Vaccination : les Grondin répondent à l’appel

Trois membres de la famille Grondin, le père Guy, le fils Samuel, et bientôt la fille Claire-Marie, ont répondu à l’invitation pour participer à l’effort collectif de vaccination en devenant des vaccinateurs.

Guy Grondin est denturologiste et pratique dans sa clinique de la rue Notre-Dame Ouest à Victoriaville. Son fils Samuel, un audioprothésiste, travaille pour le Groupe Forget à Trois-Rivières. «Le gouvernement a mis sur pied le programme Je contribue, ouvrant la possibilité à des membres d’un ordre professionnel d’aller aider les infirmières et infirmiers qui en avaient plein les bras», souligne Guy Grondin.

Les ordres professionnels des denturologistes et des audioprothésistes du Québec font partie des groupes retenus.

Le père et le fils sont donc tous deux devenus vaccinateurs, mais sans en avoir discuté ensemble auparavant. «Samuel m’annonce, il y a quelque temps, qu’il allait suivre sa formation pour devenir vaccinateur. C’est ce que j’étais en train de faire», confie le denturologiste. «Il était une semaine en avance sur moi», précise Samuel.

Le père et le fils ont donc été formés, chacun de leur côté. Une formation d’environ quatre heures divisée en deux volets : d’abord, un aspect plus théorique qui se fait en ligne, puis un second qui se passe en milieu hospitalier.

Cette formation aborde notamment la façon d’accueillir le patient, les différences entre les vaccins, le dosage, et permet aussi de pratiquer les injections.

Au moment de l’entrevue, vendredi après-midi, les Grondin cumulaient chacun trois jours de vaccination. «Quand nous sommes allés vacciner la première fois, on ne savait pas que l’autre était aussi en action, raconte Samuel. J’ai été surpris quand ma sœur m’a envoyé une photo de sa certification de vaccination pratiquée par mon père.»

«Ce jour-là, renchérit Guy Grondin, ma fille avait son rendez-vous. À son arrivée dans la file, le hasard a fait qu’elle est tombée sur moi. J’ai donc vacciné ma propre fille. C’est quand même assez spécial.»

Une fois sa formation terminée, Claire-Marie, une audioprothésiste elle aussi, doit également vacciner, comme son père, au complexe Sani Marc de Victoriaville.

L’expérience de vaccination

Samuel Grondin, qui n’avait jamais touché à une seringue de sa vie, confie avoir vécu un stress, au début. «La première fois, c’est super stressant. La pression était très forte, raconte-t-il. Mais une fois passée la première injection, ça va bien par la suite. On en vient à prendre un rythme et tout se passe vite.»

Guy Grondin, lui, n’en était pas à ses premières armes, ayant été assistant médical dans les Forces armées. Il a aussi suivi, à l’époque, un cours en soins infirmiers. «Oui, note-t-il, j’ai fait des ponctions veineuses, j’ai manipulé ces choses-là. Mais cela remonte à une trentaine d’années. Il y a toujours un certain stress quand on entreprend quelque chose de nouveau.» Une fois plongé dans le bain, toutefois, tout se passe bien, fait-il remarquer.

Tant le père que le fils, chacun a développé ses petits trucs en quelque sorte avec les personnes qui se présentent à eux pour recevoir le vaccin. «Je dis souvent : je vais piquer à trois, mais hop! Je piquais tout de suite», relate Guy Grondin.

«Pour ma part, précise Samuel, je dis : c’est parti! Je désinfecte et la personne ne sait jamais vraiment quand je vais piquer.»

Sur le terrain, les deux vaccinateurs ont pu constater qu’un bon nombre de personnes éprouvent un stress. Mais ils font tout en leur possible pour rassurer les gens. «Je me fais rassurant en leur disant que dans 95% des cas, les gens affirment n’avoir presque rien senti», dit Guy.

Même son de cloque pour Samuel. «La plupart des personnes vaccinées disent n’avoir éprouvé aucune douleur, n’avoir rien senti et affirment que tout s’est fait rapidement.»

Les injecteurs, comme on les appelle aussi, se permettent à l’occasion un peu d’humour. «On ne dit pas avant l’injection que nous ne sommes pas infirmiers», signale Samuel. Un homme, qui soulignait n’avoir rien senti lors de l’injection, a demandé à Guy Grondin ce qu’il faisait dans la vie. «Concierge», a-t-il répondu à la blague.

En raison de leur travail respectif, Guy et Samuel Grondin se rendent disponibles pour la vaccination en soirée et les fins de semaine.

Le travail qu’ils accomplissent, tout comme la formation qu’ils ont suivie, est rémunéré par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec. Mais le père et son fils ne le font absolument pas pour l’argent. «Nous étions prêts à le faire bénévolement, pour la cause. Nous voulons redonner ce qu’on reçoit de la population», exprime Guy Grondin.

Et puis, ajoute Samuel, il y a ce sentiment de fierté de participer. «C’est un gros coup à donner, mais éventuellement, on va pouvoir dire que, durant la grande pandémie de la COVID-19, on a vacciné, on a contribué», souligne-t-il.
Tous deux ont bien l’intention de continuer à contribuer tant qu’on aura besoin d’eux.

En conclusion, leur invitation est simple et claire : que la population se fasse vacciner. «Ce n’est pas compliqué. Ça se passe rapidement et il n’y a que des bénéfices. Plus tôt on se fait vacciner, plus tôt on pourra enlever nos masques et rencontrer nos familles», fait valoir Samuel.

«J’y crois à la vaccination, poursuit le paternel. Je prends les vaccins pour tout, pour la grippe, pour l’hépatite et je me porte bien, je suis en bonne santé. Ce n’est pas vrai que le vaccin est mauvais, même s’il peut y avoir des effets non désirés. J’encourage tout le monde à y aller», conclut-il.