La PCU pose des défis pour les petits employeurs

Bien qu’elle voit d’un bon œil certains éléments du plan annoncé aujourd’hui par le gouvernement fédéral concernant la transition de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) au régime d’assurance-emploi (AE), la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante craint que ces changements posent des défis importants aux petits employeurs.

L’organisme est heureux de voir que plusieurs modifications proposées devraient être temporaires. Soulagé aussi qu’Ottawa ait l’intention de geler les taux de cotisation à l’assurance-emploi pour les deux prochaines années, ce qui assure que les cotisations à l’AE n’augmentent pas en même temps que les cotisations au RPC/RRQ déjà en hausse. Ajoutons que la FCEI est également satisfaite que les travailleurs autonomes pourront continuer de se prévaloir de prestations temporaires.

Toutefois, ce qui pose problème aux propriétaires de PME, c’est que les travailleurs vont maintenant pouvoir recevoir des prestations d’AE pendant un maximum de 26 semaines s’ils ont cumulé 120 heures ou plus d’emploi assurable au cours des 12 derniers mois. Un travailleur qui totalise 3,5 semaines de travail à temps plein (ou 3 heures par semaine au cours des 12 derniers mois) aura désormais droit de recevoir plus de 10 000 $ de prestations s’il ne retourne pas au travail. Avec des critères si bas pour bénéficier du programme, cela pourrait décourager de nombreux travailleurs à reprendre le travail qu’ils occupaient avant la COVID-19.

Les détaillants, les entreprises des secteurs de l’hébergement et de la restauration, des arts et des loisirs, ainsi que des services, sont déjà durement touchés par les répercussions de la crise. Dorénavant, ils devront aussi continuer de lutter pour récupérer leur main-d’œuvre à temps partiel. Il est évident que de telles circonstances ralentiront la reprise économique du Canada.

De plus, bien que la transition annoncée exige des bénéficiaires qu’ils soient disponibles et à la recherche d’un emploi, la FCEI que le système d’assurance-emploi ne puisse pas déterminer si un employeur a demandé à un travailleur de reprendre son emploi d’avant la COVID-19.

La FCEI est également inquiète du fait que certains de ces changements pourraient devenir permanents, ce qui pourrait être annoncé lors du discours du Trône prévu à la fin septembre. Les modifications à l’assurance-emploi, peuvent s’avérer judicieuses en temps de pandémie mondiale, mais elles risqueraient d’avoir des conséquences aussi bien imprévues qu’importantes lorsque les choses auront repris leur cours normal. De plus, la FCEI craint que le gouvernement ne choisisse d’étendre la couverture obligatoire de l’assurance-emploi aux travailleurs autonomes et aux propriétaires d’entreprises. Il s’agit là de milliards de dollars supplémentaires qui viendraient s’ajouter au coût de l’assurance-emploi chaque année, sans compter que le gouvernement a déjà évoqué la possibilité d’ajouter des congés de maladie payés de manière permanente.

«La FCEI demande urgemment au gouvernement de s’assurer que ces changements demeurent temporaires. Il est aussi nécessaire de hausser le niveau d’heures travaillées requis pour bénéficier du programme, de mettre fin aux prestations des travailleurs lorsqu’ils sont rappelés à leur emploi et d’examiner attentivement toutes les modifications du régime d’AE, ainsi que leurs coûts, avant que celles-ci n’entrent en vigueur», souligne François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI.