Une rentrée particulière sur fond de pandémie au Cégep

Mesures sanitaires, fréquentation en mode hybride et début des cours légèrement décalé, bref, la rentrée pour l’année 2020-2021 revêt un caractère particulier au Cégep de Victoriaville en ce temps de pandémie.

Mais les autorités collégiales assurent qu’elles sont fin prêtes à accueillir les étudiants dès la semaine prochaine (semaine du 24 août) alors que le personnel enseignant est de retour au collège depuis lundi.

Malgré le coronavirus et des appréhensions quant à la possibilité de décrochage de certains, la clientèle se maintient au Cégep de Victoriaville, a fait savoir le directeur Denis Deschamps en entrevue avec La Nouvelle Union, vendredi. «À ce jour, les chiffres qu’on détient montrent qu’on se maintient. En fait, on observe une très légère hausse de 6 étudiants. On en compte 1616 cette année au lieu de 1610 à la même période l’an passé. Ça me dit, grosso modo, qu’on a quand même réussi à conserver nos étudiants qui étaient au collégial l’année dernière», commente-t-il.

Denis Deschamps, directeur général du Cégep de Victoriaville (Photo www.lanouvelle.net)

Et cette très minime augmentation s’enregistre malgré l’absence d’une cinquantaine d’étudiants internationaux qui ne seront pas au rendez-vous cette année, du moins pas pour la rentrée. «On garde le contact avec eux. Plusieurs nous disent qu’ils vont remettre leur projet d’études à plus tard. Ces étudiants étrangers, pour la plupart, souhaitent quand même venir au Québec pour étudier au Cégep de Victoriaville, mais ils vont décaler leur projet d’études», indique Denis Deschamps qui n’exclut pas la possibilité d’accueillir certains d’entre eux en octobre, moment du début de cours dans certains programmes, notamment à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie.

Mesures en place

La direction du Cégep a opté pour une fréquentation hybride, ce qui signifie que l’établissement dispensera 50% de la formation en classe et 50% à distance.

À cet effet, les étudiants se verront offrir, au cours de leur semaine d’accueil, une formation. «On doit les former sur les outils technopédagogiques, entre autres sur Microsoft Teams. On souhaite bien les former, les outiller pour qu’ils soient fin prêts à démarrer la session», note Denis Deschamps.

À l’occasion de l’accueil, on procédera aussi à la distribution de matériel de protection individuelle (couvre-visage). «On leur expliquera aussi les mesures en place, comme le port du couvre-visage pour circuler à l’intérieur et les différentes distances à observer en classe. Il s’agit de 1,5 m entre les élèves et 2 m entre l’étudiant et l’enseignant, sinon l’élève doit porter son couvre-visage et le professeur une protection oculaire et un masque de procédure», souligne le DG.

Denis Deschamps reconnaît que bien des questions demeurent, que certaines choses doivent être démystifiées et expliquées tant aux élèves qu’aux membres du personnel. «Voilà pourquoi aussi on a préféré prendre le temps de bien planifier les choses et reporter d’une semaine le début des cours pour que notre personnel dispose du temps nécessaire pour bien structurer le début de la session», explique-t-il.

Les mesures sanitaires obligent aussi à restreindre le nombre maximal d’élèves par classe.

Des statons de lavage de mains ont été installées. (Photo www.lanouvelle.net)

Par ailleurs, si toutes les entrées du collège sont dotées de postes de gel désinfectant, le Cégep a aussi prévu aussi plusieurs stations de lavage de mains un peu partout. «On favorise le lavage de mains plutôt que l’utilisation de gel désinfectant. C’est ce qui est préconisé par la santé publique», signale Denis Deschamps.

La formule hybride fera en sorte que l’achalandage dans le collège sera moindre qu’en temps normal, ce qui facilitera, estime-t-il, la distanciation sociale et le respect des mesures de la santé publique que le Cégep s’est engagé à respecter.

«On aura quand même un Cégep occupé, assure le directeur général. Ça va grouiller de vie, mais en même temps, on retrouvera un peu moins de personnes à l’intérieur des murs puisque certains seront à la maison. Il est certain que les deux premières semaines, ce sera un ajustement pour tout le monde.»

Respect des traditions

La COVID-19 n’aura pas raison des traditions. Le Cégep procédera à l’accueil de ses étudiants, en s’adaptant, en évitant les grands rassemblements. «Ça se fera en petits groupes. On tiendra 13 cérémonies de la cloche plutôt que 2. Même si on le fait à plus petite échelle, on a à cœur notre rituel de début de session et d’accueil des étudiants», exprime Denis Deschamps.

Les membres de la direction aussi doivent s’adapter au mode hybride. «La direction des études rencontre les enseignants en présence, en deux groupes. Mais pour ma part,  mon mot de la rentrée se fait en web-conférence, sinon ce serait trop compliqué avec 400 personnes. Donc, nous aussi, on s’ajuste», expose-t-il.

Advenant une éclosion

Toute une procédure s’enclenchera advenant la présence d’un cas ou d’une éclosion du coronavirus au Cégep. «Des lieux d’isolement ont été prévus dans les différents pavillons»,  spécifie Denis Deschamps.

Bien sûr, les gens qui développent des symptômes doivent demeurer à la maison.

Mais une personne qui aurait des symptômes au Cégep doit le mentionner. La direction procéderait alors avec l’isolement pour ensuite contacter la santé publique. «À partir de ce moment, c’est la santé publique qui nous dicterait la marche à suivre. Quant à nous, on tient des registres de nos employés en place. Nous aurons aussi les listes de classes, de sorte qu’on pourra fournir l’information nécessaire aux autorités», précise le DG.

Nouveaux programmes et travaux

Dans un an, à l’automne 2021, deux nouveaux programmes s’ajouteront au Cégep de Victo : les programmes technologies de l’architecture et techniques d’éducation à l’enfance. «Cette année, nous en serons à construire les grilles de cours, de façon à pouvoir, en mars, admettre les étudiants en prévision de l’automne», fait savoir Denis Deschamps.

On s’attend à une bonne réponse. «En éducation à l’enfance, le besoin existe. On le sait qu’il y a un manque de places et de techniciennes en service de garde. Et en architecture, la formation ne se dispense pas au Centre-du-Québec. Ce sera nouveau pour la région entière», signale-t-il, ajoutant que l’ajout de ces programmes «aura un impact positif sur la population étudiante au Cégep».

Différents travaux, par ailleurs, ont été réalisés dans l’établissement. Si certains ne paraissent pas tellement (maçonnerie, couverture), en revanche, le sous-sol du pavillon central ne passera pas inaperçu, ayant été refait de fond en comble.

La fresque du 50e finalisée à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie, l’aménagement d’une cuisine collective au 5e étage de la résidence étudiante figurent aussi parmi les travaux, tout comme le rafraîchissement qu’on apporte au pavillon d’activités physiques avec un nouvel éclairage au gymnase et une nouvelle peinture.

Bref, le directeur général Denis Deschamps affirme que tout sera prêt pour le 31 août, tout en affichant une certaine fébrilité. «On a hâte de revoir nos étudiants. Ils  nous manquent. Je pense aussi que les gens ont hâte de revenir. Un Cégep vide comme on l’a vécu au printemps, on ne souhaite pas revivre ça. Ça a été difficile, éprouvant, même si cela s’est somme toute bien passé. Les gens ont été résilients, bienveillants et ont travaillé fort», fait-il valoir, tout en mentionnant sa fierté envers tout le personnel, toutes ces personnes qui ont mis l’épaule à la roue.

L’heure est aux retrouvailles et au retour à un semblant de normalité. «On voit ça positivement. Ça fera du bien ce retour à une certaine régularité. Ça va faire du bien de se revoir en classe et de pouvoir être en interaction. L’être humain a besoin de contacts. Puis, on travaille en éducation, on aime les gens, les interactions humaines. C’est de bon augure», conclut Denis Deschamps.