CDEVR : le bilan d’une année pas comme les autres

La Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) a présenté, mercredi, son rapport annuel 2020, l’occasion pour l’équipe d’effectuer un retour sur cette dernière année marquée par la pandémie.

Si, au début 2020 l’année s’annonçait prometteuse, les plans d’action élaborés auront été bousculés par la crise sanitaire. Certains secteurs, les commerces, les entreprises de service et le tourisme, en ont pris pour leur rhume.

Mais de la bouche des intervenants qui se sont exprimés, lors de la conférence de presse virtuelle, revenait le mot résilience. «Nous avons été, sans l’ombre d’un doute, impressionnés par la résilience, dont ont su faire preuve les gens d’affaires de Victoriaville et sa région. Vous méritez notre respect», a confié le président de la CDEVR et maire de Victoriaville, André Bellavance.

«Derrière chaque entreprise se trouvent des femmes et des hommes qui font la fierté de notre région. Je tiens à féliciter ces entrepreneurs d’exception pour leur très grande résilience», a, pour sa part, souligné le préfet de la MRC d’Arthabaska, Alain St-Pierre.

«La résilience, c’est la force de notre tissu entrepreneurial qui va faire en sorte qu’on réussira à s’en sortir tout le monde, j’en suis convaincu», a renchéri Vincent Guay, directeur général de la CDEVR.

Quand la pandémie a frappé, la CDEVR, a signalé son président André Bellavance, a dû rapidement «se repositionner pour soutenir notre économie locale et régionale».

Elle s’est vu confier la gestion des programmes d’aide gouvernementaux (programme d’aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises et programme d’aide aux entreprises en régions en alerte maximale). Les entreprises de la région ont ainsi pu profiter d’un peu plus de 2,3 M $. «La collaboration qui caractérise si bien la région  a permis l’arrimage des programmes visant à soutenir nos entreprises», a signalé le préfet Alain St-Pierre, ajoutant que la MRC, en guise de soutien, a prêté des ressources à la CDEVR «pour supporter l’équipe et assurer un suivi le plus rapidement possible auprès des entrepreneurs de notre région».

Outre les fonds d’urgence, la CDEVR, par l’intermédiaire des divers fonds qu’elle gère annuellement, a consenti, en 2020, un montant de 573 000 $ aux entreprises qui ont réalisé des investissements totalisant quelque 14,5 M $ permettant la création de 114 nouveaux emplois et le maintien de 55 autres.

Secteur industriel

La reprise des activités s’est faite aussi rapidement que la descente au début de la pandémie, a observé la coordonnatrice au développement industriel, Andrée-Anne Perreault, de sorte que la CDEVR a dû s’attaquer à la problématique de la pénurie de main-d’œuvre. «La pandémie n’a pas créé une disponibilité de la main-d’œuvre. Au contraire, elle a accentué la pénurie», a-t-elle noté.

D’où le développement de nouvelles stratégies d’attraction pour aller chercher une main-d’œuvre immigrante déjà présente au Québec, notamment à Montréal. «On a réalisé des actions auprès d’entreprises qui ont réussi à combler leurs besoins. On en est fier», a souligné la coordonnatrice, sans passer sous silence les efforts déployés pour supporter les industriels dans leur performance par l’ajout de nouvelles technologies.

Commerces et services

Avec le Québec «mis sur pause», en mars, les commerces et entreprises de service ont été mis à rude épreuve. «Cela a complètement bouleversé ce secteur. Les entrepreneurs ont beaucoup dû s’adapter. Mais ils ont réagi de façon tout à fait exceptionnelle», a constaté la coordonnatrice Annie Verreault.

Les demandes, de plus, ont afflué, leur nombre doublant, passant d’une cinquantaine, bon an mal an, à 102 en 2020.

Concernant les fonds d’urgence, plus de 80% des demandes d’aide provenaient du secteur des commerces et services, a fait savoir la coordonnatrice, tout en saluant le travail accompli par les gens d’affaires. «Ils ont innové, ils ont mis en place de nouvelles façons de faire, comme des projets de vente en ligne. On a vu arriver la livraison de produits à la maison, la cueillette en magasin et la vente sur rendez-vous. Différentes initiatives ont ainsi été mises en place pour assurer la continuité des opérations au fil des mois», a-t-elle fait remarquer.

Le tourisme

La pandémie a frappé durement le secteur touristique. La saison n’a pas été simple, comme l’a évoqué le coordonnateur au tourisme, Steeve Gagné, avec l’annulation des grands événements. «Mais on a tout de même mené des campagnes visant la clientèle limitrophe», a-t-il dit.

La crise a frappé de manière très inégale, selon les différents secteurs, une situation catastrophique pour les hôtels. Par contre, les terrains de campagne ont connu une fréquentation très appréciable, tout comme la location de chalets.

Les entreprises agrotouristiques se sont aussi quand même bien tiré d’affaire. «Sur l’ensemble du territoire québécois, il y a eu un coup de cœur pour l’approvisionnement de proximité. Cela a permis, pour la grande majorité, de connaître une saison extrêmement intéressante», a indiqué le coordonnateur.

En travaillant davantage la clientèle de proximité, cela a permis à la clientèle locale de découvrir et de consommer des produits de la région. «On espère que cette habitude se perpétuera dans le temps», a exprimé Steeve Gagné.

Le monde agricole et le développement durable

De l’année 2020, le commissaire en développement agricole, Dominic Poulin, retient  notamment la collaboration des intervenants, la cohésion régionale observée aussi.

Le travail a mené notamment à différents projets, comme la première année d’Artha-Récolte couronnée de succès. «On parle de 13 tonnes de produits récupérés qui auraient été perdus dans les champs des producteurs, des fruits recueillis par les entreprises de transformation pour les retourner à la Sécurité alimentaire. Voilà un beau projet porteur pour l’avenir», a-t-il souligné.

«Malgré la pandémie, les producteurs se sont relevé les manches pour travailler ensemble. Je pense que c’est la vision à privilégier», a-t-il résumé

En matière de développement durable, si la pandémie oblige à s’adapter, il faudrait «repenser nos façons de faire en y intégrant le volet écoresponsable», dans un contexte non seulement de crise sanitaire, mais aussi climatique, a observé Jacinthe Roy, directrice générale de la Corporation de développement durable.

En 2020, la démarche d2, a-t-elle noté, a vu l’adhésion de sept nouvelles organisations pour adopter des pratiques d’affaires plus écoresponsables et huit autres ont renouvelé leur engagement.

L’Écoparc industriel Daniel-Gaudreau a aussi accueilli deux nouvelles entreprises, sans compter la connexion de la piste cyclable de l’Écoparc avec le réseau cyclable de la ville.

La relance

Questionnés sur la relance économique à venir, les intervenants tiennent le même discours.
«La relance sera saine et forte», estime le DG de la CDEVR, Vincent Guay, tout en assurant le maintien des efforts liés au recrutement de la main-d’œuvre.

«Je suis d’accord, a fait savoir André Bellavance. La relance sera forte. Les permis de construction en sont un bon indicateur. Les gens d’affaires sont prêts. Il y a des gens qui se trouvent sur la ligne de départ et n’attendent que certaines réponses pour confirmer des annonces.»

Les intervenants se montrent optimistes. «Gardons espoir. Je demeure convaincu qu’on s’en sortira de façon intéressante, car notre économie est forte et que nous sommes en mesure de le faire ensemble, de travailler en équipe», a conclu Vincent Guay.