La COVID-19 dévoile mon égo

Avec la COVID-19, mon égo se dévoile au grand jour.  Et si mon égo acceptait de reconnaître que mon égo prend toute la place. Je, me, moi!

Depuis quelques jours, je prends de petites marches avec mon amoureuse des 28 dernières années en respectant le 2 mètres de distance avec les autres personnes que l’on croise. Disons, qu’en quatre jours, j’ai marché plus de fois qu’en une année complète.

Finalement, je réalise que ce moment est une belle occasion pour se poser certaines questions. Par exemple, c’est quoi l’égo? C’est quoi cette chose-là que l’on nomme, mais que je ne peux pas toucher? Ai-je moi-même un égo? Désolé, parfois je suis intense dans mes questions quand je marche dans la forêt.

L’égo et le chacun pour soi

Pour certaines personnes, leur égo va leur faire dire : «J’m’en fou du CORONAVIRUS. J’ai l’droit d’aller où je veux et me rassembler avec qui j’veux.» Et pour d’autres, leur égo va leur faire crier des insultes à celui qui s’en fou!  Bref, l’égo s’amuse à «jaser» dans ma tête pour que j’adopte des comportements en lien avec mes pensées.

Et avec la COVID-19, il est possible que mon ego prenne toute la place, avec le chacun pour soi. Il est très actif en ce moment, puisqu’il fonctionne avec le manque et la peur.  En fait, le manque crée la peur. Et la peur nous amène à être à l’écoute de mon égo.

Il argumente. Il montre qu’il a raison. Il démontre qu’il a plus de connaissances.  Il fait la victime. Il se compare. Il se tape dessus. Il s’auto-sabote. Il juge les autres. Il veut garder la face. Il accuse. Il veut montrer que l’autre à tort…

Par conséquent, notre égo est affecté par la COVID-19 et les mesures contraignantes.

En d’autres mots, on est convaincu que notre bonheur est complet quand on va où on veut et avec qui on veut. Et en bonus, on entrepose plein de papier de toilette en ce temps de crise. (Désolé, elle était facile).  Bref, l’égo se fout de la règle de distanciation.

Il est aussi possible que notre égo nous pousse à insulter des gens qui ne respectent pas la distanciation. Et bien sûr, on fait un post Facebook pour confirmer à notre égo qu’on avait raison d’insulter et de juger. Dans les faits, cela nourrit seulement notre égo!

La paix d’esprit

Faites confiance au gouvernement Legault. Il a un parcours sans faute dans la gestion de la crise.  Les mesures contraignantes supplémentaires sont mises en place sans créer le désordre public.  Et ça, c’est l’enjeu numéro 1 du gouvernement et des municipalités depuis le jour de l’annonce de la pandémie.  Là, c’est le psychoéducateur en moi qui pense cela.

Et si la COVID-19 était là pour nous faire prendre conscience que nous avons tous et toutes un égo. Alors, reconnectez-vous à lui pour écouter son discours du moment.  A-t-il tendance à juger, à critiquer, à accuser et à me faire peur? Est-ce que je le laisse me gouverner ou je m’offre la paix d’esprit. Durant les prochaines semaines, la COVID-19 nous offre du temps pour écouter notre égo.

Alors, pendant la quarantaine, musclez votre discours intérieur à se connecter à la compassion, la joie, le calme, le bonheur, le pardon, la gratitude, l’espoir et surtout la bienveillance.

Yannick Fréchette
Psychoéducateur, consultant en éducation, conseiller municipal et père de trois adorables enfants