Fin du 2 Pierrots : une belle école pour Alain-François

Alain-François en a passé des soirées à chanter au 2 Pierrots de Montréal. En fait, il s’y est produit pendant une dizaine d’années, plusieurs soirs par semaine. «Ç’a été la plus belle école pour moi», lance-t-il.

L’auteur-compositeur et interprète de Victoriaville estime que son passage dans ce mythique lieu musical lui aura permis de forger son style. Bien qu’il y faisait généralement des interprétations de chansons populaires, il ne manquait jamais, quand l’occasion s’y prêtait, de passer en douce une de ses compositions. «Je rêvais que mes chansons soient faites en «cover» au 2 Pierrots», a-t-il confié.

Après avoir diverti les gars dans l’autobus de son équipe de hockey midget AA, animé des partys au Cégep de Victoriaville puis à Sherbrooke, il s’est retrouvé au Pierrot (le petit), où deux chansonniers jouaient en alternance. «À côté, au 2 Pierrots, c’était le gros band qui jouait avec un chansonnier entre deux prestations», se souvient-il.

Alain-François s’est finalement retrouvé comme chansonnier, dans le grand bâtiment qui accueillait 800 personnes sur deux étages, puis lorsqu’un groupe s’est désisté, il a formé le sien et toute sa carrière musicale s’est enclenchée. «Je me faisais reprocher de faire mes chansons, mais ça m’a réussi», dit-il encore.

Aussi, le 2 Pierrots lui aura permis d’expérimenter avec son violon qui aujourd’hui se retrouve dans toutes ses chansons, peu importe le style musical. C’est également à cet endroit qu’il a véritablement développé son habileté à faire lever les foules, à les animer.

Alain-François a bien entendu beaucoup de beaux souvenirs de ces années passées au 2 Pierrots, dont l’enthousiasme des spectateurs qui faisait vibrer l’endroit lorsqu’il interprétait la chanson «Boisson d’avril». «Le plancher vibrait et j’avais presque peur que le 2e étage se retrouve au premier», a-t-il lancé en riant. Selon lui, l’endroit était bien tenu et tout était bien structuré pour les musiciens. «Et il y avait là une clientèle qui, dès le départ, avait hâte de fêter», se souvient-il.

Ainsi la fermeture de ce lieu musical est extrêmement triste pour Alain-François qui voit ainsi un pan de l’histoire culturelle du Québec disparaître. «Il faudrait trouver un moyen de le garder ouvert, mais de revenir à ce que c’était au départ. Ça avait son charme», croit-il.

Un simple

Comme il l’avait promis, il se prépare à lancer un simple. En effet, le 27 novembre, on pourra entendre «Aujourd’hui c’est Noël», une chanson qui sera disponible sur les plates-formes numériques pour cette festive période. Il est actuellement en studio pour ce nouvel album 25.0 qui proposera, rappelons-le, sept chansons tirées de ses meilleurs succès et sept nouvelles. Alain-François se prépare également à son retour sur scène avec un nouveau spectacle et une installation scénique différente, plus confortable et acoustique.

Bien que la tenue de sa Fête des Fêtes soit incertaine pour le moment, il garde le moral et profite du temps qu’il a, lui qui habituellement est toujours très occupé. Il annonce également que son émission de pêche «Kalamouche», dont la cinquième saison sera diffusée dès février 2021, reviendra en 2022 pour une autre série de huit épisodes.