Jessy Lacourse dans l’incertitude

Victime collatérale des mesures de confinement et de distanciation sociale, la coureuse Jessy Lacourse se retrouve plongée dans l’incertitude quant à la suite des choses pour son calendrier 2020 et même au-delà.

Dans un premier temps, la Victoriavilloise devait prendre part à son habituel camp printanier en altitude, mais la COVID-19 a forcé l’annulation de ce rendez-vous. Elle devait également participer à un certain nombre d’autres compétitions d’envergure à l’extérieur du pays, mais celles-ci ont subi le même sort. Par chance pour elle, la course à pied étant un sport qui peut bien se pratiquer même en étant confiné, elle a pu conserver une bonne cadence à l’entraînement. «Il n’y a pas 90% de mon sport qui s’est arrêté. C’est plutôt l’inverse. On faisait ce que nous pouvions dehors. Nous avions également notre préparateur physique qui a monté avec nous une musculation qui se faisait avec des articles de la maison. Puisque nous sommes des coureurs de longues distances, nous n’avons pas besoin de faire de la musculation nécessitant de gros poids. […] Nous étions cependant bien contents de recommencer à nous entraîner en groupe», a-t-elle fait valoir.

Étudiante en enseignement du primaire, Lacourse a cependant été appelée en renfort dans une école. «J’avais une classe pendant quelques jours par semaine et les autres journées ont été comblées à la vitesse de l’éclair pour faire de la suppléance. Je n’ai presque pas eu de journées sans enseigner. Mon quotidien a finalement été de travailler à temps plein pendant plusieurs semaines. Ça m’a donné un bel avant-goût de ce que c’est de travailler et de s’entraîner à temps plein.»

Une reprise embêtante

Pour tenter d’offrir encore quelques rendez-vous dignes d’intérêt, la Fédération québécoise d’athlétisme tente de réinventer un peu les compétitions. «Je ne sais pas trop de quoi ça aura l’air pour le demi-fond. Nous courons en peloton et pour une période prolongée les unes avec les autres, donc ce n’est pas toléré jusqu’à maintenant. Il était cependant question de faire une course de 3000 m le 17 ou 18 juillet à Québec. Pour le demi-fond, ce sont des courses de 400 m, 600 m et 800 m en corridor. Mon entraîneur semble confiant de la tenue d’une compétition à la mi-juillet. Celle-ci serait intra-club.»

À l’automne, lorsque sa saison universitaire reprendra, Lacourse se plonge habituellement dans le cross-country. Cependant, les dirigeants canadiens du sport universitaire ont déjà procédé à l’annulation de leurs championnats nationaux. «Le cross-country est une discipline où nous nous retrouvons en un énorme peloton. Je ne sais ce qui va arriver et c’est la même chose pour la saison d’hiver. Je ne sais même pas si je vais prendre mon année universitaire. Je ne la prendrai pas pour faire un seul championnat provincial en contre-la-montre, par exemple. Est-ce que ça va me tenter de courir un championnat provincial de cross-country en contre-la-montre et de gaspiller une année universitaire pour ça? Je vais voir. Il me reste deux années d’admissibilité et je veux qu’elles soient normales. Ça se pourrait que je sois en action à l’automne s’il y a des courses, mais pas au niveau universitaire. Il y a eu tellement d’annulations que je ne sais pas du tout ce que ça va donner.»

Encore une chance avec les Jeux olympiques?

Avec le report d’une année des Jeux olympiques de Tokyo, maintenant prévus à l’été 2021, Lacourse profitera d’un an supplémentaire afin de se perfectionner pour éventuellement avoir une chance de prendre part à ce rendez-vous sportif ultime. «Les qualifications olympiques en athlétisme, initialement prévues en juin, n’ont pas eu lieu cette année. Ça me laisse donc une année supplémentaire pour aller chercher quelque chose de plus afin d’être encore plus compétitive en vue des Jeux olympiques 2021. Ce n’était cependant pas mon objectif initial. Mon but, c’était plutôt 2024. Sinon, en 2022, un de mes objectifs sera les Jeux de la francophonie. […] J’y avais fait une 4e place crève-cœur en 2017. J’aimerais ça faire un meilleur résultat là-bas avant.»