Lynda Houle quitte l’OMHVW après 32 ans de service

Après trois décennies à l’Office municipal d’habitation de Victoriaville-Warwick (OMHVW), Lynda Houle prend sa retraite. L’équipe et les locataires perdent une figure maternelle, mais la directrice estime quitter «un navire qui va bien».

Mme Houle peut témoigner des transformations profondes opérées dans l’univers des logements sociaux au fil des ans. La désinstitutionnalisation, entre autres, et la fermeture de l’Hôpital Saint-Julien ont mené vers une augmentation importante de la demande pour des appartements abordables, et à de nouvelles réalités à considérer. «Ce n’est pas propre à Victoriaville. Ce fut la même chose pour l’ensemble du Québec», rapporte-t-elle. Dès ce moment, on a pris conscience qu’il faudrait disposer de ressources destinées à créer des liens avec les usagers, dont un travailleur de milieu. «Souvent, les employés dans les OMH étaient des travailleurs sociaux, des gens qui savaient être proches de la clientèle, avant d’être des comptables», observe-t-elle.

Car la mission de ce type d’organisme demeure d’offrir une aide aux personnes à faible revenu, qu’elles soient seules, ainées ou avec une famille. «Si on ne travaille pas avec notre cœur dans un OMH, on ne peut pas travailler là. Ça vaut pour le comptable comme pour le concierge», témoigne Lynda Houle.

La directrice a vu grandir des enfants, qui à leur tour ont demandé un logement. Elle a été témoin du parcours de parents, devenus grands-parents et adaptant leur milieu de vie à leur réalité. Elle se rappelle une maman, qui a eu besoin d’un coup de main afin de s’outiller pour remplir ses tâches auprès de ses nombreux enfants. «Quelle belle histoire! Cette madame, tous les après-midis, s’est rendue au CLSC pour obtenir des formations», confie-t-elle. L’équipe de l’OMH, par sa proximité avec sa clientèle, favorise le recours aux ressources communautaires et autres programmes sociaux, parfois méconnus, fait valoir la directrice.

Satisfaite

Mme Houle voulait quitter une organisation qui fonctionne bien et se réjouit de tout le travail accompli, même avant son arrivée, qui permet d’affirmer aujourd’hui que «ça va bien» à l’OMHVW. Celle qui aura bientôt 60 ans soutient apprécier encore cet emploi et partir en ayant «encore le feu». C’est d’ailleurs ce qu’elle souhaitait au moment de fixer la date de sa retraite. «Lorsqu’on a encore le feu, on peut le transmettre à ceux qui nous succèdent», pense-t-elle.

Lynda Houle soulève que dans son métier, il faut «gérer des poignées de porte et des poignées de main». Entre les deux, elle a toujours préféré les mains et les humains. «Je suis une comptable de formation, mais ici, je pouvais gérer des chiffres et être proche des gens. Jeune, je voulais devenir infirmière. J’aimais les gens et pouvoir donner», raconte-t-elle.

Il y a 30 ans, elle ne connaissait pas les habitations à loyer modique (HLM). Après quelques recherches, elle a tout de suite su qu’elle aimerait y travailler, afin d’être près des gens. «Voilà pourquoi je ne suis jamais partie : la proximité avec la clientèle», résume-t-elle.

Une réalisation au cours de son passage à l’OMH qui la rend très fière demeure l’union avec Aide et support aux Aînés, en 2005, qui permet aux personnes en perte d’autonomie physique de vieillir à domicile. Enfin, le premier projet de retraite de Mme Houle consiste à ne rien faire durant quelques semaines. «Mon deuxième projet sera de me faire des projets», dit-elle en souriant. Ainsi, elle se donnera d’abord du temps pour aller skier, mais aussi pour prendre soin de sa mère.