Salaire des enseignants : le Québec toujours le cancre du Canada, dénonce les syndicats

C’est avec beaucoup «d’exaspération» que la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont pris connaissance de la publication de Statistique Canada portant sur le salaire des enseignants canadiens pour l’année 2018-2019. Les données placeraient le personnel enseignant québécois dernier sur presque tous les points, loin derrière la moyenne canadienne rapporte les syndicats.

«À l’évidence, il est temps pour le gouvernement de passer de la parole aux actes et de corriger la situation injuste et inacceptable dans laquelle nous nous retrouvons au Québec. Le gouvernement doit comprendre le message que, tout comme l’amélioration des conditions d’exercice, la question salariale est incontournable pour que notre profession continue de retenir les gens qui l’exercent et pour attirer une relève. Ça prend des avancées concrètes à cet effet. Le mépris, ça suffit! Il faut que ça change maintenant!», a rappelé Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, en signalant que le retard salarial avec la moyenne canadienne est maintenant de 14% alors qu’il était de 13% en 2017-2018.

De plus, un minimum de cinq années de service supplémentaires est nécessaire aux enseignants québécois avant d’atteindre le maximum de l’échelle salariale rapporte-t-on. Selon la FSE-CSQ et l’APEQ, ces deux éléments combinés entrainent des pertes de revenus importantes de quelques centaines de milliers de dollars sur l’ensemble de la carrière des enseignants québécois.

«Si l’éducation était une priorité, celles et ceux qui travaillent en éducation le seraient aussi. Les enseignants du Québec méritent mieux que leur dernier rang au classement. Malgré les belles promesses et les beaux discours, nous n’avons toujours rien à la table de négociation qui nous permet de renverser cette situation. Cette absence de signal clair pour ceux qui portent l’école à bout de bras est désolante et inacceptable. La profession enseignante doit être valorisée et reconnue à sa juste valeur», revendique Heidi Yetman, présidente de l’APEQ.