Une marche pacifique et symbolique pour un Plessisville meilleur

Un groupe de citoyens de la Paroisse de Plessisville organise une marche pacifique et symbolique entre la Ville et la Paroisse, avec l’espoir d’amorcer le changement devenu nécessaire pour leur communauté.

L’événement, qui se veut positif et empreint de solidarité, se tiendra le samedi 17 avril à 10 h et aura comme point de départ l’hôtel de ville de la Ville de Plessisville. Les organisateurs espèrent y voir en grand nombre les citoyens de la Paroisse, mais invitent également ceux de la Ville qui souhaitent du changement, les familles impactées par la récente décision relative aux loisirs, les gens d’affaires et organismes du Grand Plessisville, tous sont les bienvenus.

L’itinéraire sera connu des autorités concernées, mais sera tenu secret au grand public jusqu’au jour de l’événement. Les participants seront invités à poser un geste positif et symbolique, visant à tendre la main aux élus de la Paroisse de Plessisville, afin d’obtenir de leur part une meilleure écoute et une ouverture. Lors de la réunion du conseil municipal du 1er mars dernier, des citoyens ont constaté que malgré plusieurs lettres remises à la conseillère municipale Bélinda Drolet à l’attention des membres du conseil municipal, les élus ont refusé d’y répondre publiquement.

«Se cacher derrière des protocoles administratifs pour ne pas répondre à des citoyens, c’est un manque de considération désolant envers les familles de notre municipalité», a déploré Hugo Lamontagne, père de famille et bénévole au sein du Hockey mineur. «Moi et ma conjointe avons présentement trois garçons qui jouent au hockey. Si le statu quo demeure, c’est 1980 $ que nous devrons débourser en frais de non-résidents afin que nos enfants puissent pratiquer leur sport favori. Je ne veux pas savoir qui a tort dans ce débat. Je trouve vraiment déplorable que de jeunes familles, spécialement les enfants, en fassent les frais.»

Pour François Biron, bien connu pour son engagement en tant que président du club de hockey V. Boutin junior AA, il est aberrant que les deux municipalités aient tant de difficultés à travailler ensemble. «J’étais fier de faire rayonner le Grand Plessisville avec le V. Boutin. Pour nos familles et le bien de toute la communauté, le milieu rural et le milieu urbain ont tout intérêt à travailler ensemble et à mettre leurs forces en commun. Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin! J’ai toujours eu à cœur le développement économique de ma région et je vous assure que, présentement, personne n’est gagnant. Je suis heureux de voir une nouvelle génération se lever pour changer les choses. Je trouve ça beau, ça fait du bien cette belle dose d’espoir qui souffle sur Plessisville. J’espère vraiment que les citoyens répondront présents à l’appel pour conscientiser les élus de leur conseil municipal.»

Pour Annick Héon, membre du comité organisateur et candidate aux élections municipales de novembre prochain, un changement s’avère nécessaire. «La perpétuelle mésentente entre les deux municipalités cause un tort considérable à notre communauté. Nos jeunes qui partent étudier à l’extérieur ne reviendront pas chez nous, parce que nous n’aurons rien d’intéressant à leur offrir. Des emplois et des services de qualité, ça passe d’abord par le développement économique qui est présentement fortement impacté. Les investisseurs vont ailleurs, des gens d’affaires de chez nous ont défrayé des dizaines de milliers de dollars pour se sortir de l’enfer causé par le conflit Ville-Paroisse et maintenant on refile la note aux familles. C’est inacceptable!»

«Les citoyens doivent se lever et faire comprendre aux élus qu’ils ont franchi la ligne de trop. Ce n’est absolument pas une marche réclamant un regroupement de nos municipalités, mais bien un signal lancé aux élus pour leur mentionner que la population en a assez. Le changement ne passe pas obligatoirement par un regroupement, mais il serait irresponsable pour des élus de ne pas évaluer toutes les options, dont celle-ci. Avant de prendre une décision, une étude approfondie des différents scénarios est nécessaire. Avant toute chose, il doit d’abord et avant tout y avoir une réelle volonté politique de saine collaboration», a-t-elle ajouté.

