Drogues : un Victoriavillois condamné à la prison

La juge Dominique Slater de la Cour du Québec a tranché, en mi-journée, vendredi, après avoir pris sa décision en délibéré. Penchant finalement pour la position du ministère public, elle a condamné Michel Boulanger à une peine de six mois de détention.

La défense, elle, souhaitait une sentence suspendue pour favoriser une thérapie ou un cheminement thérapeutique ou, à défaut, une peine discontinue de détention.

Le Victoriavillois de 53 ans, à la suite d’une opération antidrogue en mai 2019, a reconnu sa culpabilité, en août dernier, à quatre chefs d’accusation : possession de méthamphétamine en vue de trafic, possession de 1,8 g de champignons magiques, possession d’une arme prohibée, à savoir un pistolet à impulsion électrique et avoir contrevenu à une ordonnance lui interdisant de posséder une arme.

Évoquant le rapport présentenciel, la juge note que, si l’accusé nie avoir agi pour l’appât du gain, l’agente de probation, dans son évaluation, souligne les valeurs laxistes de l’accusé, l’appât du gain et la fréquentation de pairs consommateurs, de même qu’un mode de vie oisif et la difficulté de gestion émotive favorisant le passage à l’acte.

«Elle en vient à la conclusion, souligne la présidente du Tribunal, le risque de récidive toujours présent et la nécessité que Monsieur s’investisse dans un cheminement thérapeutique pour son problème de consommation et qu’il puisse bénéficier d’un suivi psychologique pour sa gestion émotive.»

Dans sa décision, la juge Slater a notamment considéré les facteurs aggravants qui, a-t-elle signalé, surpassent les éléments atténuants.

Parmi ces facteurs aggravants, figurent la «quantité importante» et la nature des stupéfiants, 591 comprimés de méthamphétamine, «une drogue forte», souligne la magistrate, en plus de la possession d’une arme qu’il savait prohibée et qu’il ne pouvait détenir. Et puis, les nombreux antécédents judiciaires du quinquagénaire. «Depuis 1987, il a comparu de façon assez régulière devant les tribunaux criminels pour différents types de délits, mais principalement, dans les dernières condamnations, des infractions en matière de stupéfiants», a-t-elle observé, signalant qu’il avait déjà été condamné pour vol, conduite avec les capacités affaiblies, méfaits, liberté illégale, supposition de personne, introduction par effraction, recel et bris de probation. Des infractions qui, dans le passé, lui ont valu des peines de 9, 10 et 16 mois d’emprisonnement.

«On doit donc conclure que les dernières peines n’ont pas eu l’effet dissuasif recherché», a fait remarquer la juge Slater qui se dit d’avis qu’il faudrait que Monsieur prenne conscience de sa fragilité au niveau de sa consommation tant au niveau des drogues que de l’alcool.

Le Tribunal observe qu’il a effectué certaines démarches pour sa compagnie au niveau de l’ébénisterie, qu’il semble avoir des proches soutenants. «Ce sont des éléments positifs», a-t-elle relevé.

Mais tout en analysant l’ensemble de la situation, la juge Dominique Slater en vient à la conclusion que la peine de six mois de détention est loin d’être déraisonnable. «Même qu’elle est loin d’être sévère dans le présent cas quand on regarde les dernières condamnations. On aurait pu suggérer une peine beaucoup plus sévère. Et je pense qu’effectivement, on tient compte des facteurs atténuants et des éléments qui ressortent du dossier de Monsieur. Cela m’apparaît donc une sentence tout à fait juste et appropriée dans les circonstances», a-t-elle conclu.

À la peine de six mois de détention, la juge impose aussi, par la suite, une période de probation de deux ans avec l’obligation, pour la première année, de rencontrer son agent de probation aussi souvent que requis et de suivre toutes ses directives relativement à un cheminement thérapeutique en lien avec sa problématique de toxicomanie.

Enfin, le Tribunal lui interdit la possession d’armes pour une période de 15 ans.