François Tardif sera opéré : «Votre député a fait un bon travail»

Soupir de soulagement pour François Tardif et ses proches. L’entraîneur de soccer, bien connu dans la région, sera opéré mardi prochain (28 avril) au centre hospitalier de Trois-Rivières. Souffrant d’un cancer de la prostate, il devait initialement subir cette chirurgie le 30 mars dernier. 

La pandémie à la COVID-19 a toutefois chamboulé les plans. Il n’était évidemment pas le seul patient dans cette situation au Québec. Voulant éviter une surcharge du réseau de la santé en raison du coronavirus, le gouvernement québécois a décidé de reporter plusieurs chirurgies jugées non urgentes.

Le hic, c’est que personne du réseau de la santé n’a cru bon de contacter François Tardif pour le rassurer ou pour lui expliquer que le report de son opération n’aggraverait pas son état de santé. On devait lui confirmer sa chirurgie 48 heures avant de se présenter au centre hospitalier. Il n’a pas reçu d’appel. Il savait bien que tout était mis sur pause en raison de la pandémie, mais les jours ont suivi et toujours aucune nouvelle du réseau de la santé.

Comme le dit le principal intéressé, dans la maladie, l’attente devient invivable. Il s’imaginait constamment les pires scénarios, que la maladie progresse avant que le chirurgien ne puisse intervenir. Bref, devant une telle angoisse, il a décidé de contacter sa médecin de famille, Céline Cotte.

Cette dernière, à la suite de cet appel, a fait un suivi auprès du personnel du centre hospitalier de Trois-Rivières. On lui assure que son patient figure parmi les trois dossiers prioritaires sur le bureau de l’urologue. Par contre, on l’informe également que tout est présentement sur pause à Trois-Rivières.

François Tardif est rassuré que son dossier soit considéré prioritaire, mais il n’arrive pas à comprendre pourquoi aucune chirurgie n’est pratiquée à Trois-Rivières. Pourtant, à ce moment, la ministre de la Santé et des Services sociaux Danielle McCann véhicule la réouverture graduelle des salles opération considérant que les personnes aux soins intensifs pour la COVID-19 sont moins nombreuses que ce que les autorités gouvernementales avaient anticipé.

Il semble donc y avoir un certain décalage entre les propos de la ministre et la réalité au centre hospitalier de Trois-Rivières. Après une nuit blanche et l’apparition de symptômes qu’il jugeait inquiétants, François Tardif s’adresse à son député de la circonscription d’Arthabaska, Eric Lefebvre, également whip en chef du gouvernement Legault. Son intention première n’était pas de personnaliser son cas, mais plutôt de faire comprendre au député que le «message du gouvernement ne semblait pas se rendre sur le terrain.»

En lui demandant sa date de naissance et ses coordonnées, Eric Lefebvre a raccroché après lui avoir dit «qu’il allait voir ce qu’il pourrait faire.» Quelques jours plus tard, le 14 avril, François Tardif reçoit un appel privé sur son cellulaire. C’est son urologue, Alain Maillette. Ce dernier le contacte simplement pour le rassurer, pour lui dire que le temps d’attente n’aura pas d’impact sur son état de santé, tout en ajoutant «votre député a fait un bon travail». Des mots apaisants pour le sexagénaire.

Coïncidence ou non, deux jours plus tard au point de presse quotidien du gouvernement Legault, la ministre McCann demande aux médecins spécialistes d’appeler leurs patients en attente d’une chirurgie pour les rassurer.

Et François Tardif vient d’apprendre que son opération aura finalement lieu mardi prochain (28 avril). Il ne cache pas qu’il est excessivement heureux de la tournure des événements. Il ne croyait pas que son appel au député Lefebvre aurait des retombées aussi significatives pour lui, mais il espère que ce soit également le cas pour les deux autres patients de Trois-Rivières jugés prioritaires et pour tous les autres au Québec qui vivent une situation similaire à la sienne.

La crainte des patients en attente d’une opération est qu’ils deviennent des victimes collatérales du coronavirus. Ça a d’ailleurs été décrié par de nombreux médecins spécialistes depuis le début de la crise et des exemples concrets ont été révélés par certains médias nationaux.