À l’écoute des ados pour la rentrée scolaire

Pour les adolescents qui s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école, la rentrée sera différente. Une situation qui peut causer un stress aux jeunes, alors les parents sont invités à être à leur écoute afin de déceler les signes de difficultés.

Au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), des intervenants sont prêts à faire face aux demandes qui pourraient survenir lors de ce moment important d’un retour à la vie «normale». Parmi eux, la psychoéducatrice Brigitte Alarie et Cynthia Fournier, technicienne en assistance sociale, qui ont expliqué que cette rentrée avait aussi de bons côtés même si elle suscite, pour certains, certaines appréhensions.

«Ils devront s’adapter aux nouveautés, mais il y a du positif dans cette rentrée. C’est la routine qui revient», a indiqué Mme Fournier d’entrée de jeu. En effet, depuis le mois de mars, les ados ont été confinés et n’ont pas repris les classes. Un retour à des heures de lever et de coucher régulières, à un horaire, peuvent être rassurant pour les jeunes. En plus, en retournant à l’école, ils retrouveront leurs amis, en cette période de leur vie où la socialisation est très présente. «C’est une phase de développement importante avec le groupe, l’impact des pairs», précise Mme Alarie.

Si la plupart envisagent cette rentrée de façon positive, certains y voient une situation anxiogène qu’il ne faut pas négliger.  Dans cette étape, les parents ont un rôle à jouer afin de déceler si leurs enfants vivent harmonieusement la rentrée, malgré tous les chamboulements qui s’y rattachent.

Pour les plus jeunes, qui passent du primaire au secondaire, habituellement il faut une phase d’adaptation. Mais cette année, ce sera un peu plus sécurisant pour eux puisqu’ils n’auront pas à déménager d’une classe à l’autre pour suivre leurs cours. En demeurant dans le même local, ce sera plus facile pour eux qui sont habitués à cette façon de faire. «Ce ne sont pas tous les élèves de 6e année qui sont retournés à l’école en juin. Mais ceux qui l’ont fait sont préparés à ce qui s’en vient. Et habituellement, les jeunes de secondaire 1 se conforment bien aux règles», estime Cynthia Fournier.

Déjà habitués aux mesures sanitaires (lavage des mains et port du masque, distanciation), le respect de celles-ci ne sera pas plus difficile à l’école. «L’enjeu se retrouve davantage au niveau des élèves de secondaire IV et V où des formules hybrides seront proposées», ajoute-t-elle. En effet, ces deux années scolaires sont assez chargées pour les jeunes et il faudra voir comment les élèves s’adaptent.

À ce sujet, les deux intervenantes suggèrent aux parents de rester à l’affût des changements de comportements subits de leurs adolescents. «Ce sont les parents qui connaissent le plus leurs enfants», ont-elles insisté. Perte d’appétit, augmentation du sommeil, irritabilité à la hausse, isolement sont autant de signes que quelque chose ne va pas. «Il faut observer, être à l’écoute et se montrer ouvert tout en respectant son rythme», précise Cynthia. La communication demeure primordiale et on doit trouver des moyens d’amener les ados à parler de leurs émotions. Pour ce faire, les deux intervenantes suggèrent de préférer le «je» au «tu» ce qui permet de désamorcer une situation qui peut être tendue. Cela est également une bonne façon de reconstruire la communication (si elle n’est plus là) et d’empêcher que les émotions des parents prennent le dessus sur celles des adolescents.

Et si on voit que ça ne fonctionne pas, ne pas hésiter à les référer à des intervenants (scolaires ou autres) ou à une personne de confiance à qui l’adolescent pourra se confier sans crainte de jugement.

Un stress

Tous les élèves font face à la même situation en cette rentrée. Celle-ci peut causer du stress, mais, comme le soulignent les intervenantes, il en faut une certaine dose. «Vivre un stress c’est adéquat», ajoute Mme Fournier.

Pour les intervenants du milieu, il faut se préparer à tout, ne sachant exactement à quoi s’attendre. Les jeunes auront-ils le goût de revenir à l’école? Y aura-t-il augmentation du décrochage ou davantage d’adolescents anxieux?  «Mais ça devrait bien aller si on est à l’écoute et qu’on leur porte attention. Il faut prendre le temps de bien faire les choses», indique encore Cynthia.

Dans cette rentrée, le CIUSSS MCQ et le secteur de l’éducation (Centre de services scolaires) oeuvrent en partenariat. «Nous serons en mesure de mettre en place des services, selon les besoins. On pourra s’ajuster rapidement», notent-elles.

Les personnes concernées préfèrent préparer l’inconnu et tant mieux si rien n’est nécessaire. «Nous avons équipé notre coffre à outils et réfléchi sur différentes situations qui pourraient survenir», ajoute la technicienne en assistance sociale.

Pas question de vouloir transposer leurs inquiétudes chez les jeunes, mais bien de leur faire prendre conscience qu’en cas de besoin, des gens bienveillants seront là pour eux.