«Arrêtons d’avoir peur, il faut se faire vacciner»

Depuis quelques jours déjà (le 13 mars en après-midi), le Centre communautaire d’Arthabaska, à Victoriaville, accueille les personnes âgées de la population en général afin qu’ils reçoivent le vaccin les protégeant de la COVID-19.

Mercredi matin (17 mars), les journalistes étaient invités à venir voir comment se passait cette vaccination que plusieurs attendent depuis longtemps et qui se déroule rondement. Elle commence par une courte file d’attente, respectant de 2 mètres de distance, à l’extérieur, mais bien gérée par un agent de sécurité. Elle est suivie d’une procédure de nettoyage des mains et du port d’un masque de procédure avant d’entrer dans la grande salle, où les gens sont bien pris en charge. Des pastilles et des flèches installées par terre indiquent bien le parcours à suivre. Après l’étape où les gens s’inscrivent et obtiennent leur rendez-vous pour la deuxième dose (dans quatre mois), ils arrivent à l’évaluation où on s’assure qu’il n’y a pas de contre-indication à recevoir le vaccin. C’est également à ce poste qu’on répond aux questions, dont plusieurs portent actuellement sur la marque du vaccin administré. Puis ils passent à l’injection en tant que telle et se dirigent après vers des chaises où ils attendent 15 minutes. Une infirmière s’assure que tout se passe bien dans ce secteur. Cinq personnes sont responsables de la vaccination en tant que telle et quatre font l’évaluation préalable.

Un processus qui, du début à la fin, prend une trentaine de minutes et qui permet de vacciner environ 590 personnes par jour. À ce jour, 11 040 personnes ont déjà leur rendez-vous pour le vaccin donné à Victoriaville. Mais dès le 5 avril, les activités de vaccination déménageront au complexe Sani-Marc où il sera possible de vacciner jusqu’à 2000 personnes par jour. Cela permettra donc d’accélérer tout le processus, pourvu qu’il y ait des doses disponibles. Des plages horaires seront ajoutées et fur et à mesure que les doses arriveront dans la région.

Sur place, on a reconnu, malgré son masque, l’ancien député d’Arthabaska et ministre délégué Jacques Baril, qui venait tout juste de recevoir sa première dose (c’est le Moderna qui était injecté cette journée-là). Il a indiqué que tout s’était bien passé et qu’il devait attendre 15 minutes avant de repartir. Appelé à commenter la gestion de l’actuelle crise par le gouvernement en place, l’ancien député du Parti québécois a indiqué qu’il n’aurait pas voulu être à la place des décideurs actuels. «Le gouvernement a pris des décisions pas faciles, sachant que ça ne ferait pas l’affaire de tous. Maintenant la balle est dans le camp du peuple. Le vaccin est l’outil qu’il faut pour gagner la bataille. Arrêtons d’avoir peur, il faut se faire vacciner», a-t-il insisté.

L’ancien député et ministre délégué Jacques Baril s’est aussi fait vacciner mercredi (17 mars). Il a invité les gens à faire de même. (Photo www.lanouvelle.net)

Même son de cloche pour Serge Archambeault, 72 ans, qui complétait son parcours vaccinatoire. «Ç’a bien été, ce n’est pas très long et on passe pas mal dans les heures prévues. La prise de rendez-vous, par Internet, s’est aussi bien déroulée», a-t-il mentionné. Et peu importe le fabricant du vaccin qui était disponible, M. Archambeault était prêt à le recevoir pour être protégé le plus rapidement possible.

Nathalie Boisvert, présidente-directrice générale adjointe du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), était aussi à Victoriaville pour cette première journée officielle de vaccination. «C’est un moment que nous attendions avec impatience. Nous avons déjà vacciné les résidents des CHSLD de la région, des RPA ainsi que les travailleurs de la santé des groupes prioritaires. Maintenant nous commençons la vaccination dans la communauté. C’est une avancée nécessaire à la lutte à la COVID-19 qui nous rapproche, lentement mais sûrement, à une vie plus normale», a-t-elle indiqué. Elle a tenu à souligner le travail de toutes les personnes qui sont sur place au Centre communautaire. «Tous des gens retraités qui sont venus prêter main-forte au réseau de la santé qui a bien besoin d’eux», a-t-elle ajouté.

Du côté de la Dre Marie-Josée Godi, directrice de la santé publique de la Mauricie/Centre-du-Québec, elle a indiqué que le début de la vaccination dans la région était un réel soulagement. «Je suis très fière de voir la réponse de la population. J’encourage ceux qui hésitent encore à prendre rendez-vous et à se protéger le plus rapidement possible», a-t-elle fait savoir. De plus, elle a voulu rappeler que même une fois vacciné, il fallait continuer de respecter les mesures sanitaires adoptées depuis plusieurs mois. Elle a également insisté pour dire à la population de ne pas hésiter à aller se faire dépister au moindre symptôme. «C’est le meilleur moyen de lutter rapidement contre la propagation du virus. Actuellement nous avons 12 cas de variants présomptifs pour lesquels nous sommes en investigation. Il faut donc redoubler de prudence», note-t-elle. Et à ce jour, en Mauricie-Centre-du-Québec, 36 202 personnes ont été vaccinées.

Le maire de Victoriaville, André Bellavance, était également sur place. «C’est très facile pour la Ville de Victoriaville de travailler avec les gens du CIUSSS, malgré le stress, malgré toutes les actions qui doivent être posées de façon rapide.» Il a également tenu à mentionner tous les efforts déployés par les équipes de travail afin de vacciner le plus rapidement possible la population.

La population de L’Érable devra se déplacer

Interrogée sur les alternatives pour les gens de L’Érable qui ont demandé un lieu de vaccination à Plessisville, Dre Godi a indiqué que pour le moment, ils devaient prendre rendez-vous et venir se faire vacciner à Victoriaville. «Dans la région, on a approché plusieurs pharmacies intéressées à la vaccination. Cela va se faire progressivement et d’ici fin mars ou début avril celles qui vont offrir la vaccination seront identifiées et communiquées à l’ensemble de la population», a-t-elle expliqué.

Dre Godi a également voulu être rassurante quant au vaccin proposé par AstraZeneca. «C’est un très bon vaccin, efficace et sécuritaire pour protéger contre les maladies graves, les hospitalisations et les décès. En plus, il est facile de manipulation et efficace contre les variants, dont le Britannique. Tous les vaccins actuels sont aussi bons les uns que les autres», a-t-elle mentionné.

Le vaccin AstraZeneca est actuellement, et depuis la semaine dernière, utilisé pour la vaccination à domicile qui permet de rejoindre les personnes vulnérables qui ne peuvent se déplacer vers les sites de vaccination.

Pour ce qui est des effets secondaires, la directrice de la santé publique a mentionné que jusqu’à maintenant la vaccination n’avait pas causé d’effets indésirables graves.

Pour prendre rendez-vous, la façon la plus facile et efficace est par Internet, via le site clicsanté.ca. On recommande également, lors de la vaccination, de porter un vêtement qui permet de dégager l’épaule, et d’apporter sa carte d’assurance maladie. Également, afin d’éviter les longues files d’attente, on suggère d’arriver au maximum 5 minutes avant l’heure prévue du rendez-vous.