Le faire soi-même : le mode de vie de la Sourcière

Avec la pandémie de la COVID-19, plusieurs souhaitent revenir à la base, au faire soi-même. C’est ce que fait Nancy Meigs, dite la Sourcière, depuis plusieurs années.

La résidente de Saint-Valère partage ses connaissances sur la fabrication de pains, fromages, savons ou sur la lactofermentation, pour ne nommer que ceux-là, par des cours qu’elle offre depuis plus de 20 ans. Mais depuis le début de la pandémie, il lui est impossible de recevoir les groupes chez elle. Puisque la demande est de plus en plus importante pour qu’elle partage ses nombreux savoirs, elle a décidé d’offrir la majorité de ses formations en ligne.

«J’ai toujours été passionnée de bouffe et de faire soi-même et je suis fromagère de formation», explique-t-elle d’entrée de jeu. Si, au départ, elle semblait marginale en faisant son pain, ses fromages ou son savon, aujourd’hui, plusieurs souhaitent faire comme elle et devenir un peu indépendants des commerces. La pénurie de certains produits d’alimentation, au premier confinement, a peut-être encouragé des gens à trouver des formations afin de devenir plus autonomes.

Jusqu’à la pandémie, la Sourcière donnait des cours chez elle, mais prenait aussi la route, les trois premiers mois de l’année, pour partager ses connaissances un peu partout à travers le Québec. Ce qu’elle a fait pour la dernière fois au début de 2020, tout juste avant l’arrivée de la COVID-19. «J’avais décidé, avant, d’arrêter ces déplacements dans les trois pires mois de tempête de l’année, mais je voulais donner accès à mes cours», rappelle-t-elle.

On lui demandait souvent d’offrir ses formations en ligne, mais elle n’avait pas le temps de s’y consacrer. Mais maintenant que sa fille s’est jointe à elle, elle s’est lancée. «Nous avons commencé en mars. Le premier qu’on a fait, c’est celui sur le cheddar. Plusieurs producteurs qui jetaient leur lait à ce moment voulaient le transformer», a-t-elle expliqué.

Et depuis, les tournages se sont succédé si bien qu’aujourd’hui une quinzaine de cours sont disponibles en ligne et il en reste autant à tourner. «L’avantage, c’est que lorsqu’on achète une formation, on la garde à vie, tout comme les notes de cours», ajoute-t-elle. La Sourcière a vu, ces derniers mois, la demande augmenter pour tous ses cours en ligne. «On le voit qu’il y a un désir de revenir à la base», a-t-elle remarqué.

Elle a donc trouvé cette façon qui lui permet de continuer à partager ses connaissances, et ce, peu importe où se trouvent les gens qui peuvent tout simplement acheter la formation souhaitée et la visionner afin de pouvoir réaliser le produit désiré. «Ça fait 20 ans que je donne des cours. Je sais ce que les gens se posent comme questions et j’y réponds dans les formations.»

Celles-ci s’adressent à tous et utilisent des équipements que possède la majorité. Pour certains ingrédients plus difficiles à se procurer, la Sourcière propose une liste de fournisseurs pour faciliter la tâche. Pas de bonne raison, donc, de ne pas se lancer.

Côté rendement, ça dépend pour chaque produit. Par exemple, faire des fromages fins sera économiquement bien rentable, mais un peu moins pour les pâtes fermes. Mais il y a la satisfaction du fait soi-même qui n’a pas de prix. «Et ça a un sens de se faire à manger. C’est prendre soin de nous», estime-t-elle. Mais pour certaines formations, comme celle sur les plantes sauvages comestibles, elle n’a pas trouvé de façon de la fournir via le Web, pour le moment. «C’est le côté gustatif qui entre en ligne pour celle-là», indique-t-elle. Même chose pour le cours en alimentation cétogène. La Sourcière préfère le donner sur Zoom pour le moment afin de bien répondre aux questions des participants.

Nancy aime cuisiner et partager son savoir. Une belle façon pour elle d’encourager les gens à délaisser le tout-fait et d’y aller pour le fait à la main.

Et dans tout cela, elle continue, encore et toujours, à apprendre et à partager ses connaissances. Bien sûr la présence des gens lui manque, comme tout le monde, et dès que ce sera faisable (sans masque), elle a l’intention de recommencer à accueillir des groupes chez elle. En attendant, elle a plusieurs projets de formations en ligne.