En tant qu’homme d’affaires bien connu dans la région de L’Érable, Yvan Carrier, copropriétaire de Construction YGC, reconnaît que son entreprise a malheureusement subi les contrecoups de la situation conflictuelle qui perdure depuis belle lurette entre la Ville et la Paroisse de Plessisville.

Bien qu’il ne souhaite aucunement blâmer l’une ou l’autre des parties, il désire que les gens prennent conscience de tous les impacts de cette mauvaise relation. En plus des quelques dizaines de milliers de dollars que son entreprise a dû défrayer lors de la construction du bâtiment commercial abritant aujourd’hui le restaurant L’œufrier, ce sont des millions de dollars en contrats de toutes sortes qui ont été perdus, ses projets de développement étant impossibles à réaliser.

«Les terrains disponibles pour faire du développement sont situés sur le territoire de la Paroisse, mais les services publics de la Ville sont nécessaires. On se retrouve dans une impasse.» Il a accepté d’appuyer le mouvement actuel réclamant du changement pour stopper l’hémorragie pendant qu’il en est encore temps. «Si rien ne change, nous continuerons de perdre des services, des organismes, des emplois… Il faut que les gens se réveillent avant qu’il ne soit trop tard.»

Pour Léon Brassard, qui opère une ferme laitière avec sa famille, son appui à cette cause allait de soi. «Dans le milieu agricole, nous sommes habitués de nous entraider et d’être solidaires les uns avec les autres. L’agriculture est partie prenante de l’économie des régions et j’aimerais lancer un appel à tous mes collègues agriculteurs de Plessisville. Le jour où mes parents vieilliront, je veux m’assurer qu’ils aient des services de qualité et à proximité de chez nous. Lorsque le temps sera venu pour moi de fonder une famille, je veux leur offrir un milieu de vie stimulant, dynamique et offrant une multitude de possibilités. Pour les années à venir, je souhaite que les prochains élus discutent, aient des objectifs clairs et arrivent à des solutions communes qui profiteront à toute la population.»

Les citoyens ayant sollicité son aide et son appui, la conseillère Bélinda Drolet se dit ravie de pouvoir mettre la main à la pâte. Celle qui avait sonné l’alarme quant à la décision prise par ses collègues du conseil municipal affirme être heureuse de voir les citoyens exprimer leur désaccord et réclamer du changement.

«Il en va de l’avenir de nos municipalités, mais aussi de nos enfants. Les citoyens doivent prendre conscience qu’ils ont entre leurs mains le pouvoir de tout changer et de bâtir l’avenir dont nous rêvons pour Plessisville. C’est particulièrement vrai en cette année électorale. Je souhaite que cet événement soit positif, énergisant et qu’il fasse naître un beau mouvement de solidarité citoyenne.»

COVID-19

Les organisateurs assurent que l’événement se tiendra dans le respect des mesures sanitaires en vigueur et des recommandations de la Santé publique. Suivant l’évolution de la 3e vague, il est possible que l’événement soit reporté à une date ultérieure. Le port du masque sera obligatoire et la distanciation sociale sera respectée.

Plusieurs bénévoles seront d’ailleurs sur place afin de s’assurer d’un maximum de sécurité. Le comité suivra de près l’évolution de la pandémie. «Nous serons très stricts sur le respect des mesures et nous comptons sur la collaboration de tous les participants. La santé et la sécurité des citoyens sont une priorité pour nous. Les employés du réseau de la santé sont au front depuis maintenant plus d’un an et bien que nous croyions fermement à notre cause, la santé demeure notre priorité», termine Mme Héon.

La population est invitée à surveiller la page Facebook de l’événement (Marchons ensemble, pour un Plessisville meilleur!) pour suivre l’évolution de la situation.