Une nouvelle parution pour Claude Raymond : un livre sur le deuil

En 2016, l’auteur Claude Raymond publiait Autrement que comme une grande frayeur, un livre sur la mort et l’accompagnement des personnes en fin de vie. Le livre a connu un véritable succès au point où il a fallu le réimprimer.

Voilà maintenant que l’auteur récidive avec, cette fois, un livre sur le deuil.

Autrement que comme une grande frayeur traite de notre relation avec la mort et de l’accompagnement des personnes en fin de vie. Propos épars sur le deuil, est-ce la suite logique de votre propos?

Claude Raymond : Je dirais plutôt que c’est une affaire de circonstances, mais avant d’en parler, permettez-moi une précision. Propos épars sur le deuil est un livre en soi. Toutefois, c’est un livre qui est contenu dans la réédition de Autrement que comme une grande frayeur qui sort de presse actuellement.

Deux livres en un en fait?

Claude Raymond : Tout à fait. En réalité, il y avait longtemps que le livre sur la mort et sur l’accompagnement de personnes en fin de vie était écoulé et qu’on me sollicitait pour que je procède à sa réimpression. J’ai donc profité de cette réimpression pour inclure sous le couvert un deuxième livre qui contient une quarantaine de courts textes et de pensées sur le deuil. Disons que c’était un moyen économique de faire d’une pierre deux coups.

Vous avez mentionné que la publication d’aujourd’hui était plus une affaire de circonstances qu’un projet planifié, que voulez-vous dire?

Claude Raymond : J’ai publié Autrement que comme une grande frayeur à compte d’auteur, aidé en cela par mes amis Bruno Fréchette (Absolu) et Denis Desrochers (Grégoire et Desrochers) qui ont aussi participé au montage financier. Il faut savoir toutefois que tout le revenu de la vente (20 $ par livre) est allé à la Maison Marie-Pagé et, dans une proportion moindre, à Répit jeunesse, organisme pour les jeunes de la rue. Ce sont là deux causes que j’affectionne et auxquelles je souhaitais contribuer à ma façon. Quand on m’a invité à réimprimer le livre, j’ai retardé de le faire à cause de l’investissement que ça représentait à nouveau.

Qu’est-ce qui vous a décidé à le faire?

Claude Raymond : Deux choses. D’abord, je dois cette publication à madame Johanne de Montigny, psychologue, experte en soins palliatifs et en suivi sur le deuil, longtemps attachée au Centre universitaire de santé McGill. Mme de Montigny m’avait invité à présenter une conférence à Montréal devant l’un des groupes qu’elle accompagnait. C’est à la sortie de cette conférence qu’à son tour, elle m’a vivement encouragé à réimprimer le livre. Ç’a été le déclencheur.

La deuxième raison est que j’ai vu là l’occasion d’y ajouter un volet sur le deuil et donc une manière d’aller plus loin qu’une simple réimpression. D’où l’idée de deux livres en un, plus économique, comme je l’ai dit.

La participation financière au projet de mes amis Fréchette et Desrochers a fait sauter les obstacles restants et permettra, cette fois encore, à Marie-Pagé de profiter du produit de la vente.

Votre façon d’aborder la mort dans Autrement que comme une grande frayeur a séduit les lecteurs et lectrices et explique, selon plusieurs, le succès du livre. Abordez-vous le deuil de la même façon?

Claude Raymond : Dans la forme ça se ressemble. Ce sont des pensées ou de courts textes faciles à lire et à la portée de toutes et de tous. Pour le reste, j’aborde différents aspects du deuil.

Aucun deuil n’est pareil et son poids varie selon ce qui le compose. Au départ, un deuil pèse au moins tout le poids de l’amour perdu. Puis s’ajoutent parfois, et entre autres, la déchirure de la chair pour la mère qui perd son enfant, le poids des circonstances du départ, le poids des regrets. En réalité, le deuil pèse au moins tout le poids de ses ingrédients et il est vrai qu’il y a des deuils plus lourds que d’autres.

C’est ce dont je parle en mettant des mots, entre autres, sur la déchirure qui se produit dans l’attachement au moment du deuil et sur l’effet de K.-O. dans lequel on se retrouve quand il nous frappe.

Est-ce possible qu’il y ait des deuils dont on n’arrive pas à émerger ?

Claude Raymond : Comme je l’ai dit, il y a des deuils plus lourds que d’autres. Il y a aussi les outils que l’on a ou que l’on n’a pas pour y faire face. Mais dans tous les cas, le temps est un ami. Il y a aussi les petits bonheurs quotidiens qu’il ne faut pas bouder. Comme un chien Mira est les yeux de la personne qui souffre de cécité, comme le fauteuil roulant est, pour le handicapé, un compagnon qui lui permet de voir du pays, les petits bonheurs quotidiens sont ce qui met dans le quotidien des personnes endeuillées autre chose que la douleur. Il ne faut pas bouder les petits bonheurs quotidiens.

Existe-t-il une recette miracle pour émerger d’un deuil ?

Claude Raymond : Il n’y a pas de recette miracle malheureusement. Mais quand on sait à qui et à quoi on a affaire, ça aide. Dans les quelques textes et pensées que je présente dans Propos épars sur le deuil, je me suis attaché, justement, à identifier ce à quoi on a affaire quand le deuil d’un être cher survient.

On peut se procurer Autrement que comme une grande frayeur suivi de Propos épars sur le deuil à la librairie de Buropro ou à la Maison Marie-Pagé.