurs et de travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux. En les excluant sciemment des mesures d’attraction et de rétention dont ces personnes ont aussi besoin, il vient ni plus ni moins leur indiquer la porte vers le privé. Au final, c’est la population qui paiera la note pour ce manque gouvernemental de vision et de cohérence », conclut le représentant national de l’APTS.