Pénurie de personnel : Sani Marc lance un cri d’alerte

L’entreprise victoriavilloise spécialisée dans la fabrication de produits sanitaires et de désinfection, Sani Marc, lance un cri d’alerte, elle qui peine à recruter du personnel afin de combler 56 postes de journaliers.

Le vice-président et directeur général Patrick Couture a indiqué que son entreprise n’était pas la seule de la région aux prises avec un manque de personnel, difficile à combler. «Pour répondre à la demande, nous avons absolument besoin de ce personnel», a-t-il lancé d’entrée de jeu en ajoutant que cette pénurie sévissait bien avant la pandémie.

Et la démarche standard de recrutement ne semble pas fonctionner en ces temps difficiles. «C’est que le bassin est limité dans la région et la disponibilité très rare», ajoute-t-il. Si bien qu’il faut à Sani Marc aller recruter du côté des immigrants, des étudiants et même des préretraités. «Ce à quoi on n’aurait jamais pensé avant», fait-il savoir. Dans cette démarche, l’entreprise est appuyée par la CDEVR (Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région), de même qu’Accès Travail.

Depuis le début de la pandémie, la demande pour les produits de Sani Marc a littéralement explosé. L’entreprise doit ainsi augmenter de beaucoup la production, ce qui implique nécessairement l’ajout de main-d’œuvre. «Nous avons vu une hausse de 400% de la demande pour certaines catégories de produits et sommes obligés de dire non à des commandes», déplore-t-il.

Les produits de désinfection Saber ont la cote et Sani Marc a même repris, pour répondre aux demandes de la clientèle, la fabrication de X-Pur (désinfectant à mains) qu’elle avait abandonnée. «Depuis mars on roule dans le tapis», image-t-il. Du côté du secteur piscines et spas, Sani Marc note une croissance de 26% avec un été où plusieurs se sont dotés d’une piscine. «Et la saison 2021 sera aussi extraordinaire, ce qui mettra encore de la pression», prédit Patrick Couture.

C’est justement pour diminuer cette pression que l’entreprise est à la recherche de 56 journaliers à temps complet et partiel, des postes de soir et de fin de semaine qu’il faut combler le plus rapidement possible pour faire face aux défis de 2021. «Il faut deux à trois mois pour la formation et l’intégration. Nous avons même engagé d’autres superviseurs de production pour les encadrer», poursuit M. Couture.

Sani Marc a le vent dans les voiles et planche sur des projets pour augmenter la capacité de production, dont un agrandissement de l’usine et l’ajout de nouveaux équipements. Patrick Couture indique que depuis le début de la pandémie, l’entreprise, qui a mis en place des mesures sanitaires «hyper sévères», n’a compté aucun cas de COVID-19 parmi son équipe. «Pour nous, l’usine de Victoriaville est une bulle. Personne n’entre sans permission, aussitôt qu’ils ont des symptômes les employés sont retournés à la maison, les réunions se font par Zoom, etc. Si nous avions des cas et qu’il fallait arrêter la production, ça aurait un impact sociétal», insiste-t-il.

Si jamais les postes ne sont pas comblés, le vice-président a bien peur que l’entreprise n’ait pas la capacité de répondre à la demande. «La tempête sera plus dure à passer. Et chez Sani Marc, on veut protéger l’actif de la société et grandir dans le respect des employés et des clients», dit-il.

Malgré la pression de produire, il semble que les gens chez Sani Marc gardent le moral et continuent d’avoir des projets. «La communication est très importante. Nous avons fait des sondages, des ateliers de sensibilisation, etc.» Plusieurs diront que ce sont de beaux problèmes auxquels fait face Sani Marc alors que d’autres entreprises ont peine à se sortir la tête de l’eau. Justement en ce sens, M. Couture a déjà communiqué avec la Chambre de commerce et d’industrie afin de proposer que les entrepreneurs s’aident en ces temps différents. «On pourrait mettre en commun un bassin d’employés. Ce serait un acte de solidarité», termine-t-il.