FADOQ Centre-du-Québec : toujours là pour les aînés

Même si la pandémie a forcé la fermeture des 65 clubs de la FADOQ (Fédération de l’Âge d’Or du Québec) du Centre-du-Québec, l’organisme est demeuré très actif depuis le mois de mars et l’est encore aujourd’hui, au service des membres, mais de façon différente.

«On a rapidement dû fermer les clubs parce que la Santé publique le demandait. Et on est dans les derniers à pouvoir recommencer, bien que présentement les clubs n’ont pas vraiment repris leurs activités», explique la directrice générale de la FADOQ Centre-du-Québec rencontrée dans les bureaux de l’organisme à Victoriaville, Annie Belcourt.

Il faut dire que les membres représentent, en grande partie, la population la plus vulnérable à la COVID-19 et les responsables des clubs estiment que c’est une grande responsabilité que de recevoir de nouveau les membres pour des activités.

De ce fait, l’organisme du Centre-du-Québec offre une formation pour les conseils d’administration des cercles qui permettra une reprise, autrement, de certaines activités à l’automne. Des formations qui se donnent à Victoriaville et où les participants (entre 2 et 4 personnes par club et un maximum de 28) assistent en personne. «On aurait pu le faire en visioconférence, mais on préfère le faire en présence, pour montrer que c’est possible d’instaurer une façon de faire sécuritaire» fait-elle remarquer en ajoutant que certains sont encore réticents à sortir.

Déjà, quatre guides ont été élaborés par le Réseau provincial (avec une grande participation de la région) et approuvés par les instances gouvernementales appropriées. Ils contiennent toutes les démarches à prendre et les nouvelles façons de faire afin de faire revivre sécuritairement les cercles à travers la région, dont à Victoriaville qui est le plus gros club de l’âge d’or du Québec avec plus de 3500 membres. «Ce qui est le plus demandant, c’est la désinfection avant et après lorsqu’on fait des activités. On a des contraintes, mais on ne doit pas s’empêcher de vivre», estime-t-elle.

Autre changement pour l’équipe permanente du Centre-du-Québec, c’est le rapatriement de l’émission des cartes de membres afin d’éviter les contacts. «Tout a été centralisé alors qu’auparavant ce sont les clubs qui les vendaient. Maintenant, tout se fait par la poste», ajoute Mme Belcourt. Il s’agit donc d’un surplus de travail pour la permanence, installée à Victoriaville.

Les membres en sécurité

Au début de la pandémie, afin de s’assurer que tous les membres de 70 ans et plus étaient en sécurité et avaient tout ce dont ils avaient besoin pour leurs services de base, la FADOQ Centre-du-Québec s’est lancée dans une série d’appels. En fait, ce sont environ 10 000 appels (réalisés par une douzaine de personnes) qui ont été faits du début du mois d’avril au début du mois de juin, en commençant par les 80 ans et plus pour ensuite contacter les 70 ans et mieux. «Nous voulions être certains qu’ils ne souffraient pas d’isolement. On se souvient qu’au départ, les 70 ans et plus étaient très retirés du monde, même victimes d’âgisme s’ils sortaient de leur maison», rappelle-t-elle. Les appels visaient aussi à voir leur état d’esprit, ce qui a amené quelques signalements de personnes qui semblaient en détresse. Certains appels étaient très courts, les gens étant autonomes et bien entourés, alors que pour d’autres il fallait prendre plus de temps. Pour les 70-80, les appels visaient aussi à encourager à utiliser Internet. «Mais à la fin du mois de mai, le déconfinement commençait et on sentait les gens plus heureux et plus autonomes», indique Annie.

Ce qui est beaucoup ressorti des appels, c’est que les aînés étaient vraiment tristes de ne pas être en mesure de voir et de toucher leurs petits-enfants.

La FADOQ du Centre-du-Québec a aussi rivalisé d’ingéniosité pendant le confinement afin de suggérer, souvent par Facebook, par infolettre, courriel aux clubs ou autre, des activités aux membres afin de les encourager à s’activer, physiquement et mentalement. Cela s’est traduit par des séances d’exercices physiques, des conférences, des capsules très populaires (de yoga avec Amélie Turcotte et de cuisine avec Michel Camiré), les webinaires, etc. «Tout ce qu’on pouvait trouver, on le mettait sur notre page Facebook pour les divertir, se changer les idées.» Malheureusement, une portion est demeurée difficile à atteindre (des gens déjà isolés au départ), n’ayant pas accès à Internet», mentionne Annie.

Mais le virus aura quand même eu quelque chose de positif et c’est qu’il a permis à plusieurs aînés de s’initier à l’informatique, aux tablettes et téléphones pour joindre leurs proches. «Je pense qu’après la COVID-19, on aura un pourcentage de plus qui sera branché», espère la directrice générale.

Aujourd’hui, avec l’arrivée du beau temps, le Web est un peu moins populaire. «On regarde ce qu’on pourra faire pour l’automne. Une panoplie d’idées sont sur la table et on espère passer du 50 à 150 et à 200 personnes réunies. Mais en même temps, ce qu’on veut à tout prix, c’est la santé et le bien-être de nos aînés. Étant avec la clientèle la plus vulnérable, on se doit aussi de donner l’exemple», insiste-t-elle. Il faut aussi attendre de voir comment la situation va évoluer.

«D’ici les fêtes, on ose pas trop monter des grosses activités (comme avant). On va tenter de rassurer notre monde, coacher les clubs à reprendre de petites activités en petits groupes et les soutenir à travers ça. Que tout le monde finisse par reprendre une vie qui va ressembler à la normalité plutôt que de rester chez eux», espère la directrice générale.

Tout cela lui fait dire que la FADOQ, avec la pandémie, retourne à son essence. «Elle a été créée par une femme, au début des années 70, alors que les femmes étaient à la maison et sortaient peu. Les clubs permettaient des activités sociales pour voir du monde. On dirait que la COVID-19 nous ramène à ça. Les gens n’ont plus besoin de la grosse activité, seulement de sentir qu’ils font partie d’un groupe et voir d’autres personnes», estime-t-elle.

Les revendications

La directrice générale revient sur les revendications faites par le réseau de la FADOQ et estime que le 300 $ offert par le gouvernement fédéral aux retraités est bien insuffisant. «C’est une bien petite part du gâteau pour ceux qui ont tout construit», fait-elle savoir. Elle est toutefois satisfaite des modifications effectuées pour les FER et aussi le règlement rapide, au début de la pandémie, des frais de cabaret imposés aux locataires des résidences pour la distribution des repas dans les chambres. «Il y a encore du travail à faire», termine-t-elle.