Citadelle au 23e rang des PME les plus pérennes au Québec

Fondée en 1925, Citadelle – Coopérative de producteurs de sirop d’érable, dont le siège social est à Plessisville, figure au 23e rang du classement des 300 PME les plus pérennes au Québec et au premier rang dans la région Bois-Francs/Érable, selon un palmarès réalisé par le magazine Les Affaires.

Une douzaine d’entreprises de la région figurent dans ce top 300, dont le Groupe Boutin (transport) et le Groupe RDL (services comptables), fondés en 1945, qui se situent ex aequo au 46e rang.

Créée en 1925, la coopérative de producteurs de sirop d’érable Citadelle se spécialise dans la transformation et la commercialisation du sirop d’érable, du miel et de la canneberge. Elle regroupe plus de 1500 membres, emploie quelque 250 personnes et exporte ses produits dans 47 pays. Son chiffre d’affaires atteint 170 millions $.

Pour le directeur général de la coopérative Citadelle, Martin Plante, le secret de la pérennité de l’entreprise repose sur trois éléments importants : reconnaître son passé, se montrer courageux et être créatif.

Reconnaître son passé

Se souvenir d’où on vient est une valeur très importante aux yeux du directeur général en insistant sur le «d’où on vient». «Ce sont nos bâtisseurs. Il faut se souvenir de notre passé et de leur en être reconnaissant.»

À cet effet, M. Plante adore raconter cette anecdote sur le pourquoi du nom Citadelle. L’idée provient de son fondateur Cyrille Vaillancourt qui, de son bureau de la caisse populaire à Lévis, pouvait apercevoir la citadelle de Québec. Le logo de Citadelle ressemble d’ailleurs à la géométrie de la citadelle de Québec à vol d’hélicoptère. «C’est souvent un élément d’histoire qu’on oublie.»

S’adapter à la réalité d’aujourd’hui

Pour qu’une entreprise soit pérenne, ses dirigeants se doivent d’être courageux et de s’adapter à la réalité d’aujourd’hui. «Il y a des habitudes qu’il faut parfois bousculer. La pérennité n’est pas un concours de popularité. C’est de s’assurer que l’entreprise soit encore là dans 100 ans pour nos familles de producteurs et pour nos employés», explique M. Plante. «Les décisions prises le sont pour l’ensemble des gens qui gagnent leur vie avec la coopérative», souligne-t-il en pensant aux trois secteurs d’activités, qu’il s’agisse du sirop d’érable, du miel et de la canneberge.

D’ailleurs, le directeur général de la coopérative indique que l’entreprise a justement pris une décision difficile en annonçant le regroupement de ses opérations de transformation et d’embouteillage de sirop d’érable sur un seul site à Plessisville entraînant dans son sillage la fermeture de son usine située à La Guadeloupe. «Ce n’est pas une décision qui fut prise sur un coup de tête, mais qui a des répercussions importantes pour les employés. Mais pour la pérennité de l’entreprise, nous étions rendus au point qu’il fallait centraliser nos activités de sirop d’érable sous un même toit.»

Faire preuve de créativité

S’il y a le passé dont il faut se souvenir et le présent auquel il faut s’adapter, il y a aussi l’avenir où l’entreprise se doit d’être créative pour survivre et être en mesure de répondre aux besoins futurs de ses clients et de s’adapter à la diversité des marchés qui évoluent constamment. «Il faut être capable d’être proactif sur ce qui s’en vient», croit le DG.

En 95 ans d’histoire, il y a des habitudes qui se créent et qu’il faut parfois changer. «Avec l’équipe de direction et le conseil d’administration, nous avons commencé, il y a 14 mois, à réévaluer toutes nos façons de faire dans le secteur du sirop d’érable. Qu’il s’agisse de l’approche client, la façon de gérer nos inventaires, la façon d’acheter, tout y est passé. Nous avons identifié 25 chantiers qui impactent nos clients, producteurs et employés. La décision de fermer l’usine de La Guadeloupe en est un exemple. Dans le fond, ce sont des décisions que nous avons à prendre avec courage pour être encore en business dans 100 ans.»

Hausse du chiffre d’affaires en temps de pandémie

Bien conscient que la pandémie mondiale à la COVID-19 touche beaucoup de gens, M. Plante mentionne que celle-ci a toutefois un impact positif pour les ventes de l’entreprise.

«Nous avons eu une hausse de notre chiffre d’affaires dans nos trois secteurs d’activité (sirop d’érable, miel et canneberge) depuis le début de la crise. Nous avons connu certains mois avec des augmentations de l’ordre de 20% et jusqu’à 50%.»

«Notre rôle à la direction générale est bien évidemment de s’assurer de la sécurité de nos employés et de respecter les règles sanitaires. Nous sommes aussi reconnaissants d’avoir toujours du travail pendant cette crise et que personne n’ait été atteint du virus jusqu’ici», de poursuivre M. Plante qui dit continuer à toucher «du sirop d’érable, du miel et de la canneberge» en pensant au groupe d’employés de la coopérative.

«Le seul impact négatif qu’a eu la pandémie sur notre entreprise concerne nos deux bistros boutiques de Montréal, celui de l’aéroport international Trudeau qui est toujours fermé et celui de la rue Saint-Paul qui a été rouvert et qui fonctionne avec des ventes minimales qui nous permettent tout juste de défrayer le salaire des membres du personnel.»

Et le 100e… en 2025?

Pour ce qui est du 100e anniversaire de fondation de la coopérative qui s’annonce en 2025, le directeur général avoue que son équipe ne s’est pas encore penchée sur la façon de le souligner.

«Avec toutes les actions qu’on est en train de mettre en place et le contexte de la pandémie, le 95e de cette année a passé sous le radar, mais il est certain qu’on célébrera notre 100e en temps et lieu», de conclure M. Plante rappelant que le 90e de la coopérative avait été célébré en grandes pompes.

Quelques chiffres…

-Volume de ventes : 170 millions $

-1540 membres

-250 employés

-Cinq usines (quatre à partir de janvier)

-Deux boutiques

-Siège social à Plessisville