En confinement avec 11 de ses 14 enfants

La fête des Mères arrive à grands pas et c’est l’occasion d’exprimer tout notre amour à notre maman. Chez les Philibert-Nadeau, les 14 enfants de Stéphanie Philibert (qui ont entre 24 ans et 7 mois) ne manqueront pas de lui offrir quelques présents et délicates attentions au cours de cette journée bien spéciale.

Une partie de la famille! (Photo gracieuseté)

Si chaque année, toute la famille célèbre ce dimanche ensemble, cette fois, trois des enfants de Stéphanie manqueront à l’appel, à son grand désarroi. En effet, les trois plus vieux, Olivier (24 ans), Andréane (22 ans) et Joey (21 ans), ne pourront participer à la fête puisqu’ils n’habitent plus la maison familiale et doivent donc respecter les règles de confinement actuelles. Néanmoins, ils ne manqueront pas de communiquer avec leur mère pour lui témoigner leur amour, par Facetime ou un autre moyen de communication virtuel.

«C’est toujours pour moi une super belle journée la fête des Mères. Je reçois tellement d’amour des enfants. Ils m’écrivent des petites choses, me font des bricolages. C’est une journée spéciale, mais en même temps, comme pour la Saint-Valentin, on n’attend pas que cette journée-là pour se dire qu’on s’aime. Mais être mère, c’est une grande partie de ma vie alors c’est un moment important», révèle-t-elle.

Confinés à 13

La fête sera particulière en cette période de pandémie. Et chez les Philibert-Nadeau, la période de confinement se fait à 13 personnes. Mais aux dires de la maman, tout se déroule très bien. «J’ai été tellement d’année mère à la maison avec les enfants. Donc pour moi, ce n’est pas quelque chose d’épouvantable. Je ne fais que retourner quelques années en arrière alors que j’étais toujours à la maison. Ce qui m’inquiétait le plus, au début du confinement, c’était eux autres, de savoir s’ils n’allaient pas finir par se taper sur les nerfs et trouver des choses à faire. C’est plus ce qui me préoccupait que d’organiser ma journée», a-t-elle indiqué.

Parce qu’avec autant de personnes dans une maison, en temps régulier ou extraordinaire, il faut que tout soit bien orchestré. Ce n’était pour elle qu’une continuité. Au final, elle craignait pour rien parce que tout se déroule mieux qu’elle espérait. Il y a même de bonnes choses qui ressortent de cette expérience de confinement. «Avant, les plus vieux allaient avec leurs amis. Ils jouaient moins ensemble. Ça les a rapprochés. Et puisqu’ils ont beaucoup de temps, ils ont plus d’imagination pour trouver quoi faire. Ils ont ressorti des jeux qu’ils n’utilisaient plus, ils s’inventent des choses. Donc il n’y a pas que du négatif», insiste-t-elle.

Autre bon point avec le confinement; le stress de la vie a été mis sur pause lui aussi. «On peut prendre le temps, s’asseoir et parler. On joue beaucoup plus à des jeux en famille», apprécie-t-elle. De bonnes habitudes qu’elle souhaite que sa famille conserve par la suite.

Tout de même, les journées sont plus achalandées. Alors que les matins habituels, huit des enfants du couple formé de Stéphanie et Claude Nadeau prenaient le chemin de l’école (primaire, secondaire ou Cégep) et deux autres se rendaient au CPE, il ne restait que bébé Clara à la maison. La dynamique a donc été bouleversée avec le confinement obligatoire. «Mais ceux qui n’ont qu’un ou deux enfants, ça doit être vraiment plus difficile dans une journée parce qu’eux doivent trouver des occupations. Moi, ils sont ensemble et je n’ai pas besoin d’intervenir tout le temps», compare-t-elle. Cela lui permet de faire à manger pour cette petite armée, voir au ménage et superviser les travaux scolaires.

Parlant de nourriture, le confinement aura été un défi à relever de ce côté. En effet, si pendant plusieurs semaines il n’a pas été évident pour les familles beaucoup moins nombreuses d’acheter les denrées nécessaires, qu’en est-il de la famille de Stéphanie? Les limites d’achat ou le manque de disponibilité de certains produits ont-ils été un enjeu? «Heureusement, dès l’annonce de ces limites, mon conjoint et moi sommes allés au Costco et on a fait une méga-épicerie de 1400 $. Au retour, j’ai fait mon inventaire et j’en avais suffisamment pour les six semaines de repos planifiées. Donc pas de casse-tête à ce niveau», a-t-elle expliqué.

Pour le reste, puisqu’ils essayent de rester à Princeville, ils ont trouvé ce dont ils avaient besoin au IGA de l’endroit où on connaît bien la famille et sait donc que ce n’est pas pour stocker qu’elle fait de grosses épiceries. «Ils savent que j’achète quatre douzaines d’œufs habituellement et que je n’exagère pas», apprécie-t-elle.

Des journées bien occupées

On ne s’ennuie pas chez les Philibert-Nadeau. (Photo gracieuseté)

Pour prendre soin de cette grande famille, les journées sont bien occupées, mais aussi bien réglés. «J’essaye de me faire un horaire et de le respecter. Je n’ai pas le choix, sinon ça s’accumule rapidement. Pas le choix d’avoir une routine», fait-elle remarquer.

Heureusement, son conjoint lui donne un coup de main, confiné lui aussi ne pouvant effectuer son travail de conseiller énergétique (et faire des visites dans les maisons des gens). «Si j’étais toute seule, toute la journée avec les enfants, ce serait plus difficile», dit-elle encore.

Des enfants, plus qu’à la douzaine

Si Stéphanie a toujours voulu avoir des enfants, elle envisageait, à l’adolescence, en avoir seulement deux ou trois. «Si on m’avait dit alors que j’aurais 14 enfants, je ne l’aurais pas cru», déclare-t-elle.

Mais de là à se rendre à 14… «J’ai eu mon premier (à l’âge de 20 ans) et je suis tombée en amour avec tout ce qui concerne la maternité : la grossesse, l’allaitement, etc. J’ai eu ma deuxième puis mon troisième. Chaque fois, je me disais que si je n’avais pas eu cet enfant-là, il me manquerait quelque chose. J’en voulais un autre pour revivre ça et avoir la chance d’en aimer un autre», explique-t-elle simplement.

Les grossesses se déroulaient bien, du moins jusqu’à la dernière où quelques complications ont rendu les choses un peu plus complexes.

Ainsi, aujourd’hui, le projet d’en avoir un 15e est sur la glace. Déjà, pour ce faire, il faut procéder à une fécondation in vitro (comme pour la 14e) et ça ne peut se faire dans les circonstances actuelles.

Aussi, à sa grande surprise, en ce moment et pour la première fois, ça ne lui tente pas d’être enceinte. «J’avance en âge et la petite dernière, ç’a été difficile, mais habituellement, à ce moment, ça me manquerait vraiment d’être enceinte», songe-t-elle. Il faut dire qu’elle se prépare à devenir grand-mère, à son grand bonheur. En effet, son plus vieux sera lui-même parent pour la première fois. «Je ne pensais jamais être heureuse comme ça d’être grand-maman. Je ne croyais pas être rendue là. Ce sera pour le mois d’octobre», dit-elle avec enthousiasme. Une autre étape pour la famille.

Une femme forte et en forme

La maman s’est toujours tenue en forme et s’entraîne près de trois heures par jour, six jours par semaine. Pour ce faire, il lui faut se lever tôt afin de s’adonner à ses exercices de musculation. Pour le cardio, c’est un peu plus tard dans la journée. «J’en ai vraiment besoin. C’est pas mal la seule chose que je fais pour moi. Oui je le fais la nuit parce que le jour je n’aurais probablement pas le temps et surtout je ne veux pas brimer les enfants parce que je ne suis pas là pour eux dans ces moments-là», insiste-t-elle en ajoutant qu’elle a la chance d’avoir un conjoint qui s’occupe des enfants le soir alors qu’elle va se coucher vers 19 h 30 ou 20 h (ce qui est tout à fait normal lorsqu’on se lève à 2 ou 3 heures du matin comme elle le fait).

L’esprit de collaboration et de partage est bien présent dans cette famille. Tous sont habitués à penser aux autres. La maman du clan tente de passer autant de temps de qualité qu’il est possible avec tout son monde. C’est ainsi qu’elle jouera avec trois ou quatre enfants en même temps, donnant de l’attention à tous. Stéphanie cherchera également à trouver des moments pour tous lorsque c’est possible.

Malgré qu’il n’y a que 24 h dans une journée, les parents prennent également du temps pour être ensemble. Par exemple, avant le confinement, ils sortaient déjeuner à l’extérieur tous les dimanches matin. Un rituel qui leur manque actuellement. Stéphanie Philibert est donc parfaitement épanouie dans son rôle de mère et de conjointe. «J’aime le fait d’élever mes enfants, de leur inculquer des valeurs et de voir qu’ils sont en mesure de les appliquer. Je donne beaucoup d’amour, mais j’en reçois énormément», termine-t-elle.