Le Bloc québécois réitère ses menaces contre Justin Trudeau

Il va déposer une motion de censure à l’automne si le premier ministre, sa chef de cabinet Katie Telford et son ministre des Finances Bill Morneau ne démissionnent pas, a prévenu son chef Yves-François Blanchet.

«Il y a un Québécois sur deux qui pense que c’est une bonne idée d’aller en élections», a lancé Yves-François Blanchet pour justifier sa ferme intention de solliciter la Chambre des communes si les mis en cause ne rendent pas leurs tabliers.

L’ultimatum des bloquistes repose essentiellement sur l’affaire UNIS et l’affectation controversée d’environ 2 millions de dollars au titre de la subvention salariale en faveur du Parti libéral.

L’exigence de la démission de Justin Trudeau et du ministre Morneau avait déjà été formulée par le Bloc. S’y ajoute celle de la chef de cabinet du premier ministre Katie Telford à la suite d’une autre affaire. Le National Post et The Globe and Mail ont récemment publié des révélations selon lesquelles la Société canadienne d’hypothèques et de logement a versé 84 millions à une entreprise dont le vice-président est Robert Silver, le conjoint de Mme Telford.

Le cabinet du premier ministre a expliqué que la société canadienne d’hypothèques et de logement a opéré cette sous-traitance de manière indépendante et que le commissaire à l’éthique avait été précédemment alerté de l’accès de Robert Silver au poste de vice-président de cette entreprise adjudicataire du marché.

«Dans un premier temps, je réitère qu’il est préférable que M. Trudeau et M. Morneau, qui ont clairement établi que leurs priorités ou leur façon de gérer l’argent des contribuables n’étaient pas dignes de la fonction qu’ils occupent, devraient se retirer. Et c’est clairement notre préférence. Maintenant, s’il faut aller en élections parce qu’on en arriverait à la conclusion que c’est moins pire d’aller en élections que de les laisser là, oui, il existe des mesures de distanciation physique possible. Parce que si on prend le raisonnement a contrario, cela voudrait dire que tant qu’il y a une pandémie, nous vivons en dictature. Je pense que cela ne plairait à personne. On a l’obligation d’être prêts à faire ce qu’il faudra faire quand il faudra le faire», a expliqué M. Blanchet en conférence de presse.

Dans le projet de cette motion de censure, l’hypothèse d’une seconde vague de COVID-19 n’est donc pas un blocage aux yeux de Yves-François Blanchet. Pour faire tomber le gouvernement libéral, les bloquistes ne disposant que de 32 sièges aux Communes, ont besoin du soutien des conservateurs qui, eux, comptent 121 sièges. Les néodémocrates n’en ont que 24 et ne sauraient faire le poids.

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