La Ville donne l’aval au projet domiciliaire de l’avenue Simoneau

Malgré la réticence de certains citoyens désirant garder intact le dernier boisé naturel en ville, le conseil municipal de la Ville de Plessisville a donné son aval, lors de la séance du conseil du 13 juillet, au projet domiciliaire sur l’avenue Simoneau qui prévoit la construction de trois unités d’habitations comprenant six logements chacune.

La construction devrait être entamée cet automne pour que les premiers occupants arrivent dès le printemps 2021 à Plessisville et elle se poursuivra jusqu’en 2022.

Les logements auront entre deux et trois chambres à coucher, ce qui permettra d’accueillir des ménages de différentes tailles. Le projet du promoteur SAT Immobilier prévoit des immeubles qui se qualifieront au programme Habitations durable plus et l’utilisation de matériaux de grande qualité.

Ce projet, intégré à une partie boisée du territoire, est le bienvenu à la Ville. Elle souhaite offrir des logements de qualité aux travailleurs du parc industriel ainsi qu’aux nouveaux arrivants, qui sont nombreux à vouloir s’établir à Plessisville.

«Il serait dommage de voir de nouveaux arrivants s’installer ailleurs par manque de logements sur notre territoire. Cela fait environ un an et demi que nous travaillons avec le promoteur. Nous sommes donc très heureux de voir qu’il se concrétisera au cours des prochains mois. Ces logements viendront répondre à une demande grandissante à Plessisville, soit celle des logements de qualité. Ainsi, notre offre d’habitation sera plus attirante pour eux», affirme la directrice générale, Justine Fecteau.

Un souci de préservation d’une grande partie du boisé

En l’absence du maire Mario Fortin, c’est le maire suppléant Sylvain Beaudoin qui a répondu aux interrogations des quelques personnes dans la salle s’interrogeant sur l’avenir du dernier boisé naturel. «Le projet a beaucoup changé avec votre intervention de janvier dernier alors que nous en sommes arrivés à un compromis avec le promoteur immobilier pour qu’il réduise le nombre d’unités d’habitations de six à trois afin de limiter la pression sur le boisé naturel. Aussi, les habitations et les stationnements seront plus près de la rue pour diminuer l’impact sur la bande riveraine de la rivière Bourbon», a-t-il fait savoir.

«Votre intervention a fonctionné puisque le projet a été coupé en deux. De plus, pour chaque arbre abattu, nous en replanterons deux nouveaux. Nous avons aussi décidé de protéger la partie du boisé qui appartient à la Ville. Ce terrain ne sera pas vendu et sera conservé», d’ajouter M. Beaudoin.

Le projet représente un investissement rentable pour la Ville, qui prévoit recueillir de nouveaux revenus fonciers lorsque le projet sera à terme.

Selon la directrice générale, le déboisement touchera 2000 mètres carrés sur les 9000 mètres carrés du boisé naturel. Il est prévu qu’il y aura du reboisement sur 1200 mètres carrés, soit 15% du boisé total.

Un des intervenants, Jérôme Grenier, a mentionné que de replanter des arbres était un bel effort, mais que cela ne compensera jamais la perte de ce milieu naturel en plein centre urbain. Il a aussi invité l’élu du secteur à venir expliquer aux élèves pourquoi ce boisé aura été rasé en partie…

À ce niveau, le conseiller Jean-Félipe Nadeau a signalé que 85% du boisé demeurerait intact et que les enfants ne perdraient pas leur «terrain de jeu» et que la plupart des sentiers ne seraient pas touchés.

Maxime Naud, qui aurait également souhaité que le boisé soit entièrement préservé, s’attendait comme ses collègues, à ce que le projet soit accepté. «Nous ne sommes pas en chicane avec les élus. Notre présence consistait à les faire réfléchir sur les enjeux de ce projet et de la façon dont ils auraient pu nous le présenter (à la population) pour qu’on puisse travailler tous ensemble. Nous aurions apprécié qu’ils soient plus clairs lorsqu’est venu le temps de la consultation.»

M. Naud a tenu à leur rappeler que l’écosystème d’un boisé naturel est chose fragile et qu’il n’y pas eu d’étude d’impact sur l’environnement. «Quand on en enlève une partie, il y a un risque qu’il s’effondre. La plantation des nouveaux arbres ne sera pas bénéfique avant 20, 25 voire même 30 ans. Nous désirons qu’un prochain projet soit plus inclusif avec la population pour éviter la répétition de ce que je qualifie d’erreur environnementale.»