L’oeuvre d’une artiste d’ici rayonne à Infoman

Parmi plus de 550 candidatures, l’une des oeuvres de l’artiste-peintre et artisane originaire de Victoriaville, Amélie Roberge, a été choisie pour faire partie de l’émission Infoman jeudi dernier.

(Photo gracieuseté)

Chaque année, Jean-René Dufort et son équipe organisent une exposition à la galerie Jean-Tal (galerie du Viaduc à Montréal) qui compte une quarantaine d’oeuvres traitant d’un sujet d’actualité. Habituellement, l’événement, qui dure trois jours seulement, attire plus de 3000 visiteurs. Cette année, en raison de la Covid-19, la galerie accueillait les visiteurs par groupes de deux seulement. «C’est bien dommage, car le vernissage n’a pas eu lieu. Plusieurs des artistes sélectionnés ont aussi manifesté leur déception, car les oeuvres n’ont pas eu la vitrine souhaitée pour rejoindre le public. Malgré tout, c’est une fierté et un grand plaisir de faire partie de l’aventure 2020» explique Mme Roberge.

L’oeuvre de l’artiste victoriavilloise avait pour titre «À quoi rêvez-vous ? – Art traditionnel sur fond de pipeline». Ce capteur de rêves géant réalisé avec de la tuyauterie de plomberie (pour symboliser les pipelines) et un crâne de longhorn peint symbolise la dualité est/ouest, Premières Nations/gouvernement, pétrole/environnement. «Je l’ai appelée À quoi rêvez-vous? parce que chacun a sa propre vision de ce qu’est l’idéal canadien», précise-t-elle. L’émission est disponible sur ici.tou.tv et une galerie virtuelle a aussi été créée pour ceux qui désirent voir l’exposition.

Amélie Roberge

L’artiste exerce un art qui est pour le moins atypique. Ce n’est pas le contenu qui trouble, mais le support qu’elle utilise qui surprend. Elle récupère des crânes d’animaux trouvés en forêt ou abandonnés par des chasseurs pour les peindre.

«C’est pour moi une façon de rendre hommage à ces animaux majestueux en les faisant basculer dans le monde de l’art. Certains trouvent que mon travail questionne ouvertement notre rapport à la mort… Pourtant, je le vois comme une façon d’immortaliser la vie», a-t-elle expliqué.

Établie à Tingwick, elle vit en étroite relation avec la nature; coyotes, renards, cerfs, dindons sauvages font partie du décor. C’est en passant du temps en forêt qu’elle réalise l’étroite ligne entre la vie et la mort. Tantôt, elle voit gambader un renard; tantôt elle se retrouve nez à nez avec un squelette de cerf, vestige d’un festin de coyotes au fond des bois. Influencée par deux courants forts : ses racines algonquines et le grand savoir-faire manuel de ses grands-parents; tout faire à partir de rien, elle crée des oeuvres avec des crânes récupérés, des housses pour coussins composées de tissu recyclé, des sacs à fruits réutilisables, des tapis tressés en coton recyclé, etc. C’est en revisitant les traditions souvent oubliées qu’elle définit son propre style; un style unique, coloré et assumé.

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