Opération Palastre : le dernier accusé condamné

Il est maintenant clos le chapitre de l’opération Palastre avec la condamnation, mercredi, du dernier accusé, Dominic Vigneault de Victoriaville qui a écopé, comme le réclamait la défense, d’une peine de détention discontinue.

L’homme de 42 ans avait reconnu sa culpabilité, en novembre 2020, à deux accusations de trafic de méthamphétamine. À deux occasions, le 25 septembre et le 5 octobre 2018, il a transigé de la méthamphétamine avec un agent d’infiltration lui vendant, au total, 18 comprimés, deux transactions d’une valeur chacune d’environ 40 $.

Me Ann Marie Prince, procureure aux poursuites criminelles et pénales Archives

De retour au palais de justice de Victoriaville, mercredi avant-midi, Dominic Vigneault, à l’invitation de la juge Dominic Slater de la Cour du Québec, a, de nouveau, enregistré un plaidoyer de culpabilité aux deux infractions reprochées avant que la poursuite et la défense n’exposent leurs arguments en vue de l’imposition de la peine.

D’abord, la représentante du ministère public, Me Ann Marie Prince, a brièvement rappelé les faits, notant que le projet Palastre était le fruit d’une longue enquête de plusieurs mois ayant nécessité différentes techniques, notamment des balises de localisation et de l’infiltration. «Le réseau comportait deux ou trois têtes dirigeantes qui opéraient une organisation pour la revente de stupéfiants à Victoriaville, notamment de la cocaïne et de la méthamphétamine», a indiqué Me Prince.

Dominic Vigneault a été infiltré, a-t-elle noté, après avoir été référé par un autre coaccusé Richard Dufort. «M. Dufort se trouve être un subalterne dans l’organisation et se servait de M. Vigneault», a précisé en défense Me Denis Lavigne.

Toutefois, la procureure de la poursuite, Me Ann Marie Prince, a fait valoir qu’elle ne partageait pas cet avis, estimant plutôt que M. Vigneault figurait au-dessus de M. Dufort dans la hiérarchie. «Oui, selon l’organigramme, M. Vigneault se trouve en dessous de M. Dufort. Mais ce que j’essaie d’expliquer, c’est qu’au niveau de la preuve, celle-ci est plus forte à son endroit», a-t-elle plaidé.

Me Denis Lavigne, l’avocat de Dominic Vigneault (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

Me Lavigne a répliqué, soutenant que les agents d’infiltration visaient Richard Dufort. «C’est lui qui était visé comme trafiquant. Les policiers (agents d’infiltration) vont voir M. Dufort qui, lui, fait savoir qu’il contactera quelqu’un. Les policiers disent clairement qu’ils veulent acheter de M. Dufort qui dit, lui, OK, je vais arranger ça», a-t-il souligné.

Les peines proposées

Les parties ont suggéré au Tribunal deux peines opposées, la poursuite réclamant une peine ferme de détention se situant entre 12 et 15 mois, tandis que la défense, pour sa part, a plaidé pour une peine discontinue.

Après avoir entendu les observations des procureurs et pris connaissance de l’organigramme et des antécédents de Dufort et Vigneault, la juge Slater a tranché en faveur de la défense.
Elle a ainsi condamné le Victoriavillois à une peine de détention de 90 jours à purger de façon discontinue les fins de semaine, assortie d’une période de probation de trois ans, dont une année avec suivi.

Dominic Vigneault devra aussi effectuer un don de 1000 $ partagés entre certains organismes et réaliser 40 heures de services communautaires.

La frappe policière du 6 décembre 2018, réalisée dans le cadre de ce projet, avait mobilisé quelque 80 policiers et mené à une dizaine de perquisitions, à l’arrestation de 13 personnes et à la saisie de stupéfiants de diverses natures.

Les individus, ces derniers mois, ont écopé de différentes peines d’emprisonnement, allant de 90 jours jusqu’à quatre ans et demi de détention.