Une façon renouvelée pour la vente du pain du partage

Comme tout un chacun, le groupe Solidarité Jeunesse des écoles Le boisé et Le tandem de Victoriaville a dû s’adapter en ce temps de pandémie pour sa 39e vente annuelle de pain du partage à l’occasion du Vendredi saint.

En raison de la COVID-19, pas question évidemment de cogner aux portes des résidences de Victoriaville et de Saint-Christophe-d’Arthabaska. «Nous avons contacté 300 personnes de notre entourage, des anciens de Solidarité Jeunesse pour la plupart. Ceux-ci ont sollicité leurs proches pour la vente de pains», a expliqué Alexandre Bibeau de Solidarité Jeunesse.

Des membres du groupe Monique-Proulx sans frontières de Warwick, un groupe de retraités ayant déjà séjourné au Nicaragua, un groupe de stagiaires de paroisse, et des élèves actuels de Solidarité Jeunesse ont aussi mis la main à la pâte.

«On participe à cette vente depuis maintenant trois ans, depuis notre première secondaire. À ce jour, cette année, nous avons vendu 6167 pains. On y participe en vue d’un voyage humanitaire au Nicaragua ou en Haïti quand nous serons en cinquième secondaire», ont fait savoir Laurence Guérard, Marie-Soleil Deshaies et Laurie Beauregard, trois élèves de Solidarité Jeunesse.

De beaux mouvements de générosité ont été observés jusqu’à maintenant, a fait remarquer Katherine Mc Crae de Solidarité Jeunesse. «Parmi les gens qui ont déjà acheté des pains, certains n’habitent plus dans la région et ils ont choisi de les redonner à des organismes», a-t-elle confié.

Pour la journée du  Vendredi saint, le 2 avril, il restera donc quelque 1500 pains à vendre sur un total de 7500. «On invite les gens qui en veulent et qui n’ont pas été contactés à se présenter dans cinq stationnements le 2 avril entre 14 h et 18 h», a indiqué Mme Mc Crae.

Il s’agit du stationnement des autobus de l’école Le boisé, et des stationnements des églises Sainte-Famille, Notre-Dame-de-l’Assomption, Saint-Christophe-d’Arthabaska et Sainte-Victoire.

Dans ces stationnements d’église, des enfants de la Gang GPS (gang des pèlerins solidaires) de France Boutin procéderont à la vente soutenus par des membres de Solidarité Jeunesse.

Les pains sont vendus au coût de 5 $ chacun.

En temps normal, cette vente du pain du partage rapporte environ 35 000 $. «La dernière vente (2019) a généré 36 000 $. Cette année, puisque nous sommes limités, on s’attend à des profits entre 21 000 $ et 24 000 $», a révélé Rock Tourigny de Solidarité Jeunesse.

Durant la pandémie, le groupe a pu remettre pas moins de 42 000 $ à Haïti et au Nicaragua. «Haïti a reçu 12 000 $ pour les cantines scolaires où vont les jeunes avant d’aller à l’école et 10 000 $ pour du dépannage alimentaire dans la population. On a versé également 20 000 $ au Nicaragua, 10 000 $ pour le dépannage alimentaire et un autre montant de 10 000 $ pour la radio communautaire afin de sensibiliser la population aux mesures sanitaires et pour informer sur le droit des femmes et des enfants», a spécifié Francine Boivin de Solidarité Jeunesse.

L’argent que récolte le groupe cette année ira aussi à ces deux pays. «On supportera les cantines scolaires en Haïti et le projet de centre communautaire au Nicaragua qui propose diverses activités aux enfants, cours de théâtre, musique et danse, notamment», a souligné Mme Boivin.

Au printemps 2020, la pandémie avait forcé l’annulation de la vente de pain du partage. Mais Solidarité Jeunesse s’est repris à l’Action de grâce avec une vente sur commande qui a permis de vendre 6000 pains.

Des stages enrichissants

Le groupe Solidarité Jeunesse organise des stages humanitaires depuis 1993. Les derniers remontent aux mois d’août et novembre 2019.

Les organisateurs se croisent les doigts pour que la situation se rétablisse et puisse permettre une reprise des séjours à l’étranger en 2022.

Parce que ces expériences laissent des traces chez les jeunes participants. «Quand tu dis que, presque 30 ans plus tard, des anciens viennent vendre encore du pain pour nous, cela démontre que l’expérience les a marqués. C’est très signifiant pour eux, a fait valoir Rock Tourigny.

Ils nous le disent d’ailleurs qu’ils ont le goût de donner et de s’impliquer avec nous.»

«Souvent on dit, en parlant des stages humanitaires, qu’on s’en va aider les gens là-bas, a renchéri Alexandre Bibeau. Mais ce qu’on dit à nos jeunes, c’est surtout vous qui allez grandir. L’expérience change de quoi dans leur vie. Voilà pourquoi plusieurs restent et continuent de s’impliquer année après année.»