Bowser, le doux géant de 195 livres

Valérie Brunelle aime les animaux rares. Depuis quatre ans, elle vit avec Bowser, un boerboel africain de 195 livres. Si son gabarit impressionne, les gens qui le croisent dans les salons, ici et là au Québec, se surprennent davantage de son bon tempérament. On le surnomme le doux géant.

Éducatrice canine et toiletteuse pendant quelques années, Valérie Brunelle, alias Miss Animale, avait rencontré La Nouvelle Union en 2015 pour présenter Buzz, un chien issu d’un croisement d’un boxer et d’un labrador (https://bit.ly/2w8YaXm). Avec lui, elle visitait des aînés et des enfants afin de leur permettre de le caresser. Sans parler de zoothérapie au sens propre, elle souhaitait partager tout le bien que son compagnon lui apportait.

Aujourd’hui, celle qui peignait des portraits animaliers embrasse pleinement sa passion d’artiste. Elle travaille aussi comme tatoueuse, à Victoriaville. Mais son affection pour les animaux ne l’a pas quittée. Valérie accueille chez elle un chat Napoléon, un chien rescapé de Corée (https://bit.ly/32vBxbI) et Bowser. Tous ces animaux ont en commun leur rareté, car lorsqu’il s’agit de s’entourer, l’artiste a des goûts bien précis.

Gros calibre

En 2016, Buzz, qui jouait le rôle de chien d’assistance pour Valérie, est atteint d’une tumeur au cerveau. Inquiète des conséquences sur son comportement, elle choisit de le faire euthanasier. Puisqu’elle reconnait ne pouvoir vivre sans un chien, elle décide de se lancer dans des recherches pour adopter celui de ses rêves : un boerboel. Elle découvre un éleveur à l’extérieur de la province. «Je voulais un gros toutou. Le bullmastiff a tendance à être plus territorial et à avoir une tête forte. J’aimais moins ça, car je souhaitais continuer de faire de la zoothérapie. Le mastiff anglais ne vit pas longtemps. Je ne voulais pas avoir de peine. Il fallait trouver un compromis», partage-t-elle. Le boerboel, bien qu’il soit un chien de garde, s’avère calme et s’entend bien avec les enfants, expose Valérie. «Boer» signifie «fermier» et «boel» veut dire «grand chien» en afrikaans.

Dès ses premières sorties dans les parcs de la région, Bowser reçoit quelques surnoms. «Les gens l’appelaient la pantoufle, le doux géant et la guidoune. Il est très soumis alors les chiens lui sautaient dessus. Il est adorable», constate sa maîtresse. Désormais, elle sort moins dans les parcs avec lui, admet-elle. Il éprouve de la douleur aux hanches et se montre moins patient avec les jeunes chiens.

Salons

Peintre animalière, Valérie Brunelle participe à plusieurs salons des animaux. Lorsqu’elle le peut, elle s’y rend avec son «doux géant». Son stand lui semble toujours plus achalandé quand Bowser s’y trouve. «Maintenant, ils ne m’invitent plus pour moi; ils m’invitent pour mon chien», dit-elle en souriant.

Avec ses 195 livres, Bowser fait figure de poids lourd, même pour sa race, le boerboel mâle pesant entre 154 à 198 livres, selon certaines fiches. «Il est hors norme, car les mâles pèsent habituellement 180 livres, gros max. Il aurait pu être plus gros, mais je l’ai fait castrer très tôt. Je pense qu’il aurait pu se rendre à 210 livres facilement.»

À chacun de ces rendez-vous, il peut recevoir les caresses de 500 personnes différentes. Pour les visiteurs qui se déplacent en fauteuil roulant, le fait de ne pas être obligés de se pencher pour lui toucher s’avère facilitant. «J’ai une vidéo où l’on voit une file d’attente pour le flatter.» Sur sa page Facebook «Bowser le boerboel», il compte 466 amis, dont plusieurs font le voyage pour le rencontrer dans les salons.

«C’est mon bébé. Je n’ai jamais eu de problème avec lui», soutient-elle. Puisqu’elle s’y connait bien en comportement canin, elle l’a stimulé dès son plus jeune âge afin qu’il obéisse au moindre geste. Elle a investi beaucoup de temps dans son éducation, mais trouve cela bien pratique au quotidien. Vu sa corpulence, elle souligne que ce type de chien doit avoir des propriétaires expérimentés. Valérie Brunelle se fait d’ailleurs un devoir d’informer les gens qui s’interrogent sur cette race. Selon elle, il y aurait une dizaine de boerboels au Québec. «Je ne veux pas qu’ils deviennent prohibés, comme les pitbulls. Puisque j’en fais la promotion, je me soucie de qui en possède un.»

Finalement, puisqu’il s’agit d’un Victoriavillois, Valérie estime qu’il gagne à être connu et rappelle que «ce n’est pas parce que l’on est gros que l’on est malin».