François Paquin est à Bordeaux pour y rester

Le hockeyeur François Paquin, originaire de Danville, entamera sa 11e saison dans l’uniforme des Boxers de Bordeaux en France, le 26 septembre, lorsque les activités reprendront dans la Ligue Magnus. Pas si mal pour un joueur qui n’a jamais enfilé l’uniforme d’une équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec et qui a été retranché après seulement sept matchs au sein du circuit midget AAA québécois.

C’est plutôt dans le junior AAA que François Paquin a roulé sa bosse avec les Inouk de Granby et le Titan de Princeville de 2007 à 2010. Le défenseur a accumulé 104 points, dont 19 buts, en 148 matchs. De bonnes statistiques, mais rien qui ne laissait présager une carrière professionnelle.

«Je me suis développé sur le tard. Je considère que je suis devenu un bon joueur de hockey vers 22 ou 23 ans, confie le hockeyeur lorsque joint par La Tribune à Bordeaux. Quand on regarde les joueurs qui arrivent ici, il n’y en a pas qui ont joué midget AA et junior AAA. Ce sont des gars qui ont joué junior majeur, dans la ECHL ou la Ligue américaine.»

C’est un bon contact et un peu de chance qui lui ont permis de se frayer un chemin dans le monde du hockey professionnel. «Il y avait un entraîneur dans la ligue junior AAA qui était agent de joueurs et qui avait joué en France, explique-t-il. Les équipes lui demandaient de trouver des joueurs. J’avais eu une très bonne saison à 20 ans et il m’avait dit que Bordeaux cherchait un défenseur avec mes qualités.»

François Paquin arrive donc à Bordeaux pour jouer avec les Boxers et ç’a immédiatement cliqué pour lui. «Je suis arrivé dans la plus belle place ou tu peux tomber en France, lance-t-il. Je ne pense pas qu’il y ait de meilleures villes où jouer. Après ma première année, j’ai eu des offres pour aller ailleurs, mais ça ne m’intéressait pas vraiment. En plus, j’avais rencontré une Française, j’ai mis le pied dans l’engrenage et c’était terminé.»

À l’arrivée du Danvillois, les Boxers évoluaient en première division, soit un niveau inférieur à la Ligue Magnus. Un championnat remporté en 2015 a toutefois permis à François Paquin et son équipe d’accéder à la ligue d’élite de France.

En 290 matchs avec les Boxers, il a marqué 32 buts et amassé 113 mentions d’aide.

Pas l’intention de revenir

Même s’il retourne à Danville quelques semaines par année, François Paquin estime que sa vie est maintenant à Bordeaux. «J’habite en France 10 ou 11 mois par année, souligne-t-il. J’ai une petite fille de 3 ans, un beau chien. Ma vie est ici. J’ai développé des amitiés et je connais des gens dans plein de domaines et pas seulement dans le hockey. Mes projets sont ici et tant que ma fille n’est pas autonome, je ne me vois pas revenir.»

Il entend aussi rester à Bordeaux après avoir pris sa retraite de la compétition. «J’ai déjà des propositions pour devenir entraîneur avec la structure sport-études, précise-t-il. Je n’ai pas l’intention de revenir au Québec. Mon corps est en santé. Je n’ai jamais eu de blessures très graves. Je n’ai pas eu de commotions non plus. Je peux jouer encore trois ou quatre ans certainement.»

Une ligue en évolution

Sans être en mesure de se comparer à plusieurs autres ligues d’Europe, la Ligue Magnus devient de plus en plus compétitive, selon François Paquin.

«On peut comparer ça un peu avec la Ligue nord-américaine de hockey, mais nous c’est notre job, mentionne le numéro 55. On s’entraîne tous les jours et on est toujours sur la glace. Le niveau est intéressant, il y a des gars qui arrivent avec de gros CV, des gars qui ont joué en Suède, en Finlande, dans la KHL. Le niveau monte d’année en année.»

Les Canadiens, et surtout les Québécois, sont très nombreux à évoluer en France. Un simple regard sur le tableau des meilleurs pointeurs du circuit permet de noter la présence de plusieurs anciens de la LHJMQ, dont Tommy Giroux, Danick Bouchard, Joël Champagne ou Philippe Halley. L’ancien du Phoenix de Sherbrooke Charles-Éric Légaré s’alignait avec les Boxeurs de Bordeaux la saison dernière alors que l’ancien choix de 6e ronde des Canadiens de Montréal, Simon Bourque, rejoindra François Paquin à la ligne bleue en septembre.

Même si le hockey n’est pas un sport majeur en France, la Ligue Magnus réussit à attirer son lot de spectateurs. «Il y a des places où c’est une ambiance de soccer et ça va chanter toute la partie avec le tambour et les flûtes, résume François Paquin. À Bordeaux, on a quand même un gros public. On a en moyenne entre 2500 et 3000 spectateurs par match. Si la partie est plate, ils vont être silencieux et si elle est excitante, ils font être bruyants.»

La Tribune