Selon la CAA, encore trop de jeunes conduisent gelés

Un jeune Canadien (18-24 ans) sur 5 (20%) aurait déjà conduit sous l’influence du cannabis ou été dans un véhicule conduit par une personne intoxiquée. Face à ce dur constat, l’ensemble des clubs canadiens, incluant CAA-Québec, lancent une nouvelle campagne pour sensibiliser les jeunes et prévenir ce danger.

Selon Ian Jack, vice-président aux affaires publiques de la CAA, les résultats de ce sondage montrent qu’il faut mieux éduquer le public sur les risques de la drogue au volant.

«Notre campagne Non à la drogue au volant aborde avec un brin d’humour le fait que certains jeunes consomment du cannabis comestible, indique M. Jack. Peu importe ce que vous comptez faire, planifiez bien les choses. Prévoyez une façon sécuritaire de rentrer : en taxi, par exemple, ou avec un conducteur désigné. Ou dormez chez vos amis. Mais ne prenez jamais le volant si vous consommez.»

La campagne à l’échelle nationale s’adresse particulièrement aux jeunes de la génération Z avec un message simple et efficace : «Si tu prends du cannabis comestible, fais ce qui te plaît, mais ne conduis pas».

«Nous espérons que les jeunes de la génération Z s’approprieront le message de notre campagne et le porteront avec l’élan qu’on leur connaît», ajoute Ian Jack.

La campagne se décline sur Snapchat, YouTube, Twitch et Instagram, des plateformes largement utilisées par ces jeunes.

Conduire gelé, ce n’est pas mieux que conduire paqueté
Si la conscience sociale a largement évolué par rapport à la conduite en état d’ébriété, les effets du cannabis sur la conduite automobile demeurent sous-évalués. Un tiers des Canadiens croient qu’il n’y a pas de danger à conduire moins de cinq heures après avoir consommé du cannabis comestible.

Pire encore, 12% des répondants à notre sondage estiment que la consommation de cannabis avant de conduire n’a aucun effet sur leur performance, ou même l’améliore.

«On banalise encore trop souvent les effets de la consommation de cannabis sur la conduite automobile. Pourtant, les facultés peuvent demeurer affaiblies jusqu’à 12 heures après avoir consommé du cannabis comestible», souligne Marco Harrison, directeur de la Fondation CAA-Québec.

Le cannabis ingéré est probablement la façon de consommer la plus insidieuse. Le temps d’action plus long que le cannabis inhalé (jusqu’à 2 heures comparativement à quelques minutes) est aussi un problème pouvant induire le consommateur en erreur quant à ses effets. Ce dernier pourrait être tenté d’en ingérer davantage ou, pire, prendre le volant en se croyant apte à conduire.

Une réglementation stricte au Québec pour le cannabis

Depuis la légalisation du cannabis en octobre 2018, CAA-Québec diffuse une page d’information sur le cannabis au volant, rappelant que la sécurité routière passe avant tout. Le Code de la sécurité routière est très clair : c’est tolérance zéro en matière de drogue au volant, et ce, pour tous les types de conducteurs (apprentis ou conducteurs aguerris). En cas d’infraction, c’est la suspension du permis de conduire sur-le-champ pour 90 jours.

D’ailleurs, même si la vente et la production de cannabis comestible sont légales au Canada depuis décembre 2019, le Québec a choisi de ne vendre que quelques produits dans ses succursales de la SQDC. Les produits considérés comme très attrayants pour les moins de 21 ans comme les friandises, confiseries, chocolats et desserts y sont interdits.