Le personnel réclame de meilleures conditions en santé

Les professionnels en soins du FIQ – Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ) s’étaient donné rendez-vous devant l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska afin de dénoncer leurs conditions de travail.

«Ce que nous voulons, c’est mettre en lumière ce qui se passe dans les conditions de travail des salariés. Présentement, c’est une éclosion du temps supplémentaire et du temps supplémentaire obligatoire. De par la pandémie, nous avons restreint les gens dans des centres d’activités, ce qui fait que ces personnes ne peuvent plus aller compléter leur semaine dans d’autres secteurs. Ça a donc fait exploser les demandes de temps supplémentaire ailleurs. Nous en avons dénombré 200 dans les dernières semaines. […] Nous voulons que l’employeur puisse mettre en place des solutions structurantes à long terme», a exprimé la présidente du FIQ-SPSMCQ, Nathalie Perron.

Parmi les demandes, on retrouve notamment l’affichage de postes requis, mais également l’instauration de ratio sécuritaire dans chacune des installations. Par exemple, lorsqu’il y a un plan de contingence, il arrive que le personnel ne soit pas totalement remplacé, ce qui rend fragile la sécurité des soins. «Ça cause plus d’épuisement, plus d’absentéisme, plus de blessures. Nous avons besoin de personnes dans le réseau et non que les gens continuent de partir.»

Évidemment, la pandémie de la COVID-19 a fait en sorte que le personnel en soins de santé a été fortement sollicité. Cependant, les difficiles conditions auxquelles les employés sont confrontés ne datent pas d’hier. La crise sanitaire actuelle a donc accentué un profond malaise qui dure depuis déjà longtemps. «C’est ce qui est déplorable. Là, nous jouons avec les horaires des gens. Il y en a qui travaillent huit jours par semaine, car il manque du personnel. C’est une planification qui se fait à long terme. Il ne faut jamais arrêter. Ce que nous avons vu avec la réforme Barrette, c’est qu’il y a eu une période où il n’y a pas eu d’embauches, où on a évité d’afficher des postes déjà vacants. Le citron a été pressé dans ces secteurs, ce qui a créé un manque. Les gens partent de ces secteurs, car ils sont épuisés ou ils tombent sur l’assurance salariale. Le problème est difficile à corriger. Ça prend vraiment des solutions structurantes pour avoir le nombre suffisant de membres du personnel pour le nombre de patients soignés. C’est une chose que nous revendiquons et que nous voulons voir dans notre prochaine convention collective. Nous voulons que le gouvernement agisse.»

Leur dernière convention collective a pris fin en mars, ce qui explique l’apparition de ces moyens de pression alors que la période de négociations bat son plein. «C’est le temps de mettre des mesures structurantes qui vont apporter un souffle nouveau dans le domaine de la santé, que ce soit pour le personnel et les patients. On veut éviter ce qui s’est passé durant l’hiver quand la COVID-19 a fait son entrée dans les CHSLD.»

Bon espoir de changer les choses

D’autres manifestations sont attendues. Les professionnels en soins ont bon espoir que leurs moyens de pression ouvriront la voie vers des pistes de solutions durables. «Nous avons vu des enquêtes du coroner et du public. Il faudra que les recommandations soient suivies par le gouvernement qui est responsable de l’application de ces mesures. Nous avons bon espoir, en dénonçant et en avisant la population tout en réclamant ces mesures, que les choses puissent changer et s’instaurer dans les prochaines conventions collectives.»

En tout, ce sont près d’une trentaine de professionnels de soins de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska qui étaient attendus à la manifestation mercredi. «Il y a quelques problématiques à Victoriaville, mais c’est plutôt en CHSLD qu’on voit ça. […] Ils utilisent des ressources, des arrêtés, soit des mesures publiques qui donnent le droit aux employeurs d’utiliser les gens contre leur gré. C’est toujours sous peine de représailles ou de mesures disciplinaires. C’est difficile pour le moral du personnel.»

D’autres manifestations se déroulent un peu partout au Québec.