Une année difficile pour les travailleurs autonomes du milieu culturel

Travailleur autonome dans l’industrie du divertissement, Maurice Richard est au cœur d’une année 2020 hautement complexe en raison de la pandémie. Grâce aux subventions gouvernementales, celui qui habite Saint-Rosaire est d’avis que le monde culturel pourra se remettre sur pied avec le temps.

Désireux d’avoir son indépendance et le contrôle de son propre horaire, Maurice Richard a opté pour la voie de travailleur autonome. «Tout n’est pas rose cependant, car tu n’as aucune sécurité d’emploi dans cet univers. Ça a été grandement discuté pendant la pandémie, mais les travailleurs autonomes n’ont pas accès à l’assurance-emploi. Heureusement qu’il y a la Prestation canadienne d’urgence (PCU) pour sauver ce secteur de l’industrie culturelle. Mon année 2020, c’est zéro et une barre. Tous mes mandats ont été mis sur pause. Heureusement, la majorité a été reportée à l’an prochain», a fait valoir l’homme de 63 ans.

Au cours de sa carrière, ce travailleur autonome a également oeuvré comme représentant des ventes pour les Expos de Montréal, les Roadrunners de Montréal et l’Impact de Montréal en plus de travailler depuis plus de 20 ans avec le chanteur Bruno Pelletier en tant que directeur de production, directeur de tournée et agent de développement du marché pour ses spectacles. Il est donc bien placé pour dire que le monde de la culture ne comprend pas que les artistes et qu’il y a bien des gens qui vivent des moments difficiles. «Les gens pensent toujours aux artistes. Je n’ai rien contre eux d’ailleurs, car j’ai la chance de travailler avec l’un d’eux et c’est un chic type. Les gens oublient cependant toute l’équipe qui est autour de l’artiste. Quand il n’y a pas de spectacles, de nombreuses personnes ne travaillent pas. Quand les salles de spectacles sont fermées ou qu’elles limitent le nombre de spectateurs, ça fait tout un paquet de personnes qui ne peuvent pas travailler.»

Les subventions aideront

Bien qu’il n’ait pas droit à des subventions municipales, provinciales ou fédérales pour son travail, Maurice Richard est d’avis que c’est ce qui aidera à relancer l’industrie du divertissement dans les prochains mois ou années. «Si l’industrie culturelle fonctionne au Québec, c’est à cause des subventions. Par exemple, la Ville de Victoriaville est derrière Diffusion Momentum. Si la culture n’est pas subventionnée, c’est là qu’on a un problème. Ça permet d’avoir une scène culturelle, car c’est important. Si ça n’était pas subventionné, on peut se demander quelle serait l’offre. La culture, ce n’est pas que l’humour ou la chanson. Il y a du théâtre et de la danse également. Les diffuseurs ont un rôle à jouer. Tant que les instances gouvernementales vont donner des subventions, cette industrie va demeurer là.»

Il croit d’ailleurs qu’un retour à la normale est possible, mais qu’il faudra du temps avant que tout rentre dans l’ordre. «Dans le secteur culturel, nous avons été les premiers à arrêter et nous sommes maintenant les derniers à repartir. Je n’ai rien contre la chère ministre Nathalie Roy, mais quand elle a sorti le nombre de 50 personnes par salle, c’était une véritable blague. Il n’y a pas un diffuseur qui peut faire ses frais avec ce nombre.»

Le travailleur autonome de Saint-Rosaire se questionne également sur le désir des gens de retourner en salle. «Dans un marché comme Victoriaville, je n’ai pas de crainte, car nous avons été passablement épargnés par la COVID-19. Cela dit, dans de plus gros marchés comme Montréal et Québec, ce sera possiblement plus difficile.»

Des projets

Dans ce milieu depuis d’innombrables années, Maurice Richard a touché à un peu tout. Il a notamment fondé Les Productions Rockatak en 1984, une entreprise dont le nom a longtemps été associé à la scène métal du Québec. Depuis 2018, elles sont notamment derrière la Série Rock sur la montagne, soit le projet principal de M. Richard. Malgré le report de ses activités pour l’année 2020, il se permet d’espérer une expansion de sa série. «Pour l’instant, je produis cinq spectacles à Victoriaville, mais j’ai l’intention de produire dans une autre ville l’an prochain. Ce serait à Princeville, mais avec un autre concept que la Série Rock sur la montagne.»

Il a dans l’idée de recommencer à produire ses activités en avril 2021, mais il confie déjà avoir en tête un plan B si la situation ne s’est pas améliorée.