À bord de «Jack The Bus» pour un grand voyage!

Ils se sont connus il y a deux ans via les réseaux sociaux. Aujourd’hui, ils s’apprêtent à réaliser le rêve de leur vie en s’embarquant à bord de «Jack The Bus», un autobus qu’ils ont eux-mêmes transformé en véhicule récréatif et qui leur permettra de voyager à travers le Canada, les États-Unis et jusqu’au Mexique au cours de la prochaine année, si la pandémie ne les empêche pas de traverser les frontières.

Sébastien Tremblay et Thalie Houle sont des voyageurs dans l’âme. Âgés tous deux dans la quarantaine, ils avaient déjà beaucoup voyagé chacun de leur côté avant de se rencontrer et de cohabiter ensemble à Princeville.

«À nous deux, on pourrait presque dire qu’on a déjà faire le tour du monde», racontent-ils. «Aujourd’hui, nous nous sommes dit qu’il n’y avait rien de plus beau que réaliser ensemble nos rêves d’enfants et que c’était l’occasion rêvée de partir à l’aventure tous les deux.»

Ce voyage est bien sûr différent des précédents qu’ils ont réalisés. Cette fois, ils espèrent attraper le «virus» du voyage éternel.

Un voyage qui se prépare

Depuis un an qu’ils préparent méticuleusement leur grande aventure. Dessiner les grandes lignes du parcours, choisir la date du départ, procéder à l’acquisition de l’autobus et le convertir en véhicule récréatif, gérer l’administratif (maison, assurance voyage, congé sans solde, voitures) et prévenir chacun les membres de leur famille, voilà ce qui les a occupés.

Le couple n’abandonne pas tout puisqu’il a choisi de garder la maison. «L’un de mes deux enfants (20 ans et 24 ans), toujours aux études, maintiendra un pied-à-terre dans notre petit bungalow», fait savoir Thalie alors que Sébastien conservera aussi son chalet à Magog. C’est d’ailleurs à l’atelier attenant à son chalet que le couple procède à la transformation du «bus».

Pour ce qui est de leur travail, Sébastien, qui est superviseur technique dans une résidence pour personnes âgées à Victoriaville, a dû remettre sa démission, mais son employeur reste ouvert à le réembaucher à son retour. Celui-ci est bien connu dans la région pour avoir possédé sa propre entreprise en ébénisterie à Plessisville. Thalie, de son côté, bénéficiera d’un congé sans solde comme préposée aux bénéficiaires pour le CIUSSS.

Sébastien et Thalie affirment disposer d’un fonds de roulement suffisant pour couvrir une bonne partie de leur périple. «Nous prévoyons nous trouver du travail en cours de route en nous intégrant dans les communautés afin de récolter un petit revenu pour nous aider à payer nos dépenses ponctuelles.»

Pour le couple, ce roadtrip sera plus qu’une opportunité que d’explorer d’autres régions. Il leur permettra aussi d’entreprendre une réflexion sur leur carrière, du moins ils l’espèrent, et de tisser des relations plus constructives en couple. «Peut-être qu’à notre retour, allons-nous vouloir tout vendre et partir à nouveau ou tout simplement vouloir faire autre chose, nous le verrons bien», mentionne Thalie.

Le départ

Le couple va partir dans l’incertitude à cause du coronavirus qui sévit. «C’est un peu la pandémie qui va dicter nos choix de régions. Nous souhaitons quitter vers la mi-septembre et prendre quelques semaines pour nous rendre au Yukon. Nous envisageons traverser en Alaska et nous diriger vers Vancouver avant de longer la côte ouest-américaine jusqu’au Mexique», de mentionner Sébastien qui prévoit un retour à la maison au début de l’été 2021. «Si la pandémie nous bloque, nous passerons tout simplement l’hiver à Vancouver.»

Au moment d’écrire ces lignes, deux étapes restaient à faire avant de pouvoir s’embarquer à bord de «Jack The Bus». L’installation du siège pour le passager et l’inspection au bureau de la SAAQ (Société de l’assurance automobile du Québec), «un processus ardu et exigeant», d’indiquer Sébastien.

Celui-ci a dépensé quelque 35 000 $ pour l’acquisition et pour la transformation de l’autobus en véhicule récréatif. Il a déjà consacré près de 400 heures de travail à cette tâche profitant aussi de l’aide de Thalie, d’amis et de la famille. «Nous savions que c’était tout un défi qui nous attendait. Nous n’étions pas surpris par l’ampleur du travail», a-t-il ajouté.

Il a également dû faire appel à des professionnels pour l’installation de l’électricité, du gaz propane et du siège pour le passager. Isolation, air conditionné, panneaux solaires, toilette et douche, espace de travail, tout a été pensé. Il y a même de l’espace pour transporter une petite moto et leurs vélos.

Il avoue que d’avoir de bonnes connaissances en mécanique, soudure, électricité et menuiserie lui aura été fort utile dans tout le processus de conversion.

Ils ont opté pour un bus scolaire parce que celui-ci est abordable à l’achat et qu’ils pourront le faire réparer partout où ils iront (pas de problèmes de pièces). De plus, la mécanique et le moteur sont assez résistants, car ils sont faits pour rouler hiver comme été. «Et il faut l’avouer, c’est vraiment plus cool d’avoir un bus comme Jack qu’un camping-car», laisse savoir Sébastien en ajoutant que cela cadre parfaitement avec leur projet.

Affectueusement Jack

Sébastien et Thalie ont décidé de prénommer leur bus de huit fenêtres (30 pieds) affectueusement «Jack» en hommage à Jean-Louis Kérouac, dit Jack Kérouac, un écrivain et poète américain (né de deux parents québécois) considéré comme l’un des auteurs les plus importants au 20e siècle et qui était un aventurier minimaliste ayant parcouru le monde avec convictions, carnet et crayon en poche. «C’est un prénom qui lui va merveilleusement bien parce que tel le vrai Jack, de nombreuses aventures et péripéties nous attendent», ont fait savoir Sébastien et Thalie.

Leur petit chihuahua, Rose, fera aussi partie de leur voyage. «C’est mon bébé et je ne pouvais penser à m’en départir», de conclure Thalie.

De plus, ils participent au concours de l’émission «Viens Voir Mes Rénos» qui est à la recherche du projet de conversion de bus en VR.

Ceux qui désirent en savoir davantage sur leur projet peuvent les suivre sur leur page Facebook «Jack The Bus» et voir les transformations pour son voyage en Amérique sur les plates-formes Tik Tok et Instagram